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Synthèse sur l'effet du plomb sur le comportement biochimique de deux espèces d'atriplex: atriplex halimus l. et atriplex canecsens (pursh)


par Laila NAIB
Université Abdelhamid Ben Badis Mostaganem - Master en biologie 2020
  

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I.4.6.4.5. Effets sur la nutrition minérale

Le plomb affecte la nutrition minérale, en perturbant le prélèvement et le transport des nutriments par la plante, tels que Ca, Fe, Mg, Mn, P et Zn en bloquant leur entrée ou en se liant à eux, les rendant indisponibles pour les plantes (Xiong, 2006). Il a été montré, chez plusieurs plantes exposées au Pb, une diminution dans les feuilles de la concentration en cations divalents comme le Zn2+, le Mn2+et le Fe2+ (Seregin et al., 2001 ; Chatterjee., 2004 ; Kopiitke et al., 2007 ; Cecchi, 2008). Cette diminution pourrait être due à une compétition entre le plomb et certains ions de taille équivalente au niveau des transporteurs membranaires. En effet, le plomb, qui a quasiment le même rayon que le K+, pourrait emprunter les canaux potassiques pour entrer dans la cellule (Sharma et Dubey, 2005). Le plomb affecte aussi le métabolisme azoté en diminuant le prélèvement de nitrate et en perturbant le fonctionnement de la nitrate réductase (Seregin et Ivanov, 2001 ; Cecchi, 2008).

I.4.6.4.6. Effets sur les activités enzymatiques

Le plomb peut inhiber l'action de certaines enzymes, notamment celles qui possèdent un groupement -SH, ce dernier présentant une forte affinité pour le plomb. Dans la plupart des cas, l'inhibition se fait par interaction du plomb avec ce groupement qui est indispensable pour l'activité et le bon fonctionnement des enzymes. Le plomb affecte donc la conformation de nombreuses enzymes, les empêchant de fonctionner convenablement (Seregin et Ivanov, 2001). Parmi les enzymes fondamentales qui peuvent être inhibées par le plomb, se trouvent des enzymes impliquées dans la biosynthèse de la chlorophylle ou bien la RUBISCO qui permet la fixation du CO2 (Seregin et Ivanov, 2001 ; Patra et al., 2004). L'inhibition de ce type d'enzyme entraîne une forte perturbation de la photosynthèse. Ceci entraîne une réduction de la teneur en chlorophylle ainsi que celle de tous les pigments photosynthétiques, et également une croissance réduite des feuilles (Kupper et al., 1996).

Partie I : Synthèse bibliographique Chapitre I : Métaux lourds

I.4.7. Mécanismes de tolérance des plantes au plomb

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Seules les plantes qui ont développé des mécanismes de tolérance peuvent survivre à un environnement contaminé. Elles développent en général deux grands types de stratégies. Le mécanisme le plus répandu est l'évitement du stress métallique par exclusion, qui se fait par fixation du métal sur la paroi cellulaire ou bien par sécrétion de chélates. Ceci a pour but de limiter au maximum le prélèvement par les racines, mais également de limiter un éventuel transport des racines vers les parties aériennes (Seregin et Ivanov, 2001). Une deuxième stratégie est donc mise en place par les plantes, qui consiste à détoxiquer le plomb qui a pénétré. La tolérance au stress métallique dépendra donc de l'efficacité des mécanismes internes qu'elles mettent en place. Ces mécanismes peuvent être (Patra et al., 2004) :

La séquestration des métaux grâce à des composés organiques spécialement synthétisés.

La compartimentation dans certains compartiments cellulaires (tels que les vacuoles). La détoxication grâce à des chélates.

Les mécanismes de tolérance internes ne sont pas encore parfaitement connus, mais la chélation du plomb dans le cytoplasme et la séquestration dans les vacuoles seraient des mécanismes prépondérants (Saadi et boutchich., 2017). La vacuole est en effet considérée comme le lieu principal de stockage du plomb (Tong et al., 2004). Selon Wierzbicka (1993), ces vacuoles peuvent en effet contenir plus de 96% du métal. Ceci permet de diminuer considérablement la quantité de métal dans le cytoplasme, compartiment cellulaire à forte activité métabolique.

II.1. Partie I : Synthèse bibliographique Chapitre II : Phytoremédiation

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Dépollution du sol

La dépollution naturelle consiste en l'élimination naturelle des polluants présents dans les différents compartiments (sol, eaux ...) par voie biologique. Cette élimination est assurée par les organismes vivants (microorganismes et/ou plantes). Il existe deux méthodes la bioremédiation et/ou la phytoremédiation (Annane et Haynouss, 2015).

II.2. Définition de la phytoremédiation

Le terme phytoremédiation vient du préfixe grec « phyto » (plante) et du mot latin remedium (pour corriger ou éliminer un mal) (Ghosh et sing, 2005).

La phytoremédiation est une technologie émergeante qui utilise les plantes ou les microorganismes de la rhizosphère pour extraire, transformer ou stocker les polluants contenus dans les sols, les sédiments, les eaux souterraines ou de surface et même l'atmosphère (Susarla et al., 2002). A l'heure actuelle, la phytoremédiation est utilisée pour le traitement de plusieurs classes de polluants tels que les hydrocarbures, les solvants chlorés, les pesticides, les composés explosifs ou encore les ETM (Vassilevet al., 2007).

II.3. Histoire de la phytoremédiation

Au 16ème siècle, un botaniste de Florence, Andréa Cesalpino découvre une plante poussant sur des roches naturellement riches en métaux (du nickel notamment). En 1885, Baumann a identifié pour la première fois deux espèces végétales, Thlaspi caerulescen set Viola calaminaria, comme étant capables d'accumuler de fortes quantités de zinc dans leurs feuilles. Ensuite, en 1935, Byers étudia l'accumulation du sélénium chez Astragalus spp. Dix ans plus tard, Minguzzi et Vergnano (1948) identifièrent des plantes capables d'accumuler jusqu'à 1 % de (m/m) de Ni dans leurs parties aériennes. Aujourd'hui plus de 400 plantes sont connues pour leur capacité d'accumulation des métaux (Baker et al., 2000).

II.4. Techniques de la phytoremédiation

Plusieurs mécanismes permettent aux plantes l'élimination des polluants par phytoremédiation (Schröder et Collins, 2002).

L'action des plantes sur le polluant intervient à différents niveaux. Les polluants peuvent être stabilisés ou dégradés dans la rhizosphère, séquestrés ou dégradés ou encore rendus volatiles et éliminés dans l'air environnant. Divers mécanismes sont mis en oeuvre en

Partie I : Synthèse bibliographique Chapitre II : Phytoremédiation

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fonction de la nature du polluant et de ses caractéristiques physico-chimiques (Mc Cutcheon et Schnoor, 2003 ; Pilon-Smits, 2005).

La phytoremédiation regroupe cinq méthodes qui sont appliquée selon la contamination et les objectifs de remédiation (Brooks, 1998 ; Bert et al., 2000) : Phyto-extraction, Rhizofiltration, phytotransformation, rhizdégradation, phytostabilisation et phytovolatilisation (Pulford et Watson, 2003 ; Vavasseur et al., 2003) (Figure 2).

Fig.2 : Techniques de phytoremédiation (Pilon-Smits, 2005). II.4.1. Phytoextraction ou phytoaccumulation

La phytoextraction est une technologie in situ liée aux plantes qui sont capables d'absorber les métaux lourds (Pb, Cd, Cu, Zn ...) par leurs racines et de les transporter ensuite vers les parties aériennes (Zheng et al., 2011).

Pour le traitement de la biomasse produite, les auteurs évoquent souvent l'incinération et la valorisation énergétique, les cendres, ou le biominerai, seraient stockées en centre d'enfouissement technique ou recyclées en métallurgie. En effet, pour certains métaux présentant un intérêt économique, comme le nickel, le thallium et les métaux précieux, le biominerai pourrait être purifié et les métaux recyclés (Ademe, 2010).

L'avantage du procédé est la réduction du volume de polluants à traiter par concentration dans les cendres. Celles-ci peuvent ensuite être mises en décharge ou recyclées en métallurgie. Il faut néanmoins noter que la phytoextraction est une technique de traitement en développement (Amrouche, 2015) (Figure 3).

Partie I : Synthèse bibliographique Chapitre II : Phytoremédiation

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Les plantes utilisées sont des espèces végétales sauvages hypertolérantes et/ou hyperaccumulatrices capables deprélever des métaux toxiques dans les horizons de surface des sols (profondeur < 80cm) et de lesaccumuler dans leurs parties aériennes (Amrouche, 2015).

Les plantes utilisées pour la phytoextraction doivent avoir les caractéristiques suivantes (Ann-Peer et al., 2003) :

? Tolérance à un niveau élevé de métal ;

? Accumulation raisonnable du métal dans les parties aériennes ;

? Croissance rapide ;

? Production importante de biomasse au terrain ;

? Avoir un système racinaire dense et capable de coloniser le sol/ sédiment en

profondeur.

Fig.3 : Processus de phytoextraction (ITRC, 2001).

Deux stratégies sont proposées pour une phytoextraction réussite des sols contaminés par les métaux lourds et autres polluants : phytoextraction continue et laphytoextraction induite ou assistée par des chélateurs

? Phytoextraction naturelle

Pour qu'une plante soit adéquate pour la phytoextraction d'un polluant donné, elle doit être capable durant toute sa vie de résister à la toxicité du polluant et de l'accumuler dans ses parties aériennes. En effet, la phytoextraction naturelle utilise des plantes hyperaccumulatrices

Partie I : Synthèse bibliographique Chapitre II : Phytoremédiation

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qui peuvent extraire de teneurs importantes de métaux présent sur des sols pollués sans présenter de signes de phytotoxicité (Quartacciet al.,2006 ; Zheng et al., 2011) (Figure 4).

Fig.4 : Schéma représentant une phytoextractioncontinue(Salt et al., 1998).

? Phytoextraction induite ou assistée par des chélateurs

Elle est basée sur l'utilisation de chélateurs permettant à des plantes non hyperaccumulatrices mais de biomasse importante d'absorber des teneurs élevées en métaux à partir d'un site pollué. La solubilité des métaux est accrue par des chélateurs telsque l'acide citrique, l'EDTA et l'EDDS. Ils sont appliqués soit directement sur le sol ou encondition hydroponiques (Saifullahet al., 2009 ; Shahid et al., 2011 ; Zheng et al., 2011) soit en pulvérisation foliaire (Meers et Tack., 2004). C'est ainsi que l'EDTA a permis d'améliorer la mobilisation et le transport subséquent du Cd, Cr, Cu, Ni, Pb et Zn par la moutarde indienne et le tournesol (Ann-Peer et al., 2003). Cependant, la haute solubilité dans l'eau de certains complexes chélateurs-toxique peut résulter dans leur déplacement vers les couches plus profondes du sol et ceci consiste un risque potentiel important décontamination de l'eau souterraines (Ann-Peer et al., 2003) (Figure 5).

Fig.5 : Schéma représentant une phytoextraction induite par des chélateurs (Salt et al. 1998).

Partie I : Synthèse bibliographique Chapitre II : Phytoremédiation

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard