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La place de l'internet dans les pratiques professionnelles des enseignants de l'université de Ndjamena (Tchad)


par Joseph Ndjig-nan Dinza
Université de Yaoundé 1 - Master 2020
  

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1.4 La Filière principale d'enseignement

Ici, nous avons tenu compte des toutes les filières que compose l'Université de N'Djamena. Sauf compte tenu de l'indisponibilité des enseignants dans le campus, certaines filières n'ont pas assez des représentants. Le tableau suivant présente le nombre des questionnaires distribués dans chacune des filières enquêtées.

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Tableau 7 : montrant les effectifs des enseignants enquêtés selon leur filière

Filières

Effectifs

Pourcentage valide

Lettre moderne Mathématiques Philosophie

Physique

Sociologie

Chimie

Anglais

Biologie

Anthropologie

Sciences économiques Histoire

Sciences de l'éducation Géographie Communication Droit

Sciences du langage

Total

9

11,4

6

7,6

4

5,1

7

8,9

6

7,6

3

3,8

6

7,6

4

5,1

5

6,3

6

7,6

3

3,8

7

8,9

5

6,3

3

3,8

2

2,5

3

3,8

79

100,0

Source : enquête de terrain, 2019

Trois filières sont les plus représentés sur ce tableau. Il s'agit de la filière lettre moderne, représentant 09 enseignants avec un pourcentage valide de 11,4 % ; la filière Science de l'éducation et la physique, ayant chacune d'elle également 07 enseignants pour un pourcentage valide de 8,9 %. Les filières les moins représentées sont entre autres la chimie, histoire, la communication, la science du langage et le droit. L'inégalité des répondants dans chacune des filières peut être justifiée d'une part par le fait que certaines filières n'ont pas assez des enseignants (Sciences du langage et la Chimie par exemple), et même celles qui en ont, ces enseignants ne sont pas permanant à l'Université (c'est le cas de Droit où les enseignants exercent majoritairement un travail hors de l'Université). D'autre part, le non-respect de rendez-vous pour la récupération de questionnaire est également l'une de la cause de cette disparité. Certains enseignants sont également des étudiants en thèse dans d'autres universités, du coup, nous n'avons plus des possibilités pour récupérer les questionnaires.

1.5 Expérience en enseignement

A ce niveau, nous avons posé une question qui a permis aux enseignants d'indiquer dans un intervalle gradué de 5ans. La question est la suivante : Combien d'années d'expérience en

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enseignement comptez-vous au total ? Le tableau suivant montre les années d'expérience des enquêtés.

Tableau 8 : années d'expérience des répondants

 

Effectifs

Pourcentage valide

Valide

0 à 5 ans

23

29,1

6 à 10 ans

33

41,8

11 à 15 ans

18

22,8

16 à 20 ans

3

3,8

21 à 25 ans

2

2,5

Total

79

100,0

Source : enquête de terrain, 2019

Il ressort de ce tableau que 41,8% répondants ont une expérience comprise entre 6 à 10 ans. Nous pouvons justifier ce chiffre à partir de deux raisons majeures : premièrement, ces dernières années, il y a une demande importante de la formation au Tchad et c'est ce qui a amené l'Université de N'Djamena à s'éclater en créant plusieurs filières surtout vers les dix dernières années. Ainsi, l'Université a recruté des nouveaux enseignants qu'ils soient jeunes ou âgés pour faire fonctionner ces filières nouvellement crées. Et en second lieu, il faut donc dire qu'au Tchad, la réalité nous montre qu'avec la création des autres Université dans les provinces, les enseignants les plus expérimentés sont déployés et responsabilisés dans ces différentes Universités quel que soit leur grade (assistant ou chargé du cours). Raison pour laquelle seulement 2,5% enquêtés ont une expérience de 21 à 25 ans dans l'enseignement dans les trois campus où l'enquête s'est déroulée. Ceux-ci sont en partie les responsables dans leur département (en majorité chef des départements).

2. Définition de l'Internet selon les enseignants

Les définitions dont- il est question ici, sont les manières dont les enseignants comprennent le mot Internet. Dans cette partie, notre objectif est de décrypter les informations et opinions qui composent les discours que les enseignants de l'Université partagent autour de la définition de l'Internet. Une telle étude pouvait être qualitative, mais comme cette étude se limite par son caractère quantitatif, nous avons ici laissé les répondants de donner librement leurs suggestions de réponses grâce aux questions ouvertes, c'est pourquoi l'analyse de contenu sera nécessaire ici. Ainsi donc, la question qui a permis aux répondants de donner leurs avis est la suivante : « Pour vous, l'Internet c'est quoi ? Expliquez en quelques mots ».

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En identifiant le contenu, nous avons repéré deux principaux aspects ou concepts clés qui reviennent dans la totalité du discours. Il s'agit de l'Internet comme moyen de communication et l'Internet comme un moyen de recherche d'information. Le deuxième terme que l'on rencontre couramment dans les propos de nos interlocuteurs est le terme "moyen". Un « moyen », c'est ce qui sert pour parvenir à une fin. L'étude réalisé par Kitumu, M. (2019, p. 174) auprès de l'ensemble des personnelles de l'Université de Congo montre également que l'Internet est utilisé par les enseignants plus comme un « moyen de communication et de recherche d'information » et ces enseignants utilisent plus précisément les outils comme la messagerie (Email), des réseaux sociaux et des moteurs de recherche. Et même dans leur recherche sur `'les jeunes et Internet : Représentations, usages et appropriations,» Bevort, E. et Bréda, I. (2001, p. 37) ont trouvé que parmi la diversité des activités possibles, la dimension communicative tient une place considérable. Sur les 506 réponses analysées, 150 (soit près de 30%) commencent par : « C'est un moyen de communiquer... » Ou par : « C'est un moyen de communication... ». Selon leur étude, certains jeunes vont jusqu'à résumer leur représentation en une phrase : « Internet, c'est la communication envers le monde entier », « Internet, c'est communiquer facilement dans le monde entier », « Internet, c'est s'ouvrir au monde ».

Il faut donc dire que cette compréhension de l'Internet sera le fondement même de l'utilisation de l'Internet chez les répondants. Nous répertorions ici quelques discours qui attestent notre analyse :

- Internet est un instrument ou moyen de communication qui nous permet d'être en connexion avec les autres dans le monde. Il nous permet également de mener de recherches pour nos activités. (Sociologie) ;

- C'est un moyen de connexion avec le monde et d'avoir la communication avec celui-ci. (Sciences de l'éducation) ;

- Un moyen de communication et de la recherche. (Chimie) ;

- Internet est un outil qui facilite la vie aux personnes qui l'utilisent (communication et recherche de l'information à temps réel. (Mathématique) ;

- C'est un outil de travail qui aide à la recherche de l'information et à communiquer (Anglais) ;

- D'après moi, l'Internet est un moyen, une voie par laquelle, je communique et s'informer de ce qui se passe dans le monde. (Physique) ;

- L'Internet est un moyen important pour la recherche et la communication professionnelle. (Philosophie) ;

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- Lieu de rencontre et d'échange d'information ; c'est une source d'information de toute sorte et en fin c'est une bibliothèque de très grand format. (Droit) ;

- C'est un moyen de communication électronique qui nous permet de cueillir les informations et suivre nos recherches en ligne. (Biologie)

- L'Internet constitue une source d'accès à l'information et de communication. (Anthropologie) ;

- Une interconnexion des ordinateurs entre eux et qui permet la communication et la recherche d'information. (Physique).

Les données présentées permettront d'ailleurs de le montrer. La récurrence de « L'Internet comme moyen de communication et de la recherche d'information » dans les discours sur la notion d'Internet traduit en fait, le contexte et la politique d'intégration des technologies dans le milieu universitaire au Tchad. Car les enquêtés connaissent effectivement l'Internet comme un outil facilitateur de la recherche d'information et de la communication. Cela corrobore justement aux différents appels internationaux et les chercheurs sur l'importance de l'Internet en éducation, (UNESCO 2011 et les compétences informationnelles ; l'Association des Directeurs & Personnels de Direction des Bibliothèques Universitaires et de la Documentation a également établi les référentielles des compétences informationnelles ; le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche française et sa référentielle de compétence ; karsenti, T. ; Dumouchel, G. ; Beché, E. Onguené, E-L-M...). Ladage, C. et Ravestein, J. (2013, p. 18) ont montré aussi dans leur étude que le rapport des enseignants enquêtés à l'Internet est affirmé principalement pour poser des questions et communiquer (courriels).

Nous pouvons donc dire que les répondants accordent un intérêt particulier à l'Internet et c'est ce qui traduit dans leur discours. L'aspect communicationnel et recherche d'information occupent une place centrale dans les réponses fournies par les enseignantes et enseignants chercheurs (es). Les représentations sont liées à ce qu'Internet leur permet réellement de faire dans leurs activités surtout sur les possibilités que le réseau leur offre.

3. Ce que pensent les répondants des contenus d'Internet

Les contenus dont il est question ici, concernent les informations qui sont diffusées à travers l'Internet. Car dans un contexte de surabondance d'informations (infobésité) ou encore, ce que d'aucun nomme les « infos-pollutions » (Dumouchel, Op. cit, p.8) et de diversité de ses supports, les processus de recherche documentaire et de validation de l'information requièrent la reconnaissance de fausse et la bonne information sur le Net. C'est en ce sens que Ravestein, J.et al. (2007, p. 73) pensent que nombreux sont ceux qui se sentent perdus sur le web, pris de

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vertige ou effrayés par le nombre important de documents qu'il contient. En effet, l'Internet donne accès à des millions et des milliards de documents de nature variée, couvrant tous les sujets ou presque, c'est pourquoi l'évaluation de document sur l'Internet est fondamentale pour une utilisation éducative.

Pour ce qui est de notre recherche, les répondants sont également conscients de la nécessité de bien évaluer les ressources obtenues en ligne. 66 enseignants sur 74 qui ont répondu à la question soit un pourcentage de 89, montrent qu'il faut prendre les informations provenant de Net avec réserve et 8,10% des répondants pensent plutôt que toute les informations obtenir à partir de l'Internet sont fausse. Et 2,70% des répondants pensent que toutes informations tirées à partir de l'Internet sont des bonnes informations. C'est ce qui traduit dans les propos tels que :

- Il convient de traiter avec méfiance certains contenus, et d'éviter de croire aveuglement aux contenus et donc la nécessite de savoir discerner ,
·

- Prendre avec réserve des informations trouver sur l'Internet ,
·

- Certaines informations sont erronées ,
·

- Ces informations doivent être prises avec beaucoup de réserve ,
·

- Prendre quelque fois les informations de l'Internet avec beaucoup de réserve, car

beaucoup de fake news ,
·

- On ne doit pas valider systématiquement toutes les informations puisque certaines sont fausse ,
·

- Il y'a des bonnes et de mauvaises information sur le net ,
·

- Relativement scientifique. Il faut faire un tri ,
·

- Elles sont très utiles mais attention aux fakes news.

Nous constatons que certains répondants lancent un appel à la méfiance vis à vis des informations trouvées sur Internet. Internet en tant qu'objet technique suscite la crainte chez les uns, audace et curiosité chez d'autres. Crainte surtout chez certains enseignants d'Université qui continuent toujours à croire que, pour pouvoir utiliser Internet, il faut nécessairement avoir des compétences solides en informatique. Ceux-ci sont conscients de la plu value de l'Internet mais ils émettent des réserves à l'égard des informations que contient l'Internet. Nous pouvons donc dire qu'ils se situent au niveau 1, de préoccupation envers une innovation de Hall et Hord (2001). Mais d'autres pensent que toutes les informations véhiculées par l'Internet sont erronées. Et n'accordent pas assez d'importance à l'Internet pour la recherche de l'information. Cette dernière tranche, se situe au niveau 0 de préoccupation de Hall et Hord. Car ils ont un faible intérêt pour cette innovation et nous pouvons dont dire qu'il serait difficile pour eux

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d'utiliser l'Internet ou sauf au prix d'une formation appropriée. Nous retrouvons ce point de vue auprès de six enseignants enquêtés, qui confirment ce raisonnement : « toutes les informations que contient l'Internet sont fausses et souvent erronées ».

L'étude mené par Kitumu, M., B-B. (2019, p. 213), auprès des personnels de l'Université au Congo, confirme aussi ces conceptions de réticence envers l'Internet : ... Pour d'autres, Internet n'est pas une panacée. Le monde, la communication ou encore le réseautage existait déjà avant Internet. Il est donc toujours possible de rester connecté au monde sans Internet. Autant qu'il est aussi possible de faire de la recherche sans nécessairement recourir à Internet. Même si cette catégorie de répondant de notre étude est minoritaire, nous pouvons dire que cela témoigne la nécessité de soutenir ces personnes pour utiliser efficacement les informations provenant du web. Ces personnes sont au niveau « 0- éveil » envers une innovation de Hall et Hord (2001). Ce niveau est celui de l'enseignant qui n'a aucune connaissance des TIC ou qui n'est aucunement ou très peu intéressé par les TIC, (Lefebvre, 2005).

Il y'a également ceux qui pensent que toutes informations tirées de l'Internet sont vraies : « ma perception des informations livrées par l'Internet est positive. Autrement dit, j'accorde de crédit à toute information contenu dans l'Internet ». Ceux-ci aussi sont placé au niveau « 0 - éveil », puisqu'ils ne savent pas que l'Internet peut véhiculer n'importe quelle information. D'ailleurs, aujourd'hui avec la naissance du web 2.0, Dumouchel, G. & Karsenti, T. (2013, p.13) ont montré que les internautes sont désormais en mesure de créer et de partager facilement du contenu et d'interagir avec celui-ci, notamment en utilisant des outils comme les blogues et les micros blogues, qui permettent d'écrire et de communiquer rapidement de l'information sur le Web, et les wikis qui permettent d'élaborer du contenu de façon collaborative et continue. Donc chacun peut rester chez soi et publier les informations sur le Net comme il entend. C'est en ce sens qu'il faut bien évaluer les informations sur l'Internet avant de s'en servir. C'est dans la même ordre d'idée que la CREPUQ (2005) a mis sur pied ces critères pour bien évaluer l'information : proximité de l'information contenue dans un site Web avec le sujet de recherche, quantité d'information dans le site, type de site, type d'information, date ou mise à jour de la publication du site, auteur du site, présentation ou apparence visuelle du site, organisation à l'origine du site, références et hyperliens dans le site, origine géographique du site, langue du site. C'est ainsi que nous avons ensuite posé une autre question sur les critères de validation de l'information sur l'Internet. La question était formulée comme suit : « parlez-nous des critères de validation de l'information sur Internet (quels sont selon vous les critères d'un bon site » ?

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A cette question, le traitement de questionnaires révèle que presque la totalité des répondants disent qu'ils n'ont pas une connaissance sur les critères d'un bon site, seulement trois (3) répondants sur 74 qui ont répondu à la question, soit un pourcentage de 4,05%, qui ont montré comment reconnaitre un bon site. Nous retrouvons cela dans ces propos :

- Pour savoir que, c'est un bon site Internet, il faut connaitre l'auteur du site, vérifier la même information sur d'autres supports si possible ,
·

- Pour reconnaitre un bon site, il faut chercher à savoir si le site à une renommée ,
·

- Pour reconnaitre un bon site, il faut que l'administrateur du site soit bien connu et fiable sur le plan scientifique.

La majorité de la population étudiée n'a ni une méthodologie ni stratégies adéquates face à la recherche d'information. Or, en France (MESR, 2010) il parait évidant que les enseignants doivent pouvoir « Rechercher, produire, indexer, partager et mutualiser des documents, des informations, des ressources dans un environnement numérique », « Prendre en compte les enjeux et respecter les règles concernant notamment : la recherche et les critères de contrôle de validité des informations » et « Concevoir des situations d'apprentissage et d'évaluation mettant en oeuvre des démarches de recherche d'information ». Dumouchel (2016) reconnait aussi à propos que, cette réalité représente cependant des défis majeurs en termes d'évaluation et d'utilisation de l'information chez les enseignants en contexte québécois. Dans le même ordre d'idée, Kitumu, M. (2019, p.174) montre également dans son étude que chaque répondant, consulte les sites selon ses besoins, et fait recours aux sites qui semblent le mieux pour répondre à ses attentes. Mais, leur consultation est en règle générale orientée vers des sites d'informations scientifiques (générales ou spécialisées) et des sites de formations (payants ou en accès libre). Et Kitumu en conclue que, les différents enseignants interrogés affirment consulter plus les sites d'informations scientifiques afin d'accéder à un contenu nécessaire à l'exercice de leur profession. Cela nous laisse indifférent du fait que, les enseignants enquêtés de l'Université de N'Djamena n'arrivent pas à énumérer les critères d'évaluation d'un bon site, autrement dit un site scientifique. La majorité des enseignants enquêtés sont également incapables de nommer trois sites de leur choix.

Pour conclure, nous pouvons juste émettre une nouvelle l'hypothèse selon laquelle, l'encadrement et la formation des enseignants du supérieur à la recherche des informations et documentaire sur Internet sont susceptibles d'améliorer la pratique de l'Internet à l'Université de N'Djamena. Car les enseignants enquêtés ne font pas la distinction entre les sites qu'ils utilisent et n'ont pas la connaissance des critères de validation d'un bon site.

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4. Choix des enseignants entre ressources obtenues à l'aide de l'Internet et la bibliothèque

En ce qui concerne le choix des répondants entre les ressources obtenues à partir de l'Internet et à partir de la bibliothèque physique, nous pouvons se servir directement de l'analyse descriptive issue de notre base de données. Le tableau ci-dessous présente le résultat obtenu de notre enquête.

Tableau 9 : préférence entre ressources de l'Internet et la bibliothèque

 

Effectifs

Pourcentage valide

Internet

Bibliothèque Total

13

17,80

60

82,19

73

100,0

Source : enquête du terrain 2019

Au regard du tableau 9, la plupart des répondants préfèrent utiliser la bibliothèque physique pour constituer leur documentation avec 82,19 %. Or Karsenti cité par Dumouchel, G. (2014, p.7) a montré depuis 2005 que, l'Internet a permis non seulement d'obtenir des ressources qui étaient jusque-là difficilement accessibles, mais aussi de faire en sorte que l'on apprenne plus uniquement du livre et de l'enseignant à l'école. Nous pensons donc que ce fort pourcentage, renforce le fait que les enquêtés ne connaissent pas des critères de validation d'une information obtenue à partir de l'Internet. Nous disons ici que même si les enquêtés ont majoritairement défini l'Internet comme un outil de recherche d'information, ils ne savent pas comment tirer profit de l'Internet. D'ailleurs 89% des répondants dans la section précédente ont montré qu'il faut prendre les informations provenant de net avec réserve.

Nous pouvons dire à propos que ces enseignants ont comme tradition, rechercher les informations dans les bibliothèques et non sur l'Internet pour leurs travaux académiques. D'où la nécessité de les formés à la recherche documentaire dans les web scientifiques. Alors que, conscient de la précarité de la bibliothèque en Afrique francophone, Renaud, P. (1997) soulignait qu'en " Afrique francophone, par exemple, il y a très peu de bibliothèques, notamment universitaires, très peu de centres de documentation, et qu'ils sont tout à fait insuffisants en termes de contenus. Alors les TIC (revues, publications électroniques, ressources scientifiques disponibles sur Internet) peuvent servir de moyen inévitable pour acquérir les informations. Plus grave encore, les campus de l'Université de Ndjamena ne disposent pas tous de bibliothèque. Et même s'ils en ont, les contenus de ces bibliothèques sont déplorables.

5. 68

Les avantages de l'Internet chez les répondants

Cette partie de notre travail concerne les discours que rapportent les enseignants enquêtés sur les avantages de l'Internet. Il s'agit pour nous d'examiner le contenu de leurs discours sur les avantages de l'Internet. Une fois de plus, les enseignants de l'Université de N'Djamena, assimilent l'Internet à un moyen de communication et à la recherche d'information. Dans leur quasi-totalité, les universitaires portent un regard positif sur Internet. Les opinions sont globalement favorables : "Outil efficace pour la recherche d'information, rapide et peu coûteux pour communiquer avec les collègues, les amis...", voilà en quoi peut se résumer les avantages selon les propos entendus. C'est ce qu'on observe dans les propos qu'ils accordent à l'Internet :

- L'Internet est un excellent moyen de communication : il nous permet de rester en contact avec nos amis et nos contacts du monde entier, de leur parler en temps réel, de partager (grâce aux réseaux sociaux) nos goûts et nos souvenirs, nos expériences, de se faire de nouveaux amis ».

- L'Internet favorise une nouvelle forme de commerce (le commerce électronique) qui

permet d'acheter n'importe quel article dans le monde entier. En plus, il favorise l'accès à beaucoup de services (réservations, administrations électronique, banques électroniques, bibliothèques numériques, etc.).

Parlant des avantages de l'Internet, l'un de répondant de l'étude mené par Kutumu

(Op.cit. p.215) confirme l'avantage de l'Internet dans la recherche de l'information, lorsqu'il dit : « C'est vrai que la recherche était possible avant l'invention d'Internet. Mais, cette technologie a sérieusement facilité la vulgarisation de la science. Il suffit d'un clic et tu as toute la documentation. Il est facile pour moi de mener à bien ma recherche doctorale ».

6. Les inconvénients de l'Internet chez les répondants

Par rapport à ce que nous avons examiné, les opinions des répondants nous permettent de dire que les répondants voient dans l'Internet un lieu où tout le monde profite pour s'enrichir. C'est ce qu'on lit dans un tel propos : « L'Internet peut être utilisé par de mauvaises personnes qui cherchent à arnaquer, à tromper, à voler d'autres personnes ». Et certains pensent que les enfants, en particulier, sont des victimes potentielles faciles qui doivent utiliser l'Internet sous la surveillance des adultes, (Les pédophiles sévissent sur le net). D'autres encore estiment que, toutes les données qui circulent sur le Net ne sont pas éthiques et favorables : il y a des sites pornographiques, des sites extrémistes, des virus, des hackers, des pirates, des spams, les réseaux criminels, etc. Ils pensent également que le Net peut aussi rendre accessibles des données dangereuses : des terroristes apprennent sur le Net comment fabriquer des engins

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explosifs, comment subtiliser des informations sensibles. Sur Internet, on n'est pas à l'abri des regards, des informations personnelles peuvent être divulguées par soi-même ou par un tiers, ce qui peut nuire à la personne, d'autant plus que le Net a une mémoire d'éléphant (il est difficile d'effacer ces informations personnelles par la suite).

Il y a une grande quantité d'information sur l'Internet qui rend difficile pour les gens de faire la différenciation entre les informations valides et fausses informations. Il existe également des matériaux sexuellement explicites, tels que les films, les photos, les récits et les clips, ce qui pourraient facilement tomber entre les mains de jeunes enfants et de personnes innocentes, au moins que des filtres et des dispositions de sécurité soient mis en place.

C'est en ce sens que, dans le monde entier, de nombreuses initiatives ont été apportées afin de maximiser les avantages de l'utilisation de l'Internet et de limiter les inconvénients pour que les gens qui utilisent l'Internet soient protégées en ligne. Ces initiatives prennent la forme de politiques et de législations gouvernementales, et recouvrent le filtrage des demandes, la protection de mot de passe ainsi que le développement de systèmes de gestion à contenu spécial. Au Tchad, l'Assemblée nationale a adopté le 2 décembre 2018, le projet de loi portant la ratification de la convention de l'Union Africaines sur la cyber-sécurité et la protection des données à caractère personnel, tient compte des exigences de respect des droits des citoyens, garantis en vertu des textes fondamentaux de droit interne et protégés par les conventions et les traité internationaux relatif aux droit de l'Homme particulièrement la charte africaine des droits de l'Homme et des peuples.

7. Les opinions des enseignants sur la notion d'Internet

Recueillir les opinions des individus sur un fait particulier nécessite une approche qualitative, c'est-à-dire laisser ces personnes d'exprimer librement leurs opinions sur le sujet demandé. Mais ici nous avons préféré cibler quelques pratiques que nous avons jugées importantes pour la présente étude tels que le caractère révolutionnaire de l'Internet ; l'Internet permet d'améliorer la communication entre les gens ; utiliser Internet, ça s'apprend très facilement ; c'est souvent difficile de trouver ce qu'on cherche sur Internet ; pour utiliser Internet, il faut bien connaître l'informatique ; à l'avenir, les gens vont presque tout acheter sur Internet ; pour travailler dans la société de demain, il faudra maîtriser Internet etc. Il est toutefois important de reconnaître que le fait que les opinions telles qu'elles sont exprimées par les répondants doivent être considérées comme des réactions à des affirmations qui leur ont été suggérées, des affirmations qui sont, à certains égards, volontairement caricaturales de certains aspects d'Internet. Pour ces premières affirmations soumises aux impressions des enseignants, nous avons souhaité analyser et discuter les deux choix de réponses suivants : plutôt d'accord

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et tout à fait d'accord. Mais ces deux réponses seront comprises comme des opinions positives ou simplement des opinions qui partagent l'énoncé.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard