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Fondements biophysiques de la production piscicole dans la commune de sô-ava


par Domiho Honoré OKPOUE
Université d'Abomey-Calavi - Maîtrise 2016
  

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3.1 Contraintes de la production piscicole dans la Commune de Sô-Ava

La pisciculture qui se présente comme une solution à la crise de pêche afin de compléter ses apports mais aussi de réduire l'effort de pêche et améliorée la productivité des plan d'eau tout en maintenant le niveau de consommation actuel, compte tenu de l'augmentation de la population mondiale (MAEP, 2011), se retrouve face aux différentes contraintes qui constituent un véritable obstacle pour son développement. Cependant, les contraintes que rencontre les pisciculteurs dans la Commune de Sô-Ava sont généralement les mêmes avec quelques spécificités allant d'un arrondissement à un autre. Ainsi, quatre catégories de contraintes sont enregistrées au cours des travaux de recherche de terrain, qui sont : les contraintes de choix de type d'infrastructure piscicole, les contraintes d'ordres climatiques, techniques et socioéconomiques.

3.1.1 Contraintes de choix de type d'infrastructure piscicole

La production piscicole, elle se fait avec plusieurs infrastructures adéquates. Dans la Commune de Sô-Ava, les étangs sur nappe phréatique, les bassins, les cages flottantes, les bacs-hors sol et parfois les enclos sont utilisées pour l'élevage des poissons. Mais toutes ces infrastructures ne sont pas adéquates pour la production piscicole durant toutes les saisons ou périodes de l'année dans cette Commune en occurrence les périodes de hautes eaux allant de juillet à octobre. De même, les réalités naturelles de chaque arrondissement de la Commune de Sô-Ava imposent un choix de type d'infrastructure adéquate à utiliser.

50

Le tableau VI présente les infrastructures piscicoles utilisés dans la Commune de Sô-Ava ainsi que leurs avantages et contraintes.

51

Tableau VI: Tableau synthétique des infrastructures piscicoles utilisés dans la Commune de Sô-Ava : Avantages et contraintes

Types d'infrastructure

Caractéristiques

Avantages

Contraintes

Etang sur nappe phréatique

Etang sur nappe phréatique

Offre de grande superficie : 200m2 (20m/10m) plus largeur des digues 3m. Alimentation en eau par nappe phréatique et moins cher.

-Baisse du niveau d'eau dans l'étang en saison sèche ; -Encombrement de l'étang par les digues entrainé par les fortes pluies

-Etang submergé par les hautes eaux (inondations) périodiques entrainant ainsi l'arrêt de la production pendant 03 mois (Septembre à novembre)

Bac hors sol

Dimensions variables,

infrastructures dont les
parois et l'assiette sont en matériaux divers.

L'alimentation en eau est faible à partir d'une source et/ou manuelle

Pratique de la pisciculture par tout et en toutes saisons.

Pisciculture pour

autoconsommation

Couteux, renouvèlement fréquent de l'eau nécessitant un forage, de la main d'oeuvre et une charge financière

Bassin

Dimensions variables dont les parois de l'assiette sont en ciment.

L'alimentation en eau est faible à partir d'une source et/ou manuelle.

Pratique de la pisciculture par tout et en toutes saisons.

Gestion de l'eau facile,

manipulation facile.

Couteux, renouvèlement fréquent de l'eau nécessitant un forage, de la main d'oeuvre et une charge financière

Cage flottante/ Enclos

Dimensions variables,

matériaux de construction : planche, tuyaux, vivier en filet synthétique (filet pour

enclos), pointes, vis,
écrous, fil, bidons etc.

Installation sur plan d'eau et

en toute période.

Couteux, la pollution des plans d'eau, Forte teneur des plans d'eau en sel pendant la saison sèche, les transitions entre l'eau salée et l'eau douce et l'eau douce et salée agissent sur les paramètres physico-chimiques de l'eau et de l'espèce rendant ainsi le milieu défavorable aux espèces élevées.

Source : LAMS, 2014 et enquête de terrain, juillet 2016

52

De l'analyse du tableau VI, il ressort que cinq (05) différentes infrastructures sont utilisées dans la Commune de Sô-Ava en production piscicole. Elles présentent toutes des contraintes auxquelles est lié le développement de cette activité. Mais parmi ces infrastructures, certaines sont ou peuvent être utilisés en toutes saisons ou périodes de l'année il s'agit : des Bassins et Bac hors sol (planche 2).

4.1

4.2

Planche 2 : Bassin et Bac hors-sol piscicole à Ganvié
Prise de vues : Okpoué, avril 2016

La planche 2 montre respectivement Bassin et Bac hors sol sur un remblai de terre à Ganvié. Ces infrastructures sont les plus utilisées dans les arrondissements de Ganvié à cause de la présence permanence de l'eau et de son statut du village lacustre ; y sont souvent élevés du poisson chat africain Clarias gariepinus en bassin ou en bac hors-sol et le tilapia du Nil Orechromis niloticus en enclos.

L'utilisation d'autres infrastructures piscicoles sont conditionnées par le choix d'espèce à élever ainsi que la saison ou la période d'élevage. C'est le cas de la cage flottante ou enclos (planche 3).

5.1

5.2

53

Planche 3 : Cage flottante implantée dans la rivière Sô, dans les arrondissements de Sô-Ava et d'Ahomey-lokpo en saison de basses eaux Prise de vues : Okpoué, avril 2016

La planche 3 montre des cages flottantes qui sont souvent utilisées dans les arrondissements de Sô-Ava et d'Ahomey-lokpo pour l'élevage du tilapia du Nil (Oreochromis niloticus). Elles peuvent être installées en période des basses eaux (saison sèche) ou des hautes eaux (crue) mais en période de hautes eaux le débit d'écoulement de la rivière Sô est élevé de 204m3/s dans ces arrondissements avec un courant d'eau très fort (Mama, 2010 cité par Houédanou, 2013). Cela rend tout le système de production difficile en raison de la préférence des eaux calme du tilapia. Tandis qu'en période des basses eaux le débit d'écoulement de la rivière Sô dans ces arrondissements est de 36m3/s (Mama, 2010 cité par Houédanou, 2013): c'est la saison sèche où le scénario contraire se passe.

Pour les étangs sur les nappes phréatiques (planche 4) ils sont uniquement utilisés en période de basses eaux (saison sèche) où le débit d'écoulement de la rivière Sô est faible allant de 12m3/s à 36m3/s ce qui n'engendre pas un débordement d'eau dans les étangs mais nécessite d'apport d'eau en cas de sècheresse accrue par moment en cette période de décembre à mai.

6.2

6.1

54

Planche 4 : Etangs sur nappe phréatique dans les arrondissements de Sô-Ava et
de Vekky en saison de basses eaux (décrue)

Prise de vues : Okpoué, avril 2016

La planche 4 montre les étangs sur nappe phréatique utilisés pour la production piscicole dans la Commune de Sô-Ava. Dans ces étangs y sont élevés le Clarias gariepinus. Par ailleurs, la figure 8 présente les différentes infrastructures piscicoles utiliser par % dans la Commune de Sô-Ava.

15%

17,50%

9%

6,50%

52%

Etangs sur nappe phréatique

Bac hors sol

Bassin

Cage flotantte

Enclos

Figure 8: Différentes infrastructures piscicoles utilisées dans la Commune de

Sô-Ava

Source des données : Enquête de terrain, avril 2016

De l'analyse de la figure8, il ressort que plus de la moitié des pisciculteurs de la Commune de Sô-Ava c'est-à-dire 52 % utilisent les étangs sur nappe phréatique dont la production marque un arrêt systématique à la monté des hautes eaux qui

55

dure de juillet à octobre ou parfois d'août à octobre. Cette pourcentage est suivie de celle de bac hors sol et de bassin 17,5 % et 15 % et enfin 9 % et 6,5 % représentent les pisciculteurs qui utilisent les cages ou enclos pour leur élevage.

Cependant, le choix d'utilisation de ces infrastructures piscicoles varie d'un milieu à un autre ou d'un arrondissement à un autre selon les réalités de ces derniers. Ainsi, les arrondissements de Ganvié sont dominés par les Bassin, les Bac hors-sol et des enclos en raison de leur statut du village lacustre. Ceux de Vekky, Sô-Ava et de Ahomey-lokpo sont prédominés par les étangs sur nappe phréatiques et les cages flottantes en raison de la disponibilité des terres, 96 % des personnes interrogés ont constaté cet état de chose.

3-1-2 Contraintes climatiques et accès à l'eau de qualité sur la production piscicole de la Commune de Sô-Ava

Le climat est un facteur important pour la production piscicole mais son instabilité par les saisons rend l'activité de la pisciculture plus contraignante. La Commune de Sô-Ava qui jouit d'un climat subéquatorial avec deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses pourtant favorable à la production piscicole se trouve faire face aux risques climatiques majeurs liés aux changements climatiques dans les zones de pêcheries (zone agro écologique 8) zone à laquelle fait partir la Commune de Sô-Ava (PANA, 2014).

Cependant, les saisons pluvieuses font monter l'humidité, baissent considérablement la température qui tourne en moyenne autour de 25,7°C ce qui permet une très meilleure croissance des espèces espèce élevées. Mais, les fortes pluies des saisons pluvieuses entrainent l'encombrement des étangs par les digues, drainent les eaux souillées et puantes des champs (terre exondée destinée au maraichage) dans la rivière Sô en plus de la turbidité de l'eau qu'elles engendrent, agissent et changent brutalement les paramètres physico-chimiques de l'eau de façon défavorable pour les espèces élevées et affecte ainsi la vie biologique de ces espèces surtout en cage flottante dans la rivière Sô causant

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ainsi leurs morts. En 2015, ce phénomène a été observé dans l'arrondissement

ho 3

de Ahomey-lokpo situé au Nord de la Commune de Sô-Ava et a fait enregistrer aux pisciculteurs dudit arrondissement une perte estimé à plus de 5.000.000 de FCFA du Tilapia du Nil (Oreochromis niloticus). De même, ces risques climatiques provoquent essentiellement les hautes eaux précoces et particulièrement longues allant de juillet à octobre avec un débit d'écoulement qui varie entre 68m3/s et 204m3/s (Mama, 2010) cité par (Houédanou, 2013). Cette situation submerge les étangs mais aussi d'autres infrastructures implantées sur des terres fermes entrainant ainsi l'arrêt systématique de 85 % des pisciculteurs de la Commune de Sô-Ava selon les personnes enquêtées. Mais la présence d'eau douce en cette période est un facteur très favorable pour l'élevage de Clarias gariepinus en enclos sur les plans d'eau dans les endroits où le courant d'eau est faible.

En période de basses eaux et en raison de l'utilisation des nappes d'eau phréatique comme sources d'eau de production dans les étangs sur nappe phréatique, la monté de la température engendre l'évaporation de cette eau en plus salé qui baisse considérablement dans ces étangs par moment demandant ainsi un apport d'eau douce (eau de pompe/forage) régulier pour une bonne croissance des espèces élevées notamment le Clarias gariepinus qui ne supporte pas la salinité mais par contre le Tilapia Oreochromis niloticus en tolère parce qu'il vive dans toute les eaux continentales (salée, saumâtre, douce).

Cependant, les sites de production étant dépourvue d'eau de forage pour mener à bien leur production, 52 % des pisciculteurs de la Commune de Sô-Ava se contentent des sources d'eau de nappe phréatique. Cette situation rend aussi la production piscicole difficile. Ces conditions entrainent une faible croissance des poissons allongeant ainsi les cycles d'élevage (6 à 8 mois). Ce qui contraint le pisciculteur à un seul cycle de production par an et une récolte précoce où les poissons n'atteignent pas la taille prisée par les consommateurs et le retard de

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croissance des alevins en pisciculture (PANA, 2014). Ces contraintes climatiques sont observées par 88 % des personnes enquêtées.

Par ailleurs, la décomposition des feuilles mortes de la jacinthe d'eau rend le milieu anoxique privant d'oxygène les espèces du milieu conduisant, ainsi à l'eutrophisation du plan d'eau (Kpondjo, 2008). Cet état de chose altère la qualité physico-chimique et organoleptique de l'eau d'après 65 % des personnes enquêtées. A cela s'ajoute la pollution des plans d'eau de la Commune de Sô-Ava par les déchets ménagers ainsi que la turbidité de l'eau engendré par les fortes pluies ce qui affecte la production piscicole en générale et celle en étang, en cage flottante et en enclos en particulier. La population interrogée a eu une perception de cette altération de la qualité physico-chimique des eaux par tous ces éléments précédemment cités mais cela à des degrés différents. Ainsi, les mois où les eaux de la Commune sont plus polluées et altère la qualité physico-chimique de l'eau sont les mois de janvier-février-mars, confirmé par 55% des personnes interrogées. Dès lors, la présence de la qualité de l'eau ne s'observe pas durant toute une année d'après 74 % des personnes enquêtées.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote