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Fondements biophysiques de la production piscicole dans la commune de sô-ava


par Domiho Honoré OKPOUE
Université d'Abomey-Calavi - Maîtrise 2016
  

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CHAPITRE I

ETAT DES CONNAISSANCES, PROBLEMATIQUE,
CLARIFICATION DES CONCEPTS ET DEMARCHE

METHODOLOGIQUE

Ce chapitre présente l'état des connaissances, la problématique et la démarche

méthodologique adoptée pour appréhender les fondements biophysiques de la production piscicole dans la Commune de Sô-Ava.

1.1- Etat des connaissances

De nombreux auteurs ont parlé de l'influence des facteurs biologiques et physiques (facteurs climatiques et physico-chimiques) sur les écosystèmes aquatiques, de la baisse de la production halieutique et de la question du développement de la pisciculture.

Selon Hegbé (2012), la pêche constitue avec l'agriculture les activités principales des habitants lacustres. D'après les travaux de Wanou (2013), il est montré qu'entre 1995 et 2006, le taux de pêcheurs a chuté de 10,88 % à Sô-Ava. Cette chute remarquée serait liée aux faibles revenus des pêcheurs. Pour Hounkponou (2015), les plans d'eau exploitables constituent la principale ressource naturelle de la Commune. Les populations disposent des techniques et des équipements variés pour leur exploitation. La pêche y est pratiquée sous toutes ses formes avec à la clé la pêche à acadja. Des trous à poissons ainsi que l'utilisation des filets sont entre autres les techniques de pêches couramment utilisées par les communautés des pêcheurs. Cependant, l'activité de pêche reste confrontée à la baisse de la productivité à cause de l'encombrement du lac par les acadja (6 000 ha) et les jacinthes d'eau, l'utilisation des engins de pêche prohibés et la défaillance de l'encadrement technique. MAEP (2009) ajoute que les besoins en poissons des populations sont de plus en plus accrus alors que les prises ont chuté d'environ 15 %.

Selon Boko (1988), les fluctuations climatiques et les `'chocs climatiques» qui ébranlent le système économique et tout le tissu social seraient la cause cette

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baisse. De même Sircoulon (1990) et Afouda (1990) rapportent aussi que la dynamique du climat associée aux facteurs sociotechniques entraine des bouleversements écologiques et génère une fragilisation des modes d'existence. Gboni (1995) a expliqué que le climat intervient aussi bien dans la vie biologique des espèces que dans les activités de pêche. De même, Moss et al.(2005) soulignent que le climat influence la productivité des lacs en agissant sur l'apport annuel d'eau et d'énergie, sur l'hydrologie du bassin versant et sur le taux de renouvèlement de l'eau, ainsi que sur l'apport des nutriments vers le plan d'eau.

Houadégla (1991) a exposé que la variation de la température induit inévitablement la variation de l'eau, qui est un paramètre de confort pour les espèces aquatique/halieutique. De même, Ogouwalé (2007) stipule que les tendances pluvio-thermométriques, associées à la dynamique bathymétrique, ont entrainé des variations des caractéristiques biologiques, hydrologiques et physico-chimiques du lac. L'analyse des données montre une diminution de plus de 50 % de la richesse spécifique du lac Nokoué entre 1950 et 2001.

Akognongbé (2011) a montré que les variabilités pluviométriques ont entrainés la détérioration des conditions écologiques du milieu et leur diminution est l'une des causes des mutations des écosystèmes dans le lac Nokoué. Pour Djissou (2013), la production halieutique sur le lac Nokoué a connu une baisse de 2,88% de 1987 à 2000. Il a montré que cette baisse de la production halieutique trouve ses fondements dans l'augmentation de la température de l'eau, de l'irrégularité des hauteurs de pluies, de l'étroitesse de l'embouchure de Cotonou, de la multiplication des parcs acadja, de l'utilisation des techniques prohibées et de la pollution des eaux. Quant à Sohè (2011), l'envahissement du lac Nokoué par la jacinthe d'eau entraine une baisse de la productivité halieutique. Houedanou (2013), faire ressortir que les débordements de l'eau de la rivière Sô rendent la pêche difficile aux pêcheurs. Or, la pêche est l'activité principale des populations de la Commune de Sô-Ava.

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Cependant, INSAE (2010 et MAEP-DP 2013) font ressortir dans leur rapport que la production halieutique est presque stagnante avec une demande croissante en produits halieutiques et que le déficit est comblé par des importations sans cesse croissantes de poissons congelés, qui sont passées de l'ordre de 20 000 tonnes en 2000, à plus de 78.000 tonnes en 2008 et 80000 tonnes en 2011.

Par ailleurs, Tchéoubi (2006) dans ses travaux, relève que le pays dispose d'un réseau hydrographique riche en cours d'eau parmi lesquels se trouvent les fleuves Ouémé, Mono et Couffo, les lacs Nokoué et Ahémé, la lagune côtière et celle de Porto-Novo. La capacité de production de ces cours et plans d'eau pourrait satisfaire les besoins halieutiques de la population béninoise. De même, pour Igué (1975), la Commune de Sô-Ava se trouvant dans la basse vallée de l'Ouémé, qui fait partie des zones humides du Sud-Bénin, regorge d'énormes potentialités. Dans cette optique, Pirot et al.(1994) cité par Wanou(2013) confirment que les zones humides sont des zones à écosystèmes extrêmement productifs qui procurent toutes sortes d'avantages. Dans ce contexte, Okou et al. (2007) soulignent que dans le souci du développement tant au niveau local que national voire continental et même mondial, la mise en valeur des ressources naturelles après l'étude approfondie d'impacts environnementaux reste une option indiquée. L'exploitation de ces ressources se fait d'une manière libre et incontrôlée, ce qui entraine la dégradation du milieu naturel.

Mais jusqu'ici, peu d'études à l'échelle locale ont abordé de façon spécifique la problématique des facteurs biophysiques de la production piscicole dans la Commune de Sô-Ava. Les données disponibles sont très générales et ne permettent pas de cerner les fondements biophysiques de la production piscicole dans la Commune de Sô-Ava afin d'atténuer l'ampleur des effets socio-économiques de la baisse de la production halieutique sur les populations riveraines mais aussi d'offrir à la population une protéine animale (poisson) de qualité et en plein temps. C'est pour cette raison et pour combler cette

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discontinuité dans la connaissance scientifique que résident la spécificité et l'originalité du présent sujet.

1.2- Clarification des concepts

Pour faciliter la compréhension de ce travail, il est nécessaire de clarifier les concepts clés employés.

Pêche : Selon Arrignon (1998), la pêche constitue un prélèvement, dans le milieu aquatique, d'animaux aquatiques comestibles. Elle doit être en harmonie avec la capacité de production de ce milieu. Dans l'esprit des cadres intellectuels du développement rural (Direction des pêches) et aux termes de l'arrêtés n° 069/ MDR/DC/CC/CP du 12 Mars 1997 et en son article2, on entend par pêche, la capture de tout poisson crustacé ou mollusque ; son champ d'application ne s'étend pas à la capture des mammifères aquatiques. Qu'ils s'agissent de capture dans les eaux marines ou dans les eaux continentales, cette conception du mot pêche ne verra donc pas son champ d'application s'étendre ni aux dauphins ni aux hippopotames. Dans le cadre de cette étude, la pêche désigne la capture des poissons sur les plans et cours d'eau continentale.

Production halieutique : selon le « dictionnaire universel » (2008), il s'agit des produits issus de la pêche. D'après FAO, c'est l'exploitation des ressources vivantes aquatique. Elle regroupe les différents modes d'exploitation et de gestion (pêche aquaculture) des espèces vivantes (végétales ou animales) exercées dans tous les milieux aquatiques. Mais la production halieutique dans cette étude s'intéresse à l'exploitation et à la gestion des ressources issues de la pêche continentale.

Fondements biophysiques : selon le dictionnaire Petit Larousse (2010), les fondements biophysiques sont les bases d'étude des phénomènes biologiques, en particulier les processus de transformation d'énergie, par les méthodes de la physique. Wikipédia (2015) pour sa part définit la biophysique dans le domaine de l'environnement comme la « représentation locale ou globale des composants

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de l'environnement biologique et physique de la biosphère ». Dans le cadre de cette étude ils désignent les facteurs biologiques, physiques (naturel), voir physico-chimiques qui participent au développement de la pisciculture et dont l'extrême l'influence.

Production piscicole : encore appelé la pisciculture selon Arrignon (1998), elle est l'élevage, l'élaboration d'un produit appelé poisson. Comme tout élevage, elle est tributaire d'un certain nombre impératifs se rapportant au degré de rusticité de l'espèce élevé. D'après Djissou (2013), la pisciculture est la technique d'élevage de poissons dans leur milieu naturel ou artificiel. Elle peut se fait en étang, en bassin ou en cours d'eau (cage flottante). Dans le cadre de ce travaille la production piscicole est défini comme l'élevage du poisson chat africain Clarias gariepinus et du Tilapia Oreochromis niloticus dans les eaux continentaux en cage flottante, bassin, enclos, bac-hors sol ou étangs.

Aquaculture : selon le dictionnaire universel (2002), l'aquaculture est l'ensemble des techniques d'élevage des êtres vivants aquatiques (animaux et végétaux). Et pour FAO (2004), l'aquaculture est la culture d'organismes aquatiques, elle comprend celle des Poissons, des Mollusques, des Crustacés et des végétaux aquatiques. Cette culture implique diverses formes d'intervention dans le processus d'élevage pour augmenter la production, par exemple l'alimentation des animaux en élevage, la protection contre les prédateurs, etc. La culture implique également la propriété individuelle ou juridique du stock cultivé.

Etang sur nappe phréatique : Selon le centre de métiers de Covè (2010), un étang sur nappe phréatique est une infrastructure dont les digues et assiettes sont aménagées à la manière d'un étang vidangéable mais qui est alimenté par la nappe phréatique.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore