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Inventaire de quelques vestiges coloniaux matériels dans la ville de Dschang(1907-1957)


par Yannick Guerin Diffouo
Universite de Dschang - Master 2014
  

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3. Dschang : Chef-lieu de la Circonscription de Dschang sous l'administration française (1920-1960)

Le statut du Cameroun changea lors du Traité de Versailles ; il passa de protectorat allemand à territoire sous-mandat de la SDN et confié aux puissances mandataires qu'étaient la France et la Grande Bretagne. L'importance de ce nouveau statut juridique pour la ville de Dschang, sur le plan administratif, était très visible aux yeux des Français, car ces derniers ne tardèrent pas à lui donner la place qu'elle occupait pendant la période allemande. Ainsi, le Chef lieu de la circonscription fut transféré de Bana à Baré en juin 1920, puis à Dschang en septembre 1920, avec pour Chef lieu Dschang. Cette circonscription fut organisée à partir de Baré en subdivisions, de Dschang, Foumban, Bana et Baré2.

Comme nous pouvons le constater, les Français ont changé à deux reprises le Chef-lieu de la circonscription pour enfin se mettre toujours sur le chemin tracé par les Allemands. La ville de Dschang restera Chef-lieu de la circonscription de Dschang jusqu'en 19343, date à laquelle les circonscriptions sont remplacées par les régions4. C'est aussi à ce moment que la circonscription de

1 Berlise Nguedia Dongmo, « Les investissements agricoles dans la subdivision de Dschang 1909-1957 », Mémoire de Master en Histoire, Université de Dschang, 2012-13, p.43.

2 Jean Marie Tchinda, « Grandeur, Décadence et Renaissance d'une ville camerounaise : Dschang (1903-2007) », Université de Dschang, Mémoire de Master en Histoire, 2008/2009, p. 37.

3 1935 pour Pauline Tchipezi, « Le fait colonial et l'économie dans la société Bamboutos (ouest-Cameroun) : changements et permanences de 1916 à 1970 "cas du village Babadjou" », Mémoire de Maîtrise en Histoire, Université de Yaoundé, septembre 1990, p.48.

4 Jean Marie Tchinda, « Grandeur, Décadence ... p.38.

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Dschang est restructurée pour donner deux régions à savoir la région bamiléké avec Dschang comme capitale et la région du Noun avec pour capitale Foumban.

Les Français ne vont pas beaucoup investir sur le plan infrastructurel pour deux raisons principales. D'une part, l'équipement militaire de la Première Guerre Mondiale, coûtant cher, les a complètement ruinés et ils ne comptaient plus que sur le pillage des ressources dans les colonies pour se relever et reprendre leur place sur la scène internationale. René Tourte l'exprime en ces termes :

de l'épouvantable boucherie qui ensanglante l'Europe de 1914 à 1918, la France sort profondément meurtrie dans sa chair, ses biens et son aura. Consolider son empire [colonial], assurer la mise en valeur de ses possessions d'outre mer, favoriser l'épanouissement de ses populations lui semble être des voies privilégiées pour le maintien de sa place sur la scène internationale1.

D'autre part, ils se sont engagés dans une lutte contre les indigènes germanophiles, surtout en sabotant l'oeuvre allemande dans la région (voir annexe n°5). Il faudra attendre la fin de la Deuxième Guerre Mondiale particulièrement en 1947 pour voir la France investir dans les infrastructures étant presque sûr qu'un probable retour des Allemands au Cameroun était impossible. Ceci se vérifie d'ailleurs par les infrastructures construites avant 1939 qui étaient surtout d'ordre administratif. Le social s'est intensifié avec le soutien du FIDES à partir de 1947.

Les infrastructures françaises sont plus nombreuses dans la ville de Dschang pour la simple raison qu'ils ont mis plus de temps que les colons allemands. En outre, l'oeuvre allemande qui avait échappé à la jalousie des Français avait tout simplement été réhabilitée par ceux-ci.

En somme, la ville de Dschang est une création allemande. Au cours de son histoire ; elle a connu plusieurs modifications infrastructurelles, modifications qui constituent une réalité même dans le cadre de l'élargissement de son espace urbain. Elle aura joué un rôle indéniable dans l'histoire de l'actuelle Région de l'Ouest. La construction des infrastructures coloniales dans cette cité n'aura donc pas été un fait du hasard. Ces constructions étaient édifiées pour jouer d'importants rôles.

1 René Tourte, Histoire de la recherche agricole en Afrique tropicale francophone, volume 6, De l'empire colonial à l'Afrique indépendante 1945 - 1960, Montpellier, Décembre 2011, p.987.

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