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Inventaire de quelques vestiges coloniaux matériels dans la ville de Dschang(1907-1957)


par Yannick Guerin Diffouo
Universite de Dschang - Master 2014
  

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2. Le Palais de justice

Propriétaire : Etat du Cameroun (MINUIT)

Type de bâtiment : Administratif

Exécutant : non connu

Année d'exécution : vers 1953-1955

Matériaux : Tuiles en argile ; bois ; béton ; ciment ; vitres ; pierres.

Nombre de niveaux : rez-de-chaussée

Nombre de bâtiment : 01 en forme de T

Photo 6: Le palais de justice construit vers 1955

Source : Cliché Y.G. Diffouo, Mars 2014, Dschang

Ce bâtiment, en forme d'un (T) avec des portes et fenêtres en bois, vitrées et larges, le toit en tuile : caractéristiques de l'architecture française, a été construit dans les années 50 et a d'abord servi comme le Tribunal de Grande Instance.

La fondation a été faite en pierre. Ce palais a servi successivement de cour d'appel et de tribune coutumière. Il est construit en forme de (T) ou croix aux toitures en tuiles. Chaque aile a une toiture en trois pentes qui se rejoignent pour former l'unicité à la base de chaque charpente de toiture. A l'endroit de la partie comportant la salle d'audiences, il y a une forme arrondie; les grilles de fer aux fenêtres en bois sont certainement un ajout.

La partie verticale du bâtiment qui abrite les bureaux a, en son milieu, une esplanade-véranda ouverte au public. La salle des audiences jouxte à équidistance les deux ailes du bâtiment pour former un bloc compact. Il comporte à son alentour une

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véranda donc la soupente est soutenue par des colonnades en béton. Les portes en bois sont larges et s'ouvrent sur des escaliers elles-aussi larges de forme semi-circulaire. L'entrée principale (il y a environ 4 entrées) de la salle d'audiences est ornée de part et d'autre de deux piliers de bois sculptés d'une hauteur d'environ 2m.

Ce bâtiment construit dans les années 1953-1955 répond à la nécessité de doter la ville de Dschang et la région Bamiléké d'un lieu de travail servant aussi de Tribunal de Première Instance (après transformation de la justice de paix en tribunal), de Grande Instance, de Tribunal Coutumier et de cour d'appel. Il a même servit de cour criminelle. Le dernier magistrat de haut grade de l'époque coloniale officiant en ce lieu juste avant les indépendances, était antillais1. La cour d'appel a été transférée dans les années 1961 à Bafoussam. Cette infrastructure a accueilli un nombre important d'homme de justice à l'instar de François Mitterrand qui deviendra plus tard Président de la République française2.

3. Gendarmerie nationale

Propriétaire : Etat du Cameroun (MINUIT)

Type de bâtiment : Administratif

Exécutant : non connu

Année d'exécution : vers 1949

Matériaux : aluminium ; bois ; agglos en béton ; ciment ; vitres ; pierres.

Nombre de niveaux : rez-de-chaussée

Nombre de bâtiment : 01

1 Entretien avec René Poundé le 12 février 2014 à son domicile

2 Entretien avec Jean Claude Tchouankap, le 14 mai 2014 à son domicile.

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Photo 7: Façade avant du Bâtiment principal de la gendarmerie

Source : Cliché Y.G. Diffouo, Mars 2014, Dschang

On peut voir sur cette photo l'imposant bâtiment de la Gendarmerie, signe de son importance pour le maintien de la paix pendant la colonisation et surtout pendant les moments troubles de la revendication d'indépendance.

Photo 8 : Façade arrière Bâtiment principal de la gendarmerie

Source : Cliché Y.G. Diffouo, Mars 2014, Dschang

Sur cette photo, on peut observer, au milieu, le clocher qui permettait de regrouper les commandos à partir d'un signal.

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Photo 9 : Le quartier des fonctionnaires gendarmes

Source : Cliché Y.G. Diffouo, Mars 2014, Dschang

le quartier des fonctionnaires gendarmes, construit au voisinage de leur lieu de service, les permet d'être disponible permanemment.

Dans son Mémoire de Maîtrise, Michel Simeu Kamdem remarque que le siège de la Gendarmerie a été créé à Dschang à partir de 19491. Cette correspondance du 04 juin 1949 du Capitaine Bocchino, qui était à l'époque Commandant du détachement de la Gendarmerie du Cameroun, de la police et la garde camerounaises à Monsieur le Chef de la région bamiléké à Dschang, le confirme :

..j'ai l'honneur de vous demander l'attribution au détachement de gendarmerie et la garde camerounaise des locaux et terrains suivants :

1. Local de la subdivision actuelle qui sera destiné au bureau de la brigade

2. Le terrain situé entre la subdivision actuelle et la route de la mission et sur une longueur de 200 m.

Ce terrain serait destiné à recevoir les deux logements des gendarmes, le tout (bureau de brigade et logement) formeraient ainsi avec à proximité le camp des gardes, le centre des forces de maintien de l'ordre2.

C'est donc certainement à partir des années 1950 que l'escadron blindé appelé Gendarmerie de nos jours est construite à Dschang, car elle devait être financée par les fonds FIDES, votés par la France à partir de 1947 pour la mise en valeur des colonies (voir en annexe n°3 la carte du terrain attribué à la gendarmerie nationale par arrêté n°4014 du 7 aout 1953). Cette structure était le lieu à partir duquel l'ordre partait en direction des commandos. Le clocher est ce qui permettait à Kenzel, un des

1 Michel Simeu Kamdem, « La ville de Dschang, Etude..p.25.

2 ARO 1AC 172/0 PV Gendarmerie, Accidents et altercation, juin 1949

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Chefs de la subdivision de Dschang, de regrouper l'armée à partir d'un signal1. Cet escadron blindé a joué un rôle très déterminant dans la cassure du mouvement nationaliste camerounais dans la région Bamiléké à la fin des années 1950 et pendant les années 60, années dites de maquis2. D'ailleurs, le 12 novembre 1957, face à la multitude des attaques, P. Messmer réquisitionne deux compagnies d'un bataillon d'infanterie de marine pour le pays Bamiléké et renforce l'escadron de gendarmerie de Dschang dirigé par Georges Maîtrier jusqu'en 1958 suivi de Gabriel ITaulin.3

Titus Ebanda Menduga nous fait remarquer que : « La mobilité des agents de l'Etat étant une règle fondamentale, la décision fut prise, pendant la tutelle française, de créer des camps de fonctionnaires de manière à offrir à tout agent affecté sur le territoire national une habitation pour lui et sa famille4»

Tel que vu sur les photos ci-dessus, ces logements concentrés permettaient de loger les fonctionnaires pour que ceux-ci soient plus proches de leur lieu de service. Cette manière de faire témoigne de la volonté de l'administration coloniale de mettre à la disposition du fonctionnaire tout ce dont il a besoin pour s'épanouir afin de produire de bons rendements. Cette information est justifiable à l'hôpital de Dschang, à la Station de Quinquina, à l'Aviation, au centre administratif...

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand