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Inventaire de quelques vestiges coloniaux matériels dans la ville de Dschang(1907-1957)


par Yannick Guerin Diffouo
Universite de Dschang - Master 2014
  

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2. Camp des fonctionnaires new town

Propriétaire : Etat du Cameroun (MINUIT)

Type de bâtiment : logements sociaux à l'usage des fonctionnaires indigènes

Exécutant : main d'oeuvre locale

Année d'exécution : 1952-1956

Matériaux : briques de terre, bois, pierres, tôles, ciment pour revêtement des murs

Nombre de bâtiment : 17

Dimension : non connue

Photo 33: Camp des fonctionnaires New Town dès sa construction (a g.) et son
état actuel (a d.)

Source: Archives privées R. Poundé, Dschang Source: Cliché Y.G. Diffouo, Mars 2014, Dschang

Sur la première photo, on peut voir un fonctionnaire avec un casque colonial et une tenue kaki, devant sa maison nouvellement construite par l'administration coloniale. La seconde image nous montre l'état actuel de cette structure qui demande une urgente restauration.

Situé en face de la rue nationale Dschang-Bafoussam, le camp des fonctionnaires débute directement après l'axe venant du Rectorat de l'Université de Dschang lorsque l'on va vers la capitale de la région. Ce sont des bâtiments rectangulaires érigés en briques de terre compressées par piétinement et force manuelle soutenu par une fondation en pierre. Recouverts de revêtement en mortier de ciment, Chacun de ces bâtiments, éloigné d'environ 1,50 à 2m mérite d'urgentes restaurations. Et de l'autre côté, un bâtiment principal comprenant une salle de séjour

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et deux ou trois grandes chambres. Ce bâtiment principal fait face à un autre petit bâtiment qui abrite la cuisine, un magasin et des toilettes (fosses sceptiques d'ailées en béton).

La seconde lignée de bâtiment, placée plus haut après l'espace dit communautaire comporte des bâtiments plus spacieux avec véranda, suffisamment distants les uns des autres. C'est là d'ailleurs que se trouvait le point d'approvisionnement en eau potable appelé autrefois la pompe, gracieusement mis à la disposition des habitants par l'Etat. Ici les toitures des bâtiments ont quatre côtés, alors que sur la ligne précédente, elles n'ont que deux. Ce sont donc des logements destinés aux auxiliaires supérieurs de l'administration coloniale1.

3. Les différents types d'écoles coloniales

Pendant la période coloniale, il existait une multitude d'écoles dans la ville de Dschang. On avait par exemple l'école principale des filles qui était située à l'actuelle Ecole Primaire du Centre, juste à côté de la poste allemande aujourd'hui détruite2. Quant à l'Ecole Principale des Garçons, elle était située en face de la permanence du parti RDPC actuelle. Elle est appelée aujourd'hui l'Ecole publique d'application Groupes 4, 5 et 6. Dès les débuts, il y avait une véritable chasse aux enfants qui devaient fréquenter ces écoles. Les parents voulant l'aide des enfants dans les travaux champêtres ne voulaient pas que ceux-ci aillent à l'école. Pour marquer leur refus, ils cachèrent leur progéniture dans les greniers3. Les enfants qui arrivaient pour la première fois à l'école, recevaient un complet blanc, une plume, un porte plume, un cahier et un buvard (feuille épaisse qui absorbe l'encre), un crayon ordinaire et une gomme4.

Il était rare de rencontrer les fils de Chefs à l'école régionale de Dschang qui a ouvert ses portes des 1920. Le 27 décembre 1933, un arrêté du commissaire de la

1 Entretien avec Joseph Lecoq Fouellefack le 15 mars 2014 dans son bureau

2 Entretien avec Norbert Yefoue le 17 Juin 2014 à son domicile

3 Entretien avec Etienne Gouné, le 02 Juin 2014 à son domicile à Foto

4 Idem

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République française au Cameroun, Bonnecarrère, organise des écoles de préparation des futurs Chefs. Afin de conserver un caractère particulier, ces élèves constituaient dans les écoles de village et les écoles régionales, une section spéciale dite « section des fils de Chefs »1. En 1933, plus de deux cent (200) fils de Chefs suivent les cours officiels à la circonscription de Dschang. L'école régionale était située où se trouve l'actuel hôtel de finance et la direction en face d'elle2. Cette école est le produit des emménagements de l'école française sur recommandation de la SDN. La France avait pour tâche d'élaborer un système éducatif au delà du « compter, lire et écrire des Allemands3. C'est dans cette école régionale que le futur Président de l'UPC de 1952 à novembre 1960, le Docteur Félix Roland Moumié, a obtenu facilement son certificat d'études primaires4 sous le haut parrainage de l'instituteur français Antoine Galeazzi5.

Le rapport politique et économique de 1957 annonce la finalisation d'un bâtiment à deux classes à l'école principale des garçons en ces termes : « charpente et toitures terminées, huisseries posées, le badigeonnage de bâtiment sera effectué les premiers jours d'octobre6 ».

1 Monique Guimfacq, Foto, un grand... p.86.

2 Entretien avec Fodje Luc le 18 mars 2014 à Madagascar- Dschang.

3 Noumbissie Tchouaké, Maginot. « Pierre Poundé et l'Union Bamiléké. Accommodation et appropriation de l'espace politique en situation coloniale » in Noumbissie M. Tchouaké et Jules Kouosseu (éds), Figures de l'Histoire du Cameroun, Paris, L'Harmattan, 2012, p.195.

4 Jean Koufan Menkene, « Felix Moumié : Un martyr de la révolution et du nationalisme camerounais », in Mutations des 27 et 28 Novembre 2007 en ligne

5 Mesmin Kanguelieu Tchouake, La rébellion armée à l'ouest...p.83.

6 ANY 1AC 262 Rapport politique et économique du mois de septembre 1957 dans la subdivision de Dschang.

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Photo 34: Un des bâtiments du Centre de pré-apprentissage (CPA)

Source : Cliché Y.G. Diffouo, Mars 2014, Dschang

L'épaisseur des murs, les briquettes utilisées pour monter le mur et les fenêtres larges de ce bâtiment sont les caractéristiques des bâtiments allemands. C'est l'un des bâtiments de la section artisanale et rurale/section ménagère (SAR/SM) de Dschang actuelle.

L'idée qui se dégage de ces vestiges coloniaux à usage socioéconomique est celle de la création par et (d'abord) pour les Européens d'un cadre favorable au maintien du système colonial qui faisait drainer les richesses africaines vers l'Europe. L'hôpital de Dschang, l'usine de Quinquina, les écoles et le camp des fonctionnaires etc étaient mis en place pour que l'indigène ait quand même un minimum en termes de cadre de vie de peur d'avoir davantage un manque de main d'oeuvre. La vision qui se cachait derrière les vestiges à caractère culturel et religieux était peut être différente de celle précédente.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille