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La contribution de la coopération décentralisée au processus du développement local au Tchad: le cas du jumelage entre les villes de Moundou (Tchad) et de Poitiers (France)


par Christian ALLANDIGUIM REOUMBAYE
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) - Master 2013
  

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Paragraphe II : l'incohérence des programmes et manque de vision stratégique

Il existe une panoplie de programmes de développement au Tchad, cependant ces programmes sont conçus de façon disparate sans une aucune idée de concertation ceci entraine des chevauchements et des répétitions, cette absence de cohérence entre les projets et programmes (A) fait perdre assez de temps aux exécutions de ces derniers, ce partenariat souffre également d'un manque de vision stratégique (B) de la part de ses animateurs ce qui conduit à une relation à sens unique de courte portée.

A. Manque de cohérence entre les différents programmes de développement

La coopération décentralisée entre les villes de Moundou et Poitiers souffre de plusieurs ambiguïtés dues au problème d'adaptation de ces objectifs aux programmes nationaux de développement qui sont constamment retouchés et pensés directement par les cadres du ministère pour tout le territoire sans prendre les différentes spécificités régionales. En deux décennies, nous avons remarqué que le Tchad a élaboré plusieurs documents de lutte contre la pauvreté soit avec la collaboration des institutions internationales telle que le FMI et d'autres partenaires comme l'Union européenne ou l'Agence française de développement. Au rang de ces plans de développement, nous pouvons ressortir la « Stratégie de réduction de la pauvreté », élaboré et présentée en 2002 qui a pour objectif principal d'accélérer la mise à jour rapide du « Document de la Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté » (DSRP) qui est selon certains analystes africains est une copie collée pour tous les pays africains.

En 2005 le gouvernement tchadien avait élaboré conjointement avec l'IDA, un projet appelé « Projet d'Appui au Développement Local » en abrégé PROADEL. Le PROADEL est doté d'une enveloppe financière de 52 million de dollars. L'objectif global assigné à ce projet est de réduire la pauvreté et de promouvoir un développement durable en milieu rural en intensifiant, d'une part, la participation des communautés locales et des collectivités territoriales décentralisées et d'autre part, en améliorant l'accès aux services de base au niveau local. Les objectifs spécifiques du projet sont d'aider le Gouvernement tchadien à concevoir et établir un mécanisme de financement à la fois participatif et décentralisé qui visera à donner plus de pouvoirs aux communautés rurales et aux collectivités territoriales

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décentralisées qui auront à gérer des financements de façon transparente et selon leurs propres priorités.

Tous ces programmes et projets sont élaborés sur des mêmes critères pour tout l'ensemble du territoire tchadien dont la commune de Moundou sans prendre compte des besoins spécifiques de chaque région. Ainsi dans le cadre des projets de la coopération décentralisée, il est constaté quelques fois des chevauchements dans les projets sur le terrain. De ce fait, il arrive parfois que les autorités locales de Moundou convoquent les acteurs de la coopération décentralisée et les délégations régionales pour essayer d'uniformiser certains projets et les rendre cohérents. Globalement, les actions de la coopération décentralisée ne sont pas cohérentes avec les principales orientations politiques du gouvernement tchadien, cela est du au manque de concertation.

En mars 2009, les modifications ont été apportées au projet d'extension du réseau d'eau potable de Moundou en concertation avec AAMP, APM, STEE et Mairie de Moundou ont été adoptées par le programme PADUR, il faut signaler que le PADUR est un projet du programme du ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Urbanisme. Cet exemple illustre à suffisance le manque de concertation avant l'élaboration de projets et met en exergue le déficit de communication de la part des acteurs de la coopération décentralisée.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams