Paragraphe II : Un environnement confronté aux
divers risques
Pour faire face aux obstacles (inondations, forets) à leur
épanouissement et subvenir à leurs besoins fondamentaux
(aliments, bois de chauffes et matériaux de construction). Les
populations ont entrepris un certain nombre d'actions (coupe du bois de
chauffe, production du charbon, fabrication de briques en terre cuite etc.) qui
ont eu des incidences graves et voire irrésistible pour l'environnement,
les inondations multiples aux énormes conséquences (A). A
coté de l'agression de la nature par les hommes, l'environnement parait
peu maitrisé par ceux qui y agissent et cela entraine des
conséquences sérieuses, il y a aussi une dynamique urbaine
difficile à maitriser (B).
A. Des inondations multiples aux énormes
conséquences
Les inondations que connaisse la ville de Moundou constituent
un réel problème. Les causes de ces inondations ne se limitent
pas à la structure des sols.
En effet, au vu du profil du site de la ville, Moundou est
logée dans une l'une des vallées qui s'entrecoupent le Logone
occidental. Cette vallée est fortement drainée par la
présence des deux lacs et un grand fleuve le Logone. Ces cours d'eaux
sont alimentés par des précipitations abondantes. La saison des
pluies, s'étale sur six à sept mois avec des
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précipitations moyennes comprises entre 900 mm et 1200
mm comptant des relevés de plus de 280mm pour le mois d'aout qui marque
généralement la monté culminante des eaux ainsi que leur
débordement avec une incidence désastreuse.
Nous retenons deux arguments pour expliquer le
phénomène des inondations :
La ville pour le drainage des eaux n'est dotée que d'un
seul collecteur principal qui traverse le périmètre
urbanisé du Sud-ouest vers le Nord-ouest pour se jeter dans le Lac Taba.
Au regard de la qualité insignifiante des pentes, l'eau ne peut que
stagner après la saturation du sol. Egalement, l'ancienneté du
réseau d'assainissement affaibli par un manque de maintenance amplifie
l'occupation des zones basses de la ville par les eaux.
La ville s'étire sur la cuvette de la rive droite du
Logone. Compte tenu des facteurs climatiques et topographiques
développés dans les paragraphes précédents, la crue
du Logone. Compte tenu des facteurs climatiques et topographiques
développés dans les paragraphes précédents, le
débordement du Lac wey envahit le quartier Doyon et Dokab dans sa partie
Nord. Il découle de ces inondations plusieurs conséquences dont
certaines constituent des sources des dépenses pour les ménages
de la cité.
? La destruction inéluctable des habitations
en période de grande crue . ·
Nul ne peut ignorer la force de l'eau. Le lac Wey est
situé à une altitude de 399 mètres tandis que le lac Taba
à une altitude de 390 mètres. Empêcher le
déversement des eaux excédentaires du lac Wey vers le lac Taba et
les affluents du Logone ne fera qu'accroitre le volume du lac Wey, qui un jour
débordera et cela aura des conséquences désastreuses sur
la ville de Moundou notamment sur les habitations situées sur les voies
naturelles de drainage des eaux.
? La recrudescence du paludisme en saison pluvieuse
. ·
Le non drainage de l'eau conduit à sa stagnation,
vecteur de paludisme. D'un côté l'Etat investit des sommes
importantes pour lutter contre le paludisme (distribution de moustiquaires
imprégnées à la population, prise en charge
médicale des populations etc.), et de l'autre côté ce
même Etat créée des conditions pour que la maladie se
perpétue en installant par voie de bornage et d'urbanisation sa propre
population dans un espace inondé et infesté de moustiques.
La ville de Moundou est dépourvue de réseaux
d'assainissement des eaux usées. En fait, au sein des habitations, il
existe des latrines pour la majorité avec des puisards « sauvages
» installées au-dehors des concessions et débouchant dans
les caniveaux lorsque ceux-ci existent, et tout simplement sur les rues quand
il n'y en a pas. Ces eaux impures stagnent alors sous forme des flaques d'eaux
favorisant le développement des vecteurs des maladies.
Les déchets issus des unités industrielles de la
ville ne sont pas bien traités avant d'être versés dans
l'eau. Pour la plupart des industries localisées dans la ville sont
installées le long du fleuve Logone, ceci pour faciliter leur
approvisionnement en eau.
La gestion des déchets ménagers demeure un
problème complexe d'assainissement. Réellement, un certain nombre
d'efforts a été fourni pour mettre à la disposition des
populations les matériels nécessaires à la collecte des
ordures : des bacs à ordure ont été déposés
au sein des quartiers et d'autres en construit en bétons pour faciliter
la collecte bien qu'il n'existe pas de dépôts ménagers et
de cadre pour le stockage en vue du traitement des déchets. Des
comités d'assainissement ont été installés dans les
quartiers pour assurer la salubrité et hygiène.
? Un environnement dégradé par
l'érosion et le déboisement
La coupe du bois et la production du charbon à partir
du bois vert constituent la première source d'énergie pour
l'utilisation domestique dans la ville de Moundou. Ce phénomène a
contribué au déboisement et voire à la
désertification, car la proximité avec le désert amplifie
le processus. Sur le plan culturel, le bois sert aussi de matière
première dans la fabrication des oeuvres d'art. La matière
utilisée est généralement le tronc mur des espèces
endémiques qui se renouvelle très difficilement dont un grand
nombre est considéré comme disparu ou en voie de disparition.
Ceci met en danger la biodiversité dont l'enjeu présent et futur
fait l'objet de beaucoup d'attention de la part des chercheurs et même du
politique.
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