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La gestion participative des ressources naturelles dans le Bassin du Congo : l'exemple du Cameroun et de la République Démocratique du Congo

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par Aristide Taleng Faha
Université de Limoges - Master 2 Droit international et comparé de l'environnement 2006
  

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PremiËre Partie : La participation au niveau Local

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On ne le dira jamais assez, le Bassin du Congo est le gÓte díun trÈsor de ressources

naturelles. Cíest un important rÈservoir de biodiversitÈ. On y trouve de nombreuses espËces endÈmiques dissimulÈes dans une immense forÍt dense, qui du fait de líaction des hommes perd chaque jour de sa consistance. En effet, líexploitation des ressources naturelles du bassin du Congo

va croissante. ParticuliËrement au Cameroun et en RDC líexploitation des forÍts prend de líampleur

au fil des ans.

Le bassin du Congo níest pas que líhabitat díespËces fauniques et floristiques exceptionnelles, il abrite de mÍme des groupements humains singuliers. Cíest le cas des peuples de

la haute forÍt quíon appelle communÈment et de maniËre pÈjorative20 ' pygmÈes . Ce ‡ cause de leur petite taille et de leur attachement viscÈral aux valeurs que vÈhicule leur mode de vie ancestral.

Ils sont rÈputÈs pour Ítre les premiers habitants de la forÍt. Ils se caractÈrisent par leur

extraordinaire capacitÈ ‡ vivre en harmonie avec leur milieu de vie. On les retrouve aussi bien dans

les forÍts du Sud et de líEst Cameroun que dans les vastes Ètendues forestiËres de la RDC. Ils vivent

de chasse, de cueillette et de pÍche. Dans la mÍme logique, nous ne saurions oublier de faire mention des autres peuples, et principalement des Bantous.

La participation au niveau local ‡ la gestion des ressources naturelles soulËve fondamentalement deux ordres de questions. Il síagit díune part de la contribution des ressources naturelles ‡ la lutte contre la pauvretÈ, la prÈcaritÈ. Et de líautre il est question de la gestion pÈrenne des dites ressources. En effet, comme le dit EBERHARD : ' Avec le dÈbut de líexploitation forestiËre il y a une trentaine díannÈe, de nombreux habitants de pays en dÈveloppement ne sont plus pauvres uniquement díaprËs les standards europÈens, tout en vivant une

vie qui fasse sens pour eux et leur permet de satisfaire leurs besoins en conformitÈ avec leur vision

du monde et de la sociÈtÈ. Ils sont devenus misÈrables, c'est-‡-dire placÈs dans des conditions ocents ils

ne peuvent plus assurer leur propre survie de maniËre digne en conformitÈ avec leurs valeurs, leurs aspirations et leurs ressources 21. En tout Ètat de cause, les lÈgislations des pays du bassin du Congo, notamment celles du Cameroun et de la RDC, prÈvoient des mÈcanismes de participation ‡

la gestion des ressources naturelles. Les plus importantes concernent la gestion communautaire des ressources forestiËres (Chapitre I), et la fiscalitÈ dÈcentralisÈe (chapitre II).

20 Cf. note n° 32 infra.

21 EBERHARD CH : Droit, gouvernance et dÈveloppement durable : quelques rÈflexions prÈliminaires ; revue interdisciplinaires díÈtudes juridiques n°53, dÈcembre 2004 (www.fgf.be/index2.php).

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Chapitre I : La gestion communautaire des ressources forestiËres

Le rapport des populations locales ‡ la gestion des ressources naturelles dans le basin du

Congo síest prÈcisÈ avec le temps. Leur implication est allÈe grandissante, ‡ la faveur de la prise de conscience de la communautÈ internationale du risque que constituait la dÈforestation. Les

cataclysmes Ècologiques se sont succÈdÈs : le rÈchauffement continuel de la planËte, les ouragans de plus en plus violents, et dans la foulÈ la hausse du niveau de la mer avec la fonte des glaciers polaires. Ainsi, ‡ la confÈrence de Stockholm en 1972, la prise de conscience est dÈj‡ effective et la volontÈ díintÈgrer toutes les parties ‡ la gestion de líenvironnement se dessine dÈj‡. Pour ce qui est des forÍts tropicales, líon va assister ‡ la mise sur pied dans les annÈes 1972 du PAFT (Programme díAction Forestier Tropicale). Mais cíest vÈritablement ‡ la confÈrence des nations unies sur líenvironnement et le dÈveloppement que la considÈration effectivement du rÙle des acteurs locaux dans la gestion globale de líenvironnement, et singuliËrement des ressources forestiËres a juridiquement pris forme.

Ainsi, la fiËvre mondiale de prÈservation de líenvironnement et de ses ressources va secouer

la conception traditionnelle de la gestion communautaire des ressources dans le Bassin du Congo.

La gestion communautaire síentend comme le mode díappropriation collective des ressources par

les groupements humains locaux sous le contrÙle de líEtat. Avec la pression de la sociÈtÈ internationale, les pays de la sous-rÈgion essaient, tant bien que mal, d'adapter leurs lois et rËglements dans le sens de líintÈgration, ou plus prÈcisÈment de l'implication des populations locales. Que líon se trouve de líun ou de líautre cotÈ du fleuve Congo, les mÈcanismes de participation sont globalement identiques. Il síagit essentiellement de la gestion communautaire de

la faune et de la flore (section II) et de la pratique des droits díusage (section I).

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Section I : Les droits díusage

Les droits d'usage se dÈfinissent essentiellement comme des prÈrogatives coutumiËres reconnues ‡ des populations riveraines des espaces forestiers. C'est une technique juridique qui permet aux dites populations de continuer ‡ tirer leur subsistance des espaces forestiers affectÈs ‡ des usages particuliers. Il est important de prÈciser avant tout le contenu, c'est-‡-dire la signification des droits d'usage (I). Par ailleurs, dans les deux pays, certaines limites (II) s'Èrigent qui semblent vider les droits d'usage de leur intention originelle : garantir la participation efficace des populations locales ‡ la gestion des ressources naturelles.

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