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Rapport de stage à la Comédie Française sous la direction de Daniel Mesguich

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par Thomas Perrin
Université Paris VII - Denis Diderot - Licence de Conception et mise en oeuvre de projets culturels 1997
  

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Mission et déroulement du stage

Comme on me l'avait indiqué, mon stage concernait la mise en scène de La Tempête.

Daniel Mesguich a évidemment ses propres assistants qui travaillent avec lui depuis très longtemps. Xavier Maurel a traduit La Tempête avec Daniel Mesguich, et a participé à la mise en scène : il figure d'ailleurs sur l'affiche du spectacle en tant que collaborateur artistique. Il y a aussi Alison Hornus qui est l'assistante à la mise en scène : elle note le travail effectué en répétition-indications scéniques, etc.- et organise les emplois du temps.

En ce qui me concerne, ainsi que les autres stagiaires, il s'est donc agi d'un stage d'"observation non participante". Ce n'en fut pas moins enrichissant : j'ai pu suivre la façon de travailler de Daniel Mesguich lorsqu'il met en scène du théâtre. Le fait d'assister à la mise en scène dans le sens passif de "regarder"a donc beaucoup amélioré ma perception et ma compréhension du milieu théâtral professionnel.

Les premiers jours des répétitions furent consacrés aux lectures du texte "à la table"; ce n'est qu'après avoir assimilé et maîtrisé les mots et le sens que l'on s'attaque à l'art dramatique en répétant vraiment les scènes.

Les lectures et répétitions avaient lieu dans un premier temps en salle Escande-du nom d'un ancien administrateur-:une grande salle au sous-sol où la scénographie est matérialisée par des chaises ou des traces au sol. C'est là qu'on peut régler et peaufiner le jeu des acteurs, les émotions, les déplacements. Puis peu à peu on répète de plus en plus sur le plateau, c'est-à-dire la salle Richelieu où la pièce sera vraiment représentée, une des plus belles salle de Paris, à l'italienne, rouge et or, qui date de 1790 : ici on essaye d'adapter le travail fait en salle Escande face à la réalité de cet espace scénique et face à la technique, importante sur ce spectacle.

Les horaires étant peu contraignant j'ai eu la chance de pouvoir assister à la plupart de mes cours pendant le stage.

Le travail du metteur en scène

Le metteur en scène , bien qu'absent de la représentation, a un rôle central dans l'élaboration de la pièce.

Daniel Mesguich a une attitude très littéraire par rapport au texte : il cherche la symbolique, l'intelligence du texte. Il analyse plusieurs possibilités d'interpréter le texte, et son analyse est toujours très poussée. D'autre part la poésie du langage est importante : elle amène de la beauté au texte et Daniel Mesguich le rappelle constamment : La Tempête est un long poème et cet aspect du texte ne doit pas être négligé. Le metteur en scène "représente" donc son interprétation personnelle du texte. Pour cela il s'appuie sur le jeu des acteurs: il leur explique son idée pour qu'ils puissent la dire. C'est lui qui leur indique l'intention à exprimer et l'intonation à prendre, l'arrière-plan psychologique du personnage. Chaque réplique est travaillée en détail, surtout lors des lectures, depuis la simple prononciation des mots jusqu'à leur portée symbolique et émotionnelle. Il faut aussi régler les positions, déplacements et gestes des acteurs, qui peuvent signifier quelque chose, symboliser une idée du metteur en scène. Il faut aussi veiller à répartir les acteurs dans l'espace scénique de manière équilibrée et esthétique, et cette part de travail "physique" est proche d'un travail de chorégraphe. Daniel Mesguich le reconnaît d'ailleurs et envisage l'idée d'être aidé d'un chorégraphe de métier.

La compréhension et le plaisir du public sont très importants pour Daniel Mesguich :il insiste pour que le texte soit dit clairement, que le sens en soit le moins hermétique possible- on part du principe que personne ne connaît La Tempête. La pièce doit avoir un rythme soutenu, éviter la monotonie et les longueurs, et Daniel Mesguich souhaite des ruptures fréquentes dans l'art dramatique, dans les mots, dans les gestes. De plus il demande souvent que l'on accélère le rythme de la pièce, notamment lorsqu'il "briefe" les acteurs après les filages, car la pièce est très longue et il faut en quelque sorte la "condenser" pour en tirer plus d'énergie. L'obsession de la vitesse restera constante jusqu'aux derniers filages.

Le sens doit être le plus clair possible certes, mais il faut préserver le côté fantastique et baroque de La Tempête, et cela se voit à travers les effets spéciaux notamment.

Daniel Mesguich est omniprésent dans le processus de création de La Tempête, mais ses choix ne sont pas arbitraires: il écoute et prend en compte les nombreuses suggestions des acteurs ou de ses collaborateurs/assistants. Il dit lui-même que l'idée de départ n'est pas toujours la bonne, il accepte la coopération et les conseils de la part de l'équipe. Ce qui crée une ambiance propre à la richesse et au partage d'idées. A tel point qu'on peut dire que la pièce revêt l'aspect d'une création collective, néanmoins toujours supervisée par le metteur en scène.

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