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Intégration des adolescents adoptés d'origine étrangère au Québec

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par Delphine MOYTIER
Université de Caen - Master IUP Management Social Santé 2006
  

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· Bilans et projets futurs des adolescents

Nous nous sommes intéressés aux envies et projets des adolescents adoptés, afin de voir quels étaient leurs objectifs futurs.

Bilan de l'adoption

Beaucoup des adolescent m'ont confié s'estimer chanceux d'avoir été adoptés. Ils ont conscience qu'ils n'auraient pas eu la même vie s'ils étaient restés dans leur pays avec leur famille adoptive. « Je pense que j'ai beaucoup plus de chances de réussir ma vie ici, qu'en étant au Guatemala. Je veux continuer à faire ce que je fais, à aider les gens, à travailler dans le social. » (Karine, page 7)

Cependant, être adopter est pour eux synonyme de beaucoup d'interrogations sur ces origines, sur son identité. « Je me dis qu'il faut être positif et se donner les moyens d'atteindre ses objectifs, c'est sûr que des fois tu doute, mais il ne faut pas s'arrêter à ça sinon tu fais une dépression (rires) (page 11). Ariane dévoile ici les moments de doutes qu'elle a pu avoir tout au long de son adolescence. Mais elle réussi à s'en sortir en allant de l'avant, en combattant les préjugés sur sa couleur de peau, sur ses origines haïtiennes. Aussi, aller visiter son pays lui a permis de mettre des images sur ce pays qui est une partie d'elle-même. Elle a pu constater la pauvreté qui existe, et à laquelle elle a échappé.

Quand on l'interroge sur sa vie de famille plus tard, et le fait de vouloir des enfants, elle répond : « J'ai envie d'avoir des enfants, mais en adoption...Enfin je suis un peu critique face à l'adoption, nan c'est bien en soi, mais je me pose des questions, j'ai des réserves. » (Ariane, page 11). Les réserves sont en fait des points d'interrogations face au pays d'origine. Est-ce véritablement aider le pays que de lui retirer ses enfants orphelins, qui sont l'avenir, même pour un pays en crise comme Haïti. Certains adolescents adoptés aimeraient en effet que l'on prenne plus en compte l'avis du pays d'origine, et son avenir. Il faudrait plus d'aides de la part des pays d'accueil, afin d'aider le pays à se sortir de sa pauvreté. Par exemple, Ariane suggérait que les sommes versées par les parents adoptifs aillent directement pour des projets de développement du pays.

Christine elle au contraire est tout à fait d'accord pour adoption plus tard, pourvu que son copain le soit aussi. Cela ne lui pose aucun problème. « C'est sûr que j'aimerais bien avoir des enfants, et pourquoi pas adopter, mais il faut aussi que le chum soit ok pour adopter » (Christine, page 9)

Projets professionnels et bénévolat

On a pu remarquer que les adolescents ont une certaine attirance pour les métiers dans le secteur de la santé ou du travail social. Par exemple, Laurence, « J'aimerais devenir infirmière, je trouve que c'est un beau métier que d'aider les gens, donc là j'apprend la technique du métier » (Laurence, page 3)

Marie elle, se destine à une carrière plutôt sociale, axée sur le travail en post-adoption, qu'elle a déjà eu l'occasion de pratiquer en aidant sa mère dans son travail associatif. « C'est vrai que plus tard, pourquoi pas travailler dans un groupe d'adolescent avec des adoptés, j'aimerais ça. (Page 6). Karine témoigne aussi ce souhait de rester et d'évoluer dans le domaine de l'adoption et de la post-adoption. « Moi j'aimerais vraiment travailler là-dedans, continuer à témoigner. Je pense devenir assistante sociale. Il n'y a pas longtemps, on a été avec ma mère à une conférence au Texas, sur l'importance des liens avec la famille biologique dans une adoption (page 7)

Gabriel lui envisage de partie en mission humanitaire avec sa mère biologique, restée en Belgique. Ils se voient tous les ans. Partir avec sa mère (qui est en fait une religieuse) va lui permettre de développer la relation qu'il a déjà avec elle. « Cet été avec ma mère biologique, on va au Cameroun, on va faire de l'humanitaire, travailler dans un orphelinat, ils sont très pauvres. (Page 10) Encore une fois, on note le souhait d'aller aider les gens de la part de cet adolescent de quatorze ans. Au niveau de son projet professionnel, il ajoute : « Si j'avais les notes qu'il faut, j'aimerais quand même être médecin en Afrique, médecin ou vétérinaire. (Page 10)

Famille future de l'adolescent adopté

L'entretien comportait une question concernant les souhaits de la future famille de l'adolescent. Emma elle, nous confiait : « Je pense que je me marierai plutôt avec quelqu'un de Polynésie oui, je préférerais je pense ». (Emma, page 4). Adoptée à l'âge de cinq ans, elle a eu besoin de retrouver sa famille biologique durant un an, pour avoir les réponses à ses questions. Elle souhaitera donc se marier avec un homme de son pays d'origine plus tard.

Concernant sa famille, Gabriel a émis certaines peurs, au niveau de son père biologique. « Je me demande parfois si j'ai des enfants plus tard, qu'ils deviennent comme mon père (qui a violé sa mère), ça oui ça me fait peur. (Page 10). Le père biologique de Gabriel était un soldat cambodgien qui fut emprisonné dans un camp durant la guerre. Cet homme a subit plusieurs épreuves, a perdu toute sa famille durant le conflit. Cet homme a violé la mère biologique de Gabriel. Son témoignage était difficile à écouter. C'est pourquoi Gabriel a peur d'avoir dans ses gênes, un trait de caractère commun avec son père biologique, concernant sa violence. C'est une inquiétude récurrente chez les adolescents adoptés qui n'ont pas d'informations sur leur famille. Ils se posent des questions au niveau biologique, physiologique. « Plus tard, j'aimerais me marier avec une latino, et aussi adopter. De toute façon, tant que tu as des enfants et puis que tu les aimes, peu importe comment tu les as eu ». (Gabriel, page 10)

Marie-Pierre elle voit plutôt sa future famille en tant que femme indépendant et célibataire. Ayant un problème d'attachement avec ses parents adoptifs, son souci d'aimer se diffuse jusque dans ses relations personnelles et affectives. « Je ne suis pas une grande partisane de l'amour alors (rires), j'ai de la misère à croire au mariage et à l'amour. Je suis un peu aigrie à ce niveau-là. Je n'ai pas besoin de mari, j'adopterais sûrement des enfants, je serais une femme indépendante. J'ai même déjà refusé des fiançailles ». (Marie-Pierre, page 14)

Emma se pose quand à elle des questions sur son lieu d'habitat plus tard, le Québec ou la Polynésie ? Elle y réfléchit encore... « Je ne sais pas où j'aimerais vivre plus tard, parce que je me sens bien là-bas, et je me sens bien ici. En fait les deux font partie de moi. J'ai une moitié des deux en moi. Mais quand même je suis plus polynésienne que québécoise ». (Emma, page 2)

Stéphane lui voit sa famille de manière originale. « Ma famille, je la vois assez originale, par un père, une mère et un enfant. Mais des parents, et puis tout un groupe d'enfants, de tous horizons différents, de toutes origines (...), de toute façon, je sous ouvert ». (Michael, page 11) Ici encore, on peut voir que l'adoption créée une ouverture d'esprit vis-à-vis des typologies familiales, vis-à-vis des différentes possibilités de fonder une famille.

Nous laisserons à Stéphane le soin de terminer cette partie. Il a dix huit ans et a bien résumé son adoption, malgré les difficultés de recherche d'identité qu'il a pu rencontrer. « Ben moi mon avenir est bien parti là, il y a eu une bonne base. L'arbre est en train de pousser et il y a les feuilles qui sortent qui s'épanouissent. Tout ceci grâce à mes parents, grâce à mes proches, à mes amis (page 11). J'aimerais bien faire quelque chose dans le domaine de l'adoption (...) rendre des parents heureux, voir le plus beau jour de leur vie, et les avoir aidé pour ça (page 11).

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius