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La politique étrangère américaine à l'épreuve des évènements du 11 septembre 2001: Le cas irakien

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par Mamadou DIA
Université de Toulouse I Sciences Sociales - Master de Relations Internationales 2005
  

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Introduction

Le 11 septembre 2001, les Etats-Unis subissent la plus grave attaque terroriste* jamais enregistrée sur leur sol. Les américains viennent de découvrir que leur pays, longtemps considéré comme un sanctuaire inviolable, ne l'était pas vraiment. Al Qaïda vient de transposer sur le territoire américain une guerre déjà commencée depuis des années sous d'autres cieux. En effet dès 1993, la ville de New York fut la cible de terroristes égyptiens sous la houlette de Ramzi Youssef de son vrai nom Abdoul Basit Balochi 1(*) et du cheikh Abdel Rahman. Ces actions considérées comme une forme de répétition générale par certains 2(*) seront suivies par d'autres actes terroristes notamment par les attentats contre les ambassades américaines en Tanzanie et au Kenya, en Afrique, dont le nombre de victimes à dépassé 200 morts.

Ce 11 septembre, devant les caméras du monde entier, le monde est saisi d'effroi par des images venues d'ailleurs d'avions bourrés de kérosène s'encastrant dans les tours jumelles du World Trade Center de New York, les Twin Towers (icône du capitalisme triomphant). La capitale fédérale américaine n'est pas non plus épargnée car un avion s'est écrasé sur le Pentagone, le ministère de la défense, bâtiment longtemps considéré comme une forteresse imprenable (centre névralgique de la puissance américaine) tandis qu'un quatrième s'abattait dans un champ en Pennsylvanie. Cela finit de convaincre les sceptiques qu'un cran a été franchi dans la lutte du terrorisme contre l'occident.

Les Etats-Unis viennent de connaître la plus grave attaque terroriste* sur leur territoire depuis la fin de la guerre de sécession. Ces évènements marquent un tournant capital dans l'évolution des Etats-Unis et de l'humanité. L'ampleur des pertes en vie humaines - les plus importantes de toute l'histoire des Etats-Unis - et les dégâts matériels - plusieurs milliards de dollars - atteste de la gravité du désastre. Comme le rappelle Alain Dieckoff, ces évènements « marquent incontestablement une césure dans la marche du monde ». En effet, dit-il « avec eux, apparaît une menace nouvelle, celle du terrorisme extrême, pratiqué par des réseaux transnationaux, dotés d'une capacité de destruction massive mise au service d'une hostilité sans borne de l'Occident »3(*). Cela n'empêchera pas Olivier Roy de la qualifier « d'attentat classique » car ayant été commis par des kamikazes comme les attentats de 1983 et de 1984 contre les Français et les Américains au Liban.4(*) Pour lui, la nouveauté n'est pas dans le type de terrorisme mais la nouvelle menace terroriste, redoutée par les analystes, consisterait dans la privatisation d'armes de destruction massive (ADM), c'est-à-dire leur usage par des groupes non étatiques.

Cet acte sans précédent appelle néanmoins plusieurs réflexions. D'abord une nouvelle donne entre alors dans le concert complexe des relations internationales : les Etats-Unis ne sont plus le sanctuaire inviolable qui a pendant longtemps fait que ce pays n'a pas été victime d'acte de terrorisme international sur son sol. Ensuite, un cran a été franchi par le terrorisme international. N'en déplaise à Olivier Roy, pour autant qu'ils demeurent « classiques » ces actes constituent une nouvelle forme de guerre. En effet, peu d'entre nous, pour ne pas dire personne, pensaient qu'un tel acte, par la manière de l'exécuter, pouvait se réaliser un jour.

Le soir même, cette phrase de Georges W Bush « nous ne ferons aucune différence entre les terroristes et ceux qui les hébergent » permet de mieux comprendre, aujourd'hui, la volonté des Etats-Unis d'en découdre avec ceux qu'ils considèrent comme étant des soutiens des terroristes. Les Talibans en Afghanistan allaient, les premiers, faire les frais de cette politique en étant chassés du pouvoir suite à une campagne de bombardement. La raison est leur soutien public à Oussama Ben Laden, accusé par l'administration américaine d'être derrière ces actes du 11 septembre. En mars 2003, l'Irak à son tour est attaqué en raison cette fois, des liens qui unissent selon l'administration Bush, Saddam Hussein et Al Qaïda mais surtout à cause de la détention par le maître de Bagdad d'armes de destruction massive. Pour des raisons d'organisation du travail, la guerre contre les talibans ne sera pas au centre de notre réflexion. En effet, sous l'angle de la problématique que nous nous proposons d'étudier et sur laquelle nous reviendrons, cette guerre est totalement différente de celle d'Irak, les Etats-Unis étant dans leur droit de riposter après ce qu'ils ont vécu.

Pour mieux apprécier l'évolution de la politique étrangère américaine après le 11 septembre, nous avons décidé de nous pencher sur la guerre menée par la coalition américano-britannique contre l'Irak. Ce conflit, fait contre l'assentiment de la grande partie de l'opinion publique internationale et dont les conséquences se font encore voir tous les jours, est l'application sur le terrain de la nouvelle doctrine américaine de guerre préventive stipulée dans le discours de Georges W Bush en septembre 2002 :

« Le plus grave danger pour notre Nation est l'alliance de l'extrémisme et de la technologie. Nos ennemis ont clairement déclaré qu'ils cherchent à se doter d'armes de destruction massive et il y a des preuves qu'ils y travaillent avec détermination. Les Etats-Unis ne permettront pas à ces efforts de réussir. Nous construirons des défenses contre des missiles balistiques et d'autres vecteurs. Nous coopérerons avec d'autres pays pour empêcher nos ennemis d'acquérir des technologies dangereuses. Et, parce que c'est le bon sens même et qu'il s'agit d'autodéfense, l'Amérique agira contre de telles menaces émergeantes avant même qu'elles ne soient prêtes à nous frapper. Nous ne pouvons défendre l'Amérique et nos amis en nous contentant d'espérer que tout ira bien. Nous devons donc être prêts à contrer les plans de nos ennemis, à utiliser les meilleurs renseignements dont nous disposons et à agir de manière volontariste. L'Histoire jugera sévèrement ceux qui ont vu venir ce nouveau danger sans réagir. Dans le monde qui commence, la seule voie vers la paix et la sécurité est celle de l'action »5(*).

La mise en oeuvre de cette doctrine qui est au centre de l'action menée par l'armée américaine en Irak pose évidemment des problèmes dans l'organisation et la gestion des affaires du monde : un pays peut-il unilatéralement décider dans un monde où le multilatéralisme est prôné par le reste du monde, de faire la guerre sur des suppositions ou sur la crainte de revivre des actions terroristes ? La réponse venant du président américain ne laisse pas de place au doute :

« Nous agirons directement et sans aucune interruption, avec tous les moyens de notre propre puissance et celle des autres pays. Nous commencerons par nous occuper des organisations terroristes internationales, ainsi que des états terroristes ou soutiens du terrorisme qui tentent de se doter d'armes de destruction massive ou de moyens de les construire ». 6(*)

Plusieurs millions de personnes dans le monde ne partagent pas cette conception des relations internationales et s'y opposent de façon bruyante. Au plus haut niveau, les présidents français Chirac, Russe Poutine et le Chancelier allemand Schröder relaient cette opposition de l'opinion créant une véritable crise entre leurs pays et les Etats-Unis.7(*) Cette opposition atteint son sommet en février 2003 au Conseil de sécurité de l'Onu où le ministre français des affaires étrangères Dominique de Villepin se fait le chantre du multilatéralisme honni par les faucons en place à la Maison-Blanche.8(*)

* 1 Annette Levy Willard, «World Trade Center. 6 morts en 1993» in Libération du 12 sept. 2001

* 2 Ibid.

* 3 Alain Dieckoff « Ondes de choc » Monde-diplomatique décembre 2001

* 4 Olivier Roy, Les illusions du 11 septembre, Paris, Seuil, 2002, p 10

* 5 Georges W Bush, La stratégie nationale de sécurité des Etats-Unis d'Amérique, Septembre 2002

*

6 Georges W Bush, discours à Washington D. C.,(National Cathedral), le 14 septembre 2001

* 7 Robert Kagan , «America's Crisis of Legitimacy» in Foreign Affairs, Mars-Avril 2004

* 8 Robert Kagan, La puissance et la faiblesse, Les Etats-Unis et l'Europe dans le nouvel ordre mondial, Grasset, Paris, 2003

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