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La dialectique de la reconnaissance chez Hegel

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par Dominique Mvogo Mvogo
Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise en Philosophie 2005
  

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PRESENTATION DU MEMOIRE

Honorables membres du Jury,

A travers l'étude du thème La dialectique de la reconnaissance chez Hegel, nous avons voulu montrer comment l'homme part de la nature et aboutit à la culture et par ce fait accède à l'humanité. Le modèle hégélien de lutte pour la reconnaissance nous a ainsi servi de cadre d'essai. Ce projet nous a été suggéré par le professeur Gabriel Ndinga avec pour objectifs de :

- Nous réintroduire dans le rationalisme moderne et l'idéalisme allemand,

- Acquérir une connaissance articulée du système dialectique de Hegel et de pouvoir en rendre compte,

- Comprendre l'impact philosophique et intellectuel de l'hégélianisme sur la modernité et les débats que suscite son oeuvre.

Avant de nous appesantir sur l'objet de notre étude, il nous semble nécessaire de donner un ramassis de la pensée de Hegel.

Disons d'entrée de jeu que Hegel est partisan de l'idéalisme absolu. Son ambition est de concilier la pensée et la réalité, l'universel et le particulier, sous les auspices d'une logique : la dialectique.

`'Ce qui est rationnel est réel et ce qui est réel est rationnel'' (Préface de Principes de la Philosophie du droit, paris, Gallimard, 1972). Tel est à notre avis l'idée maîtresse chez Hegel. C'est à cet effet que la Phénoménologie de l'esprit décrit l'évolution progressive de la conscience. Elle va de l'opposition première d'avec le monde sensible jusqu'au savoir absolu qui est savoir de l'être dans sa totalité. Dans cette oeuvre, la dialectique hégélienne (dialectique de la reconnaissance) se veut être le mouvement même de la pensée et de la réalité. Elle postule que toute chose se développe par contradiction surmontée (synthèse), en dépassant la négation (antithèse), qu'elle oppose à elle-même (thèse). La raison, loin de proscrire la contradiction, se nourrit ici de l'unité des contraires. Ainsi l'affirmation de la conscience comme conscience de soi passe par l'affrontement d'avec l'autre. Il s'ensuit un combat pour la mort et pour la vie dont l'issue heureuse est la reconnaissance mutuelle des adversaires. Le premier nommé maître préfère la liberté à la vie et le second esclave, préfère la vie à la liberté.

Dans cette perspective, Hegel nous introduit dans l'histoire. Celle-ci doit être comprise comme l'épopée de la raison. Car, les individus, en poursuivant leurs passions particulières, réalisent à leur insu les grands desseins de l'Esprit universel qui gouverne le monde (Dieu).

Dans un second point, nous présentons l'intérêt de ce travail et le problème que pose la dialectique hégélienne.

La dialectique de la domination et de la servitude vulgairement connue par dialectique du maître et de l'esclave (A. Kojève, Introduction à la lecture de Hegel, Gallimard, 1947), est et reste d'actualité. Elle est valable en tout temps pour que l'homme soit homme, dira Abel Jeannière (Anthropologie sociale et politique, 1989, p.102). C'est dans ce sens qu'elle peut s'appliquer au passage de la nature à la culture, mieux de l'animalité à l'humanité. Ceci a suscité en nous une question qui est au fondement de l'histoire humaine : comment l'homme émerge-t-il actuellement, comment a-t-il toujours émergé de la nature pour s'inscrire à la culture et par-là même accède à l'humanité ?

La recherche de réponse à cette question nous fait poser le problème du rapport dialectique entre deux consciences. Le noeud de ce problème est le conflit. Celui-ci implique les libertés, car il s'agit de la conquête de l'humanité s'exprimant à un double niveau spirituel et historique. Et dans cet affrontement nécessaire des libertés, peut-on dépasser l'antagonisme pour accéder à une certaine forme d'identité caractérisée par le dialogue, l'ouverture à l'autre, l'accueil de l'altérité ?

L'essai de solution que nous nous proposons s'inscrit à l'intérieur du processus de la reconnaissance mutuelle des parties en conflit. Hegel pour le faire va dépasser le premier niveau qui est purement gnoséologique. Il nous fait arriver à un second niveau qui est la considération de `'l'individu universel, l'esprit conscient de soi dans son processus de culture'' (Phénoménologie de l'esprit, 1941, T. 1, p.25).

Nous avons divisé ce travail en trois parties :

Dans la première, nous restituons ce que Hegel lui-même prescrit `'pour parvenir au savoir proprement dit ou engendrer l'élément de la science qui est son pur concept, le savoir doit parcourir laborieusement un long chemin'' (Préface de la phénoménologie de l'esprit, 1966, p.69). Ce chemin est celui qui va de la conscience à l'autoconscience.

Comment s'effectue ce passage ?

C'est le désir qui permet de passer réellement de la conscience à l'autoconscience. Quand deux consciences se rencontrent, elles tendent à entrer en conflit pour se faire reconnaître. Et tandis que le maître accepte le risque de la mort, l'esclave reste attache à la vie. C'est en risquant sa vie que l'on parvient à la conscience authentique de soi-même. Telle est cette négativité hégélienne, pensée et assomption de la mort qui donne sens a la vie.

La seconde partie est le développement de la relation du maître et de l'esclave. Il s'agit de restituer la relation humaine dans son principe et en ressortir le thème majeur qui est celui de la reconnaissance. Le chemin que nous montre Hegel est constitué de trois moments fondamentaux qui sont aussi trois impasses. Il y a le stoïcisme où l'on se contente d'une liberté abstraite et indépendante du monde. Le scepticisme où la liberté demeure encore illusoire et intérieure. La conscience malheureuse qui ne peut connaître l'apaisement et le repos. Cette conscience est malheureuse parce qu'elle se découvre elle-même comme déchirée. D'où sa douleur. Ici, la dialectique hégélienne trouve sa véritable expression tragique et existentielle. La négativité est le mouvement même d'un esprit allant au-delà de lui-même et souffrant. Ainsi donc, la conscience malheureuse nous fait accéder non seulement au déséquilibre profond de l'âme humaine, mais aussi celui de toute l'humanité. Au-delà de ces figures, Hegel en vient à une synthèse de la conscience et de la conscience de soi au moyen de la raison.

La troisième partie concerne notre apport personnel en qualité de limites et contributions à la dialectique de Hegel. A travers Abel Jeannière et Francis Fukuyama, nous avons montré que le travail est source de libération. On accède à l'humanité par le travail et la culture. Ainsi, l'esclave qui a cesse d'être mu par les désirs accède à l'humanité. `'Il devient homme de façon plus radicale que le maître, qui suivant les mots de Kojève, n'aura été que le catalyseur indispensable de l'humanité. Il apprend une sagesse que le maître ignore'' (A. Jeannière, Anthropologie sociale et politique, 1989, p.112).

Avec la dialectique de Hegel, nous découvrons que les choses changent, et non pas seulement d'un changement calme et paisible, mais en opposition et rupture. Ainsi, tout progrès de la connaissance exige le niveau logique précédent pour se constituer comme objet. Ce n'est qu'après cela que la connaissance est possible. Nous constatons aussi que la supériorité de la dialectique n'est pas dans son épistémologie historiciste, mais son enseignement moral et politique. C'est le processus par lequel le positif jaillit de la négation de la négation.

Partant du thème de notre recherche, nous retenons que la philosophie de Hegel n'est pas une sorte de quintessence d'intelligibilité abstraite. Elle n'est pas non plus une exaltation du concept. A travers elle ce qui est en cause n'est pas la simple représentation, mais l'idée considérée comme concept concret. Il se met en place un mouvement de cette réalité qui réalise du même coup le savoir. Il en ressort une logique dialectique qui épouse l'histoire. Et puisque l'idée est l'histoire, il n'y a aucune opposition entre ce qui intelligible et ce qui est réel : `'tout ce qui est réel est rationnel, tout ce qui est rationnel est réel'', avons-nous dit, et `'l'histoire n'est que la manifestation de la raison'' (Hegel, Préface de la philosophie de droit, 1972 : 12).

Les difficultés n'ont pas manqué dans l'élaboration de ce travail. Voila pourquoi nous devons vous avouer que nous avons peiné. Sous les auspices de notre Directeur, sur à peine cinquante pages du texte hégélien que nous avons du relire plusieurs fois avant de pouvoir prétendre à une compréhension même minimale. Nous avons entretenu une propension à abonder dans le sens de Jean-Luc Gouin qui dit : `'Lire Hegel jusqu'à ce qu'on le comprenne est une discipline qui équivaut à se flageller jusqu'à ce qu'on devienne possédé par le Saint-Esprit'' (Hegel ou de la raison intégrale, Bellarmin, Montréal, 1999, p.84).

Nous vous remercions...

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery