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La dialectique de la reconnaissance chez Hegel

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par Dominique Mvogo Mvogo
Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise en Philosophie 2005
  

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CHAPITRE II : RECONNAISSANCE EFFECTIVE

La reconnaissance acquiert son effectivité lorsque les quatre opérations citées plus haut à savoir, un faire en regard de soi, un faire en regard de l'autre, un faire de l'autre en regard de l'autre et un faire de l'autre en regard de soi, sont posées. Chaque opération posée requiert l'ensemble des autres. L'élément fort à mettre en lumière ici est celui de l'autonomie de la conscience de soi qui nous permet de poser le problème de l'affirmation de sa liberté (t.1, p.167).

Il y a donc deux niveaux de réalisation de la reconnaissance : elle est d'abord formelle au sens de la raison. A ce niveau, l'espérance nous conduit au principe de toute liberté qu'est l'effectivité de la pensée. Puis la reconnaissance devient concrète et réelle. Elle y arrive au moyen de l'histoire au terme de l'esprit. Le problème sur lequel nous débouchons est celui de l'effectivité éthique.

2.1. Formelle

La forme de la conjection entre la conscience et la conscience de soi est celle qui pose un simple pouvoir au sein de la conscience individuelle. Celle-ci, étant devenue apte à une rencontre effective avec l'autre conscience et avec le monde. Mais elle ignore encore sa capacité dans le concret des choses. Ce pouvoir, cette capacité Hegel l'appelle pensée. Il écrit à ce propos :

« Ne pas être objet à soi-même, comme Moi abstrait, mais comme Moi qui a en même temps la valeur de l'être-en-soi, ou se comporter à l'égard de l'essence objective de telle sorte qu'elle ait la valeur de l'être-pour-soi de la conscience pour laquelle elle est, c'est cela que veut dire penser » (t.1, p.168).

La pensée est l'unité de l'être-en-soi et de l'être-pour-soi14(*). Mais est-ce que dans la réalité, il se vérifie que le principe de toute liberté est l'effectivité de la pensée ? C'est dans ce sens que Hegel évoque les figures du stoïcisme, du scepticisme et de la conscience malheureuse pour montrer l'accomplissement de la pensée dans la catégorie15(*). Le débat à ce niveau est toujours celui de la conscience et du monde. Par conséquent, ce que la conscience a appris, c'est qu'elle n'est elle-même que dans la mesure où l'objet qui est pour elle l'essence est en unité inséparée de son propre être-pour-soi. Ceci n'est rien d'autre que l'être-pour-soi de la conscience : « mon mouvement dans le concept c'est un mouvement en moi-même », dira Hegel (t.1, p.168). Or, le stoïcien se refuse à cette contre épreuve. Il est sûr d'être maître de lui-même en toute circonstance. Le sceptique accepte de se compromettre dans le monde. Cependant, il garde l'illusion de se soustraire de ce qui pourrait mettre en cause l'abstraction de son appréhension de lui-même. La conscience malheureuse accepte de prendre sur elle, ne fut-ce que dans le déchiffrement intérieur, aussi bien l'objectivité que la subjectivité de son savoir. L'ascèse à laquelle elle se résout est le chemin qu'elle accepte d'emprunter pour s'accorder à l'universalité de ce savoir. Elle devient alors raison quand elle est certitude ou vérité.

C'est à ce stade que la pensée devient catégorie (t.1, p.199). Ainsi, Hegel atteint le point culminant de son argumentation. Sa philosophie s'appuie sur une contestation proprement fondamentale de la séparation entre le régime de l'être et celui de la pensée. Pour lui, ce qui est à l'origine, c'est le devenir commun de l'homme et du monde, le désir des hommes se reconnaissant mutuellement dans et par le monde.

Mais l'individu, seulement rationnel, sera toujours ailleurs que là où l'on pense le rencontrer en vérité. Il est par conséquent un individu inapte à la `reconnaissance' et à l'affrontement qu'elle implique. Il ne dépassera cet état que s'il accepte de séjourner au lieu où il rencontre le réel. Là, l'intérieur et l'extérieur concourent l'un à l'autre à la production de l'esprit. Ceci ne peut être possible que dans la liberté et l'autonomie des principes respectifs, puisque

« La conscience, faisant l'expérience que les deux côtés sont les moments également essentiels, fait en cela en même temps l'expérience de ce que la nature de la chose même, elle n'est pas seulement chose opposée à l'opération en général et à l'opération singulière, elle n'est pas seulement non plus opération opposée à la substance, opération qui serait le genre libre envers ses moments entendus comme ses espèces, mais elle est une essence dont l'être est l'opération de l'individu singulier et de tous les individus, et dont l'opération est immédiatement pour les autres ou est une chose, et est chose seulement comme opération de tous et de chacun, est l'essence qui est l'essence de toutes les essences, l'essence spirituelle » (t.1, p.342).

* 14 Cette dialectique donne une pensée qui se retrouve dans l'essence objective et qui réduit celle-ci en elle-même. Le travail de l'esclave était plus haut une préfiguration de ce qui est ici le concept. On peut alors dire que le concept est le travail de la pensée.

* 15 Catégorie n'est pas principe de classification comme chez Aristote, mais elle a une portée directement ontologique et opératoire.

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