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De l'écrit à l'écran: l'information géographique à l'épreuve des NTIC


par Insa Manga
Université Jean Moulin Lyon 3 - DEA Sciences de l'information et de la communication 2004
  

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IV- L'information géographique dématérialisée : quelles conséquences sur les acteurs et les données ?

L'arrivée d'Internet, et plus généralement l'avènement des réseaux, a accentué l'ensemble des besoins : accessibilité, disponibilité, diffusion et interopérabilité. Les premiers outils de consultation de données géographiques en environnement Internet, en facilitant l'accès aux données et en augmentant les opportunités d'échanges, aiguisent les problèmes organisationnels et socio- techniques.

IV-1 Conséquences socio- techniques

L'évolution technologique du monde géomatique, si elle n'est pas originale dans son mécanisme, est d'une ampleur considérable. Elle affecte tous les domaines et toutes les phases techniques de la géomatique, déstabilisant des professionnels souvent traditionalistes.
En conséquence, tout le secteur géomatique a vu sa composition et les rôles de chacun se renouveler et a dû apprendre à composer avec de nouveaux venus comme les informaticiens. On peut constater aujourd'hui une stabilisation progressive de ces différentes composantes professionnelles sur leur métier de base. Et selon, ECOBICHON (1994), les effets majeurs de cette dématérialisation de l'information géographique ne semble pas encore être unanimement appréciés.

D'abord, remarquons que tous les processus automatiques de saisie, de traitement et d'édition de l'information géographique ont, à la fois, intégré une part du savoir faire de l'opérateur, du spécialiste et cumulativement remplacé une proportion importante des subtilités opératoires de l'homme par le systématisme et la répétitivité des appareillages électroniques. La conséquence est la moindre spécialisation des métiers de mis en oeuvre ouvrant aussi des brèches importantes dans des murailles séculaires.

De plus, la mise en mémoire informatique, qui n'était initialement qu'une métamorphose à l'intérieur d'un appareillage, puis une forme technologique de stockage et d'archivage dans le service, est devenu un service à part entière. Et puis, l'utilisateur est lui aussi de plus en plus demandeur de données sous la forme numérique, parce qu'il souhaite, grâce aux outils dont il dispose désormais et aux compétences qu'il commence à acquérir, être maître de la forme de leur présentation, et faciliter leur réemploi ultérieur. Cette évolution n'est pas sans embarras. En effet, nomenclatures accordées entre sources différentes et ajustement de la base de données aux usages effectifs sont les problèmes essentiels des clients.

Ensuite, pour ce qui des modalités de mise à disposition, il s'agit, selon ECOBICHON, d'un transfert matériel- les CD-ROM plutôt que les feuilles- comportant un ensemble très global d'information.

Le numérique offre, par ailleurs, des aptitudes, des fonctionnalités nouvelles : il est par exemple possible de procéder à des changements de découpage, d'échelle, des variations de composantes, des diversifications des représentations graphiques et des sélections thématiques lors du traitement. Cette «flexibilité» de l'information était impensable avec le support papier.

En bref, la numérisation de l'information géographique facilite non seulement toutes sortes de traitement mais également libère cette information des contraintes de sa forme papier, bouleversant globalement les critères de qualité.

IV-2 La résurgence du critère qualité de l'information

La qualité d'un produit est, selon DENEGRE, sa capacité à répondre, au mieux, aux besoins de l'utilisateur. L'Agence Française de la Norme (AFNOR) la définit comme « un ensemble des propriétés et caractéristiques d'un produit ou service qui lui confère l'aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou implicites».

L'avènement de l'information géographique numérique a conduit à développer des aspects jusqu'ici implicites de la qualité. En effet, la diversité des applications des SIG, ajoutée à leur diffusion sans cesse croissante, exige en contrepartie une connaissance précise de la qualité des données que l'on veut traiter. Ces limitations éviteront à l'utilisateur de se trouver en face de résultats aberrants.

Ainsi, aux critères pré- existants comme la précision métrique ou la cohérence globale dont l'importance s'est relativisée, s'adjoignent avec la multiplication de l'information, de concepts nouveaux découlant de la diversification des usages. Ce sont : la capacité attributaire, la vérité temporelle (ou actualité), la fidélité de la géométrie (forme et position relatives et absolues), la cohérence topologique (respect des voisinages, des intersections...), la cohérence logique (cohérence interne des données), la durabilité.

Cette nouvelle donne exige des producteurs, une sorte de labellisation de leurs produits qui doivent répondre aux spécifications publiées. Ces produits doivent être correctement décrits de façon à dégager la responsabilité du producteur et à informer clairement l'utilisateur sur ce qu'il obtient. Pour les aider dans cette démarche qualité, les normes ISO 9000 évaluent l'excellence d'une entreprise (ses processus) sans contrôler directement ses produits.

IV-3 Echanges et partage des données numériques: l'importance des Normes

A l'heure de l'Internet, des satellites métriques, du GPS, l'information géographique numérique ne connaît plus les frontières posant du coup le problème relatif à l'uniformatisation des normes. Mais, la normalisation dans le domaine de l'information géographique numérique a été justifiée au départ par le besoin de partager et échanger des informations entre un émetteur et un récepteur. En effet, il est capital pour les SIG de pouvoir échanger les données car c'est un moyen d'acquisition (des données) qui participe à la constitution des bases dans la phase initiale, mais aussi qui intervient pour les compléter et les enrichir. Le partage d'information contribue également à favoriser les collaborations entre acteurs d'un même territoire.

La normalisation facilite le partage de ressources par la définition de références communes. Dans le domaine de l'information géographique, il existe deux façons d'envisager les ressources. La première considère les données proprement dites. La normalisation a alors pour objet la plus grande automatisation possible de leurs transferts et porte sur les formats d'échange, la modélisation, la localisation, la qualité et les métadonnées10(*). La deuxième approche donne aux ressources une acception plus large intégrant les traitements. Dans ce cas, les ressources sont les moyens permettant obtenir de l'information géographique (données, services...)

Les acteurs de la normalisation

Les activités de normalisation ont démarré, vers le milieu des années 80, au plan national dans plusieurs pays, et au plan international dans certains domaines comme la défense ou l'hydrographie. De nombreuses initiatives sont en cours aujourd'hui, visant à constituer et entretenir des bases de données mondiales, à édicter des normes liées aux données, aux systèmes et aux services.

Ces pages ne prétendent pas donner une vue complète de ce qui se passe à travers le monde de l'information géographique mais plutôt d'indiquer les actions qui concernent tous les pays et de souligner les coopérations ou relations existantes dans le monde francophone.

La normalisation internationale en information géographique se déroule soit au sein de comités officiels généralistes qui essayent de couvrir l'ensemble des applications soit au sein de groupes d'utilisateurs sur des thématiques particulières, soit, enfin, à l'initiative d'industriels qui souhaitent accélérer les processus de normalisation. Ainsi les comités 287 du CEN (Comité Européen de Normalisation) ou 211 de l'ISO (International Standard Organisation) sont des comités officiels visant à couvrir l'ensemble de la problématique information géographique. En parallèle, des groupes d'utilisateurs ont développés des normes destinées à satisfaire leurs besoins propres: les constructeurs automobiles pour l'assistance à la conduite, les services hydrographiques au sein de l' OHI (Organisation Hydrographique Internationale) ont mis en place la norme S57, les militaires dans le cadre OTAN avec la norme DIGEST (Digital Geographic Information Exchange Standard). Enfin, plus récemment, les industriels les plus importants se sont regroupés au sein d'OpenGIS Consortium (OGC) pour mettre au point leurs propres normes d'interopérabilité. Il s'agit d'affranchir l'utilisateur de toute contrainte liée à un environnement informatique particulier, de lui permettre des échanges et des traitements transparents, sans qu'il ait à se préoccuper de leur compatibilité ou d'interface, en d'autres termes, de le laisser se concentrer sur son application en le déchargeant de préoccupations liées à son montage technique.

L'interopérabilité est, en fait, la capacité d'un système (ou de ses composantes) à fournir des informations permettant un travail de coopération avec un autre système (ou d'autres composantes). Dans le contexte de l'OpenGIS Specification, il s'agit de composants qui collaborent pour supprimer les tâches de conversion, les obstacles à l'import et l'export des données, les barrières d'accès aux ressources distribuées (au sens informatique) liées à l'hétérogénéité des matériels et des logiciels. Elle passe par la mise en place au sein des applications, d'interfaces capables de communiquer entre elles et s'appuie sur :

- les normes de communication réseaux (Internet) ;

- les normes de communication inter plates- formes : COM/OLE et CORBA (technologies distribuées orientées- objets élaborées respectivement par Microsoft en environnement Windows et SUN MicroSystems en environnement UNIX), SQL ;

- les formats les plus modernes issus du Consortium W3C11(*) : XML (eXtensible Markup Language) conçu pour permettre à des documents richement structurés (comme c'est le cas pour l'information géographique) de circuler sur le web (ce dont ni HTML12(*), ni SGML ne sont réellement capables), GML (Geography Markup Language) qui permet d'encoder des objets géométriques et leurs propriétés dans un format texte. (BORDIN, 2002).

Mais ce groupement à forte connotation des Etats Unis n'est pas le seul; les canadiens ont par exemple constitué avec le même but Open Geospatial Datastore Interface (OGDI)

En France, la multiplication des formats de constructeurs a conduit le CNIG à créer une organisation de certification des Echanges de Données Informatisés Géographiques (la norme EDIGEO) chargée de répondre aux besoins des utilisateurs. Elle fait suite à une demande issue d'un séminaire du CNIG de juin 1992 confirmée par les deux enquêtes publiques réalisées par l'AFNOR au sujet de la norme Z-13-150.

Le principe d'EDIGEO repose sur un modèle conceptuel de données flexible permettant de modéliser n'importe quel lot de données suivant des principes normalisés. EDIGEO permet de transférer des données en mode vecteur, topologique ou maillé et de décrire la qualité des informations géographiques.

L'échange de données est un aspect fondamental de l'information géographique numérique. La faisabilité de l'échange est conditionnée par la normalisation de l'information, qui est un objectif de l'ensemble de la communauté géographique, tant nationale qu'internationale. La normalisation porte notamment sur le format des données, ce qui permet d'éviter les conversions de format quand on passe d'un système à l'autre, ce qui est souvent très lourd à réaliser. Le fait de disposer d'une norme permet de limiter le nombre de conversions. La normalisation à l'échelon national (AFNOR, avec la norme EDIGEO) puis européen (Comité Européen de Normalisation), a été amorcée au début des années 90 puis étendue à l'ISO, dans l'optique de favoriser l'inter- opérabilité des systèmes.

La normalisation est aussi un outil de pénétration de marché par la réduction de barrières entre les différents systèmes. Les enjeux se situent à deux niveaux : une plus grande circulation des informations pour permettre le développement du marché et une plus grande mise à disposition d'informations décrivant l'espace géographique et ses territoires pour mieux les connaître et mieux les gérer.

* 10 Qualifiées de «données sur les données», les métadonnées décrivent les caractéristiques d'un fichier ou d'un produit numérique. En particulier, pour les données géographiques, elles précisent la couverture géographique, la qualité, la structure géométrique, l'accès aux données etc.

* 11 W3C est le consortium qui gère le World Wide Web

* 12 HTML : HyperText Markup Language ; SGML : Standard Generalized Markup Language

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo