WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Apport du secteur informel à la vie de la Commune dans le contexte de la décentralisation: le cas de la commune de richard Toll

( Télécharger le fichier original )
par Demba Diop
Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal) - Maîtrise 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre II: Approche méthodologique

Aujourd'hui, les querelles de méthodes en sciences sociales n'ont plus leurs raisons d'être. « Ni le qualitatif, ni le quantitatif d'ailleurs, ne garantissent une totale objectivité ; ils tendent seulement à assurer une démarche la plus objective possible »94(*). Autant la parole est limitative, autant le chiffre ne donne pas plus de sens. Pour mieux cerner notre sujet et avoir une plus grande lisibilité et visibilité des facettes qu'il présente, nous proposerons une méthodologie chère à l'Université de Saint-Louis: la triangulation des méthodes.

I. Exploration

Il n'y a pas de recherche sans documentation qui permette de faire le point sur la question posée. C'est une partie du travail qui nous a pris l'essentiel de notre temps car il fallait faire l'ensemble des bibliothèques et centres de documentaires auxquels nous pouvions accéder dans la mesure de nos moyens financiers. Nous avons sélectionné des articles, des revues, des ouvrages, des notes de cours afférents à notre thème et à notre sujet de recherche. Force est de reconnaître hic et nunc l'apport très important des cours de méthodologie, d'épistémologie et de théorie auxquels nous avions assisté et participé à l'Université Gaston Berger. Nous avons passé au peigne fin l'ensemble des cours que nous avions si précieusement gardés. En outre, nous avions visités:

· la Bibliothèque Universitaire Gaston Berger de Saint-Louis qui nous a fourni la plus grande part des ouvrages de notre bibliographie ;

· la Bibliothèque Universitaire Cheikh Anta Diop de Dakar où nous nous sommes perdus dans les rayons par manque de maîtrise du système ;

· les Centres de Documentation existants dans l'enceinte de l'Université Gaston Berger.

· la Bibliothèque de la Mission Catholique de Dagana.

Nous avions aussi consulté des ouvrages ou articles que nous avions gardé ou que nous avions trouvé au hasard chez des camarades ou des amis. Les journaux que nous trouvions à l'Amicale des Etudiants de l'UFR des Sciences Economiques et de Gestion nous ont été d'un apport considérable. Le « Cyber-campus » a aussi été notre zone de connexion à Internet. Nous n'oublierons pas de mentionner l'utilisation faite des données de quelques CD-ROM tels que « Encarta 2004 », « La Commune de Richard-Toll ».

Après confection de notre bibliographie après avoir parcouru toutes ces sources, nous nous sommes mis à la lecture et à la confection de fiches de lecture. De temps en temps, nous faisons une petite descente à la Mairie de Richard-Toll. C'est à la suite de tout cela que notre problématique a vu le jour et que le sujet, les hypothèses et la question de recherche ont été davantage précisés.

II. Echantillonnage

« L'échantillonnage est l'opération qui consiste à prélever un certain nombre d'éléments (c'est-à-dire un échantillon) dans l'ensemble des éléments qu'on veut observer ou traiter (population). L'échantillon est l'ensemble des éléments à propos desquels on va effectivement recueillir des données »95(*). En d'autres termes, l'échantillon est une petite partie de quelque chose, un représentant de la population totale -d'où son caractère de représentativité- utilisé dans le souci d'expliquer certains caractères généraux d'un fait donné. Nous avons opté, avec la triangulation des méthodes, pour deux formes d'échantillons.

Pour les données quantitatives, nous avons recouru à un échantillon à caractère non probabiliste à savoir l'« échantillon stratifié pondéré » ou « échantillon par quotas » qui est un des types d'échantillon des plus utilisés de nos jours. Le souci de représentativité a fait que nous avons au mieux respecté la représentation de chaque couche de la population de référence par le biais du report de sa fréquence dans l'échantillon. Notre base de sondage est tirée de l'ouvrage intitulé L'économie locale de Richard-Toll 199996(*), publié en Juillet 2000, qui est le seul à contenir des informations globales sur cette commune et auxquelles nous avons pu accéder. Nous avons tiré de chaque type socioprofessionnel, parmi ceux en présence, un taux de 02%. A travers le tableau qui suit, il devient plus clair de voir la manière dont l'échantillon final de 142 unités a été calculé.

Tableau d'échantillonnage quantitatif

Catégories Professionnelles

Effectif total ou Nombre d'unités

Part dans l'échantillon (02%)

Commerce

3 541

71

Artisanat

3 119

62

Transport

453

09

Totaux

7 113

142

Après le report des différents quotas, nous avons adopté la technique des itinéraires. Celle-ci consiste à choisir un itinéraire géographique pré-établi suivant lequel on choisit les enquêtés. L'artère principale de la Route Nationale II a été sélectionnée comme itinéraire d'enquête pour la bonne et simple raison qu'elle passe au coeur de Richard-Toll et constitue la ligne où se concentre la plus grande partie des activités mais aussi des services administratifs. Pour donner à tous la chance de faire partie de l'échantillon, nous passerons par quelques rues et au bord du fleuve où se font aussi des transactions informelles.

S'agissant des données qualitatives, nous avons porté notre choix sur un échantillon par cas multiple à savoir l'échantillon par contraste reposant sur deux critères fondamentaux que sont le principe de la diversification (externe des statuts) garante de la représentativité d'un côté et le principe de la saturation empirique garante de l'exhaustivité relative des données empiriques. Il est question de la confrontation d'informations provenant de divers acteurs appartenant à divers groupes du milieu étudié. Nous avons sélectionnés des informateurs-clés pertinents, nous semblait-il, pour l'étude. Nous entendons par informateurs des personnes capables de nous livrer des informations en rapport avec notre problématique de recherche du fait de certaines connaissances qu'ils possèdent ou des fonctions qu'elles exercent. Nous avons cherché à sélectionner ceux qui pouvaient remplir les critères suivants : disponibilité, spontanéité, productivité, capacité imaginative, objectivation des traits de sa culture d'appartenance... C'est ainsi que nous avons été amené à nous entretenir avec :

· M. Abibou Dièye, Maire de la Commune de Richard-Toll ;

· M. Magatte Seck, Secrétaire Municipal ;

· M. Doudou Diaw Bakhao, Conseiller Municipal ;

· M. Youssou Dièye, Chargé de la Communication de la Mairie.

III. Techniques de recueil

Comme nous l'avons souligné ci-dessus, une triangulation des méthodes qualitatives et quantitatives a été faite dans le cadre de cette étude. Il nous est possible de recourir à plusieurs techniques de collecte mais, compte tenu du temps et des moyens logistiques et financiers dont nous disposions, quelques-unes ont été privilégiées dans la kyrielle existante. Celles qui nous ont semblées adéquates ou plus pertinentes sont les suivantes :

- Le questionnaire pour les acteurs de l'informel : le choix de cette technique est justifié par le fait que nous avons besoin de chiffres pouvant quantifier la présence du phénomène informel, ses apports et la diversité aussi bien de ses activités que de ses acteurs dans la Commune de Richard-Toll. Notre questionnaire est composé de cinq (05) parties ou rubriques au niveau desquelles nous avons disséminé un total de quarante-trois (43) questions. Du point de vue du genre, nous y retrouvons des questions de fait, d'opinion, d'action mais aussi d'intention. Selon la forme, on peut y déceler aussi bien des questions fermées ou précodées que des questions ouvertes, tant des questions à éventail ou à évaluation, des questions directes que des questions indirectes. L'administration du questionnaire a duré, en moyenne, trente cinq minutes par enquêté. C'est en vingt jours que nous avons atteint notre cible de 142 enquêtés prévus par l'échantillon par quotas. Les acteurs ont été interpellés sur les enjeux sociaux et économiques de leurs activités au niveau communal avant d'être entendus sur leur rapport à la municipalité et sur le bilan qu'ils font de la décentralisation.

- L'entretien pour les informateurs-clés : allant au-delà de l'étude des faits extérieurs, les Sciences Humaines et Sociales s'intéressent davantage à l'individu social -qui est un représentant de son groupe- dans le souci de saisir ses intentions, stratégies, réactions, croyances et sa manière de voir... L'interview que nous avons privilégiée est : une interview de leaders du point de vue des sujets interrogés; une interview documentaire reposant sur les connaissances des faits du point de vue de l'objet de recherche ; une interview centrée avec un guide pré-établi fait de questions du point de vue des modalités techniques et/ou une interview à questions ouvertes avec un protocole d'enquête limité à l'objet du point de vue des formes de questions. Au niveau des guides d'entretien, nous avons sélectionné des leaders en fonction de leur compétence suivant les domaines que nous étions amenés à mettre en lumière dans le présent ouvrage. C'est ainsi que trois guides ont été confectionnés. A travers ces entretiens, il était question de voir la vie de la Commune à l'épreuve de la décentralisation et de situer les enjeux que le secteur informel pouvait susciter dans le contexte actuel.

- L'observation documentaire : des documents contenant un certain nombre d'informations récentes sur le phénomène étudié nous ont dispensé de faire une enquête sur ces éléments. Devant la disponibilité de certaines informations, l'analyse documentaire trouve sa pertinence dans la sélection de nos outils de collecte. Les données historiques dont nous disposons nous ont permis de suivre l'évolution des phénomènes en question. Notre analyse documentaire a porté sur trois principaux documents:

· L'économie locale de Richard-Toll 1999, un ouvrage de 71 pages de Bouna Warr et Ousmane Sow publié en Juillet 2000 par le Club du Sahel de l'OCDE et le Conseil Municipal de Richard-Toll.

· Commune de Richard-Toll, un CD-ROM datant de 2004 signé Amadou Konté.

· Le recueil des textes de la décentralisation, un ouvrage de 310 pages conçu par la Direction des Collectivités Locales et publié en novembre 2003.

- L'observation participante désengagée: elle nous permet d'avoir une vue à distance mais de l'intérieur du phénomène dans la mesure où le travail des acteurs et leur degré d'engagement sont au coeur de notre observation directe. Durant tout notre séjour à Richard-Toll de près d'un mois, nous nous livrions à des observations récurrentes de notre objet.

IV. Histoire de la collecte

Choix du sujet : Le choix du sujet n'a pas été très facile. Nous avions eu la volonté de nous spécialiser provisoirement sur le secteur informel qui nous a semblé pétri d'intérêt scientifique. Nous avions voulu faire une étude comparative avec le formel mais le sujet allait être très large. C'est suite à des nuits de réflexion et à des rencontres techniques avec notre encadreur que nous avons pris la résolution de traiter le sujet retenu. Le choix de Richard-Toll a une motivation double. D'une part, nous voulions en connaître un peu plus sur notre terroir qui est le département de Dagana. Charité bien ordonnée commence par soi. D'autre part, la ville de Richard-Toll est la ville la plus importante du département tant du point de vue démographique qu'économique. En sus de cela, du point de vue de la faisabilité, elle faisait l'affaire eu égard à la modestie de la logistique et des finances dont nous disposions.

Autorisation : Nous avons cherché un rendez-vous avec le maire pour obtenir l'autorisation de travailler sur la Commune. Il nous a accueilli sans cérémonie et a même loué le travail et son intérêt pour la commune tout en insistant sur une éventuelle ristourne des résultats au niveau de la Municipalité souffrant de données empiriques dans certains domaines tel que le secteur informel. Etant très occupé, il nous a mis en relation avec le Secrétaire Municipal et l'Agent Comptable.

Infiltration : Nous connaissions la Commune de Richard-Toll pour y avoir eu des amis mais nous n'avions aucune affinité avec notre population-cible. Finalement, nous avons usé de nos accointances avec un frère d'un ami, agent municipal, qui nous a introduit auprès des autorités municipales. Au niveau de l'enquête, un camarade étudiant désormais agent dans une mutuelle de la place a fait une bonne presse de l'étude auprès de certains acteurs. La pré-enquête ou l'exploration a été faite à travers quelques descentes sur le terrain en guise de prise de contact avec notre objet de recherche.

Pré-test : Après avoir confectionné le questionnaire, entre autres outils de collecte, il nous a été impératif de le tester comme le préconise la méthode quantitative dans le dessein de voir sa fiabilité, sa clarté et sa pertinence. Un effectif de cinq personnes a été enquêté au niveau du marché central de Richard-Toll. Suite à cela, des réajustements se sont imposés et nous l'avons peaufiné en éliminant, en reformulant ou en ajoutant un certain nombre de questions.

Enquête : Après les descentes exploratoires, après confection du questionnaire et pré-test, nous sommes descendu sur le terrain pour l'enquête proprement dite. Notre immersion nous a pris exactement un mois. Les entretiens commencés le vendredi 09 septembre 2005 seront terminés le samedi 08 octobre 2005.

Exploitation : Après le dépouillement, les données ont été exploitées selon les méthodes choisies. C'est à l'issue de tout ce qui précède que le document final a été confectionné durant tout le mois de Ramadan dans notre chambre au campus universitaire.

V. Difficultés rencontrées et stratégies adoptées

Ce travail ne s'est pas réalisé avec une grande facilité. Les conditions de réalisations ont été très difficiles. Nous allons énumérer quelques-uns des innombrables écueils sur lesquels nous avons buté.

· Difficultés d'accès aux données chiffrées récentes : Au niveau de la Municipalité, il n'y a pas de données fiables sur lesquelles on peut s'appuyer pour donner forme à un travail scientifique. Les acteurs ne sont pas fichés au niveau des services de la place. Le caractère même informel de l'objet de notre étude est révélateur. Trouver une base de sondage était la croix et la bannière. Finalement, nous avons choisi de tirer notre échantillon du dernier travail datant de 2000 réalisé sur la Commune par le Club du Sahel.

· Indisponibilité quasi-permanente des informateurs qui ont des charges très exigeantes en matière de voyage et d'occupation constante. Il nous a été très difficile d'accéder au Maire. Il fallait attendre des heures par respect au protocole. Nous étions obligés de nous armer de patience et de sérénité pour obtenir satisfaction.

· Méfiance et refus des acteurs de l'informel : Les acteurs du secteur informel éprouvent souvent des difficultés à se prêter à l'enquête. Ceci est dû à l'incompréhension des objectifs de l'enquête, à la suspicion d'un éventuel espionnage du service des impôts et domaines. Nous déclinions dans la mesure du possible notre identité et les objectifs de l'enquête avec la présentation de notre carte d'étudiant à l'appui pour mettre certains interviewés en confiance. Le respect strict de l'éthique nous a coûté cher avec bien des refus de la part des cibles. Pour jouer la carte de l'objectivité du point de vue des informations à recueillir, nous avons pensé et jugé nécessaire qu'il fallait jouer franc-jeu, être sincère et dévoiler notre véritable identité d'étudiant. Cela nous a permis, et nous le croyons fermement, d'obtenir des informations fiables. Néanmoins, bien des acteurs sur qui tombent le choix de l'échantillon ont refusé l'enquête mais nous procédions illico presto à un remplacement par l'acteur qui occupait la place la plus proche. Nous n'avions pas été à l'abri des suspicions de journalisme ou d'espionnage. Par ailleurs, nous tentions, à chaque fois que faire se pouvait d'évacuer certains propos de l'acteur par une plaisanterie, une taquinerie. Le respect de la culture ou de l'opinion de l'enquêté a aussi été dans nos préoccupations durant toute la période de nos enquêtes. Nous acceptions ouvertement de boire ou de manger les aliments que les enquêtés nous invitaient à partager malgré la forte prévalence du choléra en cette période d'épidémie (Septembre 2005).

· La fatigue et la canicule ne nous ont pas épargné. Durant cette période d'hivernage, nous marchions de longue distance, parlions beaucoup pour obtenir des informations. Nous inhalions les fumées des restaurants, des dibiteries, l'odeur du gas-oil et de certains produits pestilentiels. Nos habits étaient souvent enduits de graisses, tachetés de sang des boucheries... Nous redoublions d'efforts sachant que la lumière est au bout du tunnel.

VI. Dépouillement

Le dépouillement a été fait manuellement du fait de l'indisponibilité d'ordinateur au moment de faire ce travail au coeur des vacances. Il s'est agi de faire un comptage manuel variable après variable. Nous avons décidé d'y aller lentement mais le plus sûrement possible.

L'exploitation des données s'est faite d'un côté avec une analyse des statistiques descriptives pour les données quantitatives et de l'autre avec une analyse de contenu pour les données qualitatives. Il fallait calculer la fréquence, le degré de répétition, les pourcentages, faire des diagrammes, courbes, tableaux de tris à plat, de tris croisés, etc.

* 94 Danielle Ruquoy, 1995 : « Situation d'entretien et stratégie de l'interviewer » in Pratiques et méthodes de recherche en sciences sociales, Paris, Armand Colin, P. 34

* 95 Luc Albarello, 1995 : « Recueil et traitements quantitatifs des données d'enquêtes » in Pratiques et méthodes de recherche en sciences sociales, Paris, Armand Colin, P. 39

* 96 Bouna WARR et Ousmane SOW, Juillet 2000 : L'économie locale de Richard-Toll 1999, Club du Sahel de l'OCDE et Conseil Municipal de Richard-Toll, P. 15

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway