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Apport du secteur informel à la vie de la Commune dans le contexte de la décentralisation: le cas de la commune de richard Toll

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par Demba Diop
Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal) - Maîtrise 2005
  

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Partie II :

Cadre de l'étude

Et

Contexte de la

Décentralisation

Carte de localisation de la Commune de Richard-Toll 

Chapitre I : Cadre de l'Etude

I. Aspects historiques

L'histoire de Richard-Toll est indissociable, à certaines époques, à celle du Walo. Ndioukouk- un petit village sur les rivages de la Rivière du Taouey entouré de champs de henné - se situait quelque part dans le Walo. Le Walo a été la première partie du Sénégal à entrer en contact avec les Occidentaux si l'on sait que des marins français provenant de Rouen, de La Rochelle et de Nantes ont fondé la ville de Saint-Louis en s'installant à l'embouchure vers 1659.

La période des grands comptoirs en Afrique occidentale et du commerce triangulaire s'étalait de 1600 à 1800 où des escales du Fleuve Sénégal (Dagana, Podor et Bakel) ont marqué l'histoire. L'esclavage aboli au XIXème siècle, une autre alternative s'offre aux occidentaux, en l'occurrence la colonisation. A la date du 08 mai 1819, un colonel français du nom de Schmaltz97(*) a signé le Traité de Ndiaw avec le Brack Amar Fatim Borso Mbodj permettant à l'Hexagone de s'implanter, d'implanter des établissements de culture et de construire des forts de protection contre les maures et autres assaillants sur la Taouey et à Dagana. Entre 1822 et 1827, des essais agricoles sont proposés par le premier gouverneur civil français Jacques Roger. C'est alors que la première station expérimentale agricole de l'Afrique noire fut installée par l'ingénieur en horticulture Claude Richard (1783-1869) qui donnera son nom à Ndioukouk. Le coton, le sésame, l'indigo et l'arachide parmi tant d'autres cultures pratiquées en Afrique, de nos jours, proviennent de son jardin.

Richard désignant l'horticulteur lui-même et « Toll », mot d'origine wolof signifiant « Champ de culture », se joignent pour donner le nom de cette localité célèbre de nos jours. Richard-Toll signifie donc textuellement en wolof « le champ de Richard ». Le foyer originel de la ville était l'actuel quartier Escale entouré des trois villages que sont Khouma Wolof, Khouma Peuhl et Ndiangué.

Le plus ancien édifice demeure, à Richard-Toll, « La Folie du Baron Roger ». Le Baron Jacques Roger fut le premier gouverneur civil du Sénégal et sa gouvernance dura de 1821 à 1827. Il comprenait et parlait la langue Wolof. Il épousa Yacine Yérim Diaw avec qui il eut une fille du nom de Marie Roger qui avait à son tour des descendants à Richard-Toll. C'est donc pour sa femme que le Baron a construit en 1827 « La Folie du Baron Roger », un château sur les rives de La Taouey.

Source : Enquête, 2005.

Après les indépendances, dans le souci de trouver un substitut aux importations, l'Etat a pris l'option de miser sur l'agriculture mais aussi sur l'initiative privée. C'est ainsi que des cultures expérimentales sont faites sur le casier délaissé par la Société de Développement Rizicole du Sénégal (SDRS). La canne à sucre entre autres tests a donné des résultats probants mais, du fait de la salinité du sol demandant beaucoup de moyens, les investisseurs sont restés pusillanimes. Avec un certain nombre de privilèges protecteurs (fiscalité réduite, monopole, garantie des prix), le Groupe Mimran crée la Compagnie Sucrière Sénégalaise à travers la Convention de 1970 signée avec le Gouvernement Sénégalais. L'Usine a commencé à tourner depuis le 28 juillet 1970. C'est le début de la croissance et de l'attrait de Richard-Toll. La ville a, aujourd'hui, répondu à cette vocation agricole avec les champs de canne à sucre qui s'étendent à perte de vue. Erigé en Commune en 1980, dix ans après l'ouverture de la CSS, Richard-Toll est aujourd'hui une des villes les plus attractives du Sénégal.

II. Aspects géographiques

Localisé entre 16°27 de latitude Nord et 15°42 de longitude Ouest, la Commune de Richard-Toll s'étend sur une superficie de 3 000 hectares et se situe sur la rive gauche du Fleuve Sénégal à 25 Km de Dagana (chef-lieu de département), à 106 Km au nord-est de Saint-Louis (capitale régionale) et à 371 Km de la Capitale du Sénégal. Il y a quelques décennies encore, Richard-Toll était coincé entre La Taouey, le Fleuve Sénégal et la Route Nationale 2. Aujourd'hui, bornée au Nord par le Fleuve et au Sud par les canaux d'irrigation, son extension se fait d'Ouest en Est.

Avec un relief plat homogène, il est localisable sur la plaine alluviale du Fleuve Sénégal ; autrement dit, sur la haute partie d'une cuvette inondable. Le type de sol caractéristique du milieu est celui argileux et limoneux. Avec une saison sèche s'étendant d'Octobre à Juin et une saison des pluies marquée par une faible et irrégulière pluviométrie avoisinant 350 mm/an, le climat est sahélien à Richard-Toll avec une température annuelle moyenne de 26°c. La végétation est généralement faite d'acacias clairsemés et de tapis herbacés en hivernage. La rivière de La Taouey et le Fleuve Sénégal en constituent le réseau hydrographique.

III. Aspects démographiques

Le hameau de Ndioukouk comptait 28 habitants résidents et une population flottante de 1 148 nomades essentiellement de Wolofs et de Peuls. Avec une population de l'ordre de 200 habitants en 1945, de 1 100 habitants en 1960, Richard-Toll a connu un très rapide accroissement démographique passant de 2 000 habitants en 1970 à environ 63 500 habitants de nos jours. L'installation de la CSS a constitué un facteur d'accélération de l'urbanisation de Richard-Toll qui est, dès lors, dans le sélectif des ruraux mais aussi des citadins de villes voisines en quête de travail. Contrairement aux autres villes du nord, anciens géants économiques du Sénégal de par le rôle de comptoirs d'antan perdant de jour en jour leur lustre, Richard-Toll devient plus imposant et plus attrayant du point de vue économique. Sa densité est de l'ordre de 20 habitants/Km2 en 1999. La composition démographique fait état de 65% de Wolofs, de 18% de Pulars, de 4% de Maures et de 3% de Diolas. Les Manjaques, Bambaras, Sérères et Sarakholés sont aussi présents dans la ville qui est la deuxième ville de la région après Saint-Louis eu égard à la population. L'immigration et l'exode rural panachés au taux de croissance démographique local en font une ville peuplée dans le contexte sénégalais. Cette population fluctue selon l'ouverture (forte densité) ou la fermeture (faible densité) de la Campagne Sucrière.

IV. Aspects économiques

La réputation de ville industrielle et de ville carrefour est, sans conteste, reconnue à la Commune de Richard-Toll. Toute l'économie, comme on le constate, tourne autour de la Compagnie Sucrière Sénégalaise. Le rôle de celle-ci est reconnu tant dans la vie de la Municipalité à laquelle elle verse une importante patente annuelle que dans la vie des populations auxquelles elle prodigue des emplois salariés, des oeuvres sociales...

Le secteur moderne nourrit 56% de la population. Le secteur informel, avec ses 28%, dame le pion au secteur primaire qui n'occupe que 16% de la population. Dans le secteur moderne, Richard-Toll enveloppe, en dehors de la CSS, des boites telles que l'IDIS appelée « la fille de la CSS » spécialisée dans la tuyauterie, la SAED, la CNCAS, la CBAO, la BICIS, le Gîte d'étape, la SONATEL, la SENELEC, la Poste, la SDE, des PME-PMI. Dans le secteur primaire, il est à signaler que l'agriculture est plus manifeste. C'est loin après le casier sucrier que se positionne le casier rizicole. Cela étant, l'élevage se pratique dans la zone soit par les peuls ou par les ménages qui s'investissent dans l'embouche. Par ailleurs, la pêche artisanale se pratique dans le Fleuve Sénégal, la rivière de La Taouey mais aussi dans le Lac de Guier qui est à quelques encablures. Une timide spécialisation dans la pisciculture se fait jour. Le secteur informel occupe une place importante aussi dans la Commune. Le trio de l'artisanat, du commerce et du transport nourrit bien des richard-tollois et participe grandement au dynamisme économique de la ville. Cette économie à deux vitesses- forte présence de l'informel à côté du géant sucrier- fait de la ville un pôle d'attraction, une ligne de mire de citoyens venant des quatre coins du pays. En sus de cela, il est un carrefour international du fait de la frontière avec la Mauritanie.

V. Infrastructures et Equipements

La liste des infrastructures présentes dans le périmètre communal n'est pas exhaustive. Cependant le tableau donne un aperçu de l'état d'équipement de la Commune Sucrière.

Domaines

Infrastructures

Administrations et services publics

Hôtel de Ville, Services déconcentrés, ONG, SONATEL, SDE, Poste, SENELEC...

Boulangeries

Ndiangué, Mbassine Kébé, Khouma.

Communication 

Stations Radio (Dunya FM, Sud FM), Ponts (Sermat, Taouey)

Education 

Collèges, Lycée, Ecoles Primaires, Bibliothèque, Ecoles maternelles, Centre de Formation professionnel, Case des Tout-petits.

Essenceries

02 stations Shell.

Finances 

CBAO, BICIS, Mutuelles, CNCAS.

Grandes entreprises

CSS, SAED...

Loisirs 

Cinéma, Bars officiels, Dancings...

Santé 

Postes de santé, Cliniques dentaires, Pharmacies, Centre de dépistage

Sécurité 

Sapeurs pompiers, Gendarmerie.

Sport 

Stade Municipal, Terrain de Basket.

Tourisme 

Auberges gîte d'étape, Taouey, Auberge de la Cité.

Transport

Gares routières, Aérodrome.

* 97 La frégate royale, la Méduse, partie de Rochefort pour coloniser le Sénégal, fait naufrage au large des côtes d'Afrique le 02 juillet 1816. 149 rescapés du naufrage passent douze jours entassés sur un radeau de fortune, sans vivres, jusqu'à ce que l'Argus, lancé à leur recherche, les retrouve et recueille une quinzaine de survivants parmi lesquels le Colonel Schmaltz surnommé « rescapé du radeau de la Méduse ».

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon