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Apport du secteur informel à la vie de la Commune dans le contexte de la décentralisation: le cas de la commune de richard Toll

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par Demba Diop
Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal) - Maîtrise 2005
  

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Chapitre II : Développement Local

Après l'analyse de l'apport des acteurs aux finances locales, il serait pertinent et intéressant de recueillir leurs opinions sur le bilan ou leurs rapports avec l'équipe en place.

I. Proximité gestionnaire

L'oeuvre de l'équipe municipale de Richard-Toll est diversement appréciée. Les prises de positions des populations aux côtés ou aux antipodes de l'équipe municipale en exercice trouvent leurs explications à travers les raisons qui suivent. Il est à signaler, avant tout, que 20,4% ont préféré s'abstenir pour cette question, comme le confirme le tableau 28.

Tableau 28: Appréciations de l'oeuvre de la Mairie.

Jugement

EFFECTIFS

TOTAL

Pourcentage

Artisanat

Commerce

Transport

Il reste beaucoup à faire

04

11

00

15

10,6

Inondations

03

03

01

07

04,9

N'a rien fait

14

18

03

35

24,7

Pont Sermat détérioré

01

00

02

03

02,1

Travaille bien

32

21

00

53

37,3

Pas de réponse

08

18

03

29

20,4

Total

62

71

09

142

100

Source : Données de l'enquête, 2005

« Elle travaille bien » : Pour 37,3%, la Mairie fait très bien la tâche qui lui est dévolue. Elle fait des réalisations très palpables dans la ville et participe activement à l'amélioration des conditions de vie des populations de la Commune. Des mécaniciens constatent que « les ordures sont ramassées ; on construit des marchés, des écoles. On ne dit plus rien ! »... « Tout est à l'état de projets ; c'est au finish qu'on peut faire le bilan ». Du côté des commerçants, nous avons recueilli des propos du genre : « On ne peut pas tout faire et faire pour tout le monde. On règle une partie et Dieu complète le reste » (Restauratrice) ; « On ne peut faire l'unanimité. La contestation est un fait universel » (Vendeur de chaussures) ; « Il y a des investissements... Elle fait des efforts. On ne peut pas satisfaire tout le monde » (Vendeur de légumes et condiments) ; « La ville change. Depuis mon arrivée en 2001, je vois que les choses changent » (Marchand ambulant).

« Elle n'a rien fait » : L'opinion de 24,7% se résume à un bilan blanc. D'aucuns vont même jusqu'à comparer l'équipe en place qui serait pire que celle qui l'a précédée. Ils citent souvent le nom d'Ousmane Djiby Sall qui aurait fait tel ou tel acte pour venir en aide aux populations. « On crie beaucoup ! On se plaint par ici. On ne voit rien. Ils ont construit leurs propres maisons et conduisent leurs belles voitures », tel se plaint un gérant de rizerie. Un couturier dira que c'est la léthargie qui marque le constat général: « Il n'y a pas d'avancement. Si tu pars en voyage pendant des années, tu vas retrouver les mêmes choses en lieu et place quand tu reviendras ». Un vendeur d'articles vestimentaires nous confie ceci : « Tu vois la ville. Il n'y a pas de lampes. Le Pont est délabré depuis longtemps et n'est pas réparé. Pas d'assainissement, l'insalubrité règne ». Un confrère emprunte le même sillage : « On ne voit rien, la ville est sale, manque de sécurité, d'infrastructures et a des problèmes d'électricité ». Une vendeuse de produits maraîchers est écoeurée par le fait qu' « On n'a rien fait au Walo. On élit des gens mais personne ne travaille ». 

« Il reste beaucoup à faire » : Cette opinion est modérée en ce sens qu'elle reconnaît les mérites et les limites des élus. Pour ces 10,6%, même si des pas de géants sont en train d'être franchis par les élus locaux, il reste, néanmoins, bien des priorités à régler. Un couturier le confirme à travers ses propos : « L'électricité ne nous est pas parvenue et on a fait toute forme de démarches. On habite à Ndiaw mais le problème de l'électrification subsiste ». Pour un boutiquier, « Il reste à faire car, à Gadalkhout, on a des difficultés. Avec le Pont délabré, on contourne... mais il y a des réalisations quand bien même ».

« Inondations » : Certains autres détracteurs (04,9%) brandissent les inondations en périodes d'hivernage comme priorité non réglée par l'équipe en place. En effet, les enquêtes étant réalisées en période d'hivernage, les enquêtés nous ont toujours demandé d'observer les flaques d'eaux stagnantes pour répondre à certaines questions touchant la responsabilité de la municipalité. En sus de cela, les populations de Ndiangué et de Ndiaw disent toujours qu'elles souffrent grandement des inondations. Un réparateur électronique nous confie : « Ndiangué est inondé. Les cantines du marché prennent de l'eau. Au début de l'hivernage, on est resté dix jours sans travailler ».

« Pont Sermat  détérioré» : 02,1% des détracteurs convoquent cet argument. En effet, les populations de Campement, de Gadalkhout, de Thiabakh qui doivent longer le canal d'irrigation de la CSS pour regagner leurs demeures ou pour se rendre à Richard-Toll Escale se disent très touchés par la détérioration du Pont Sermat. La municipalité n'a rien fait pour enclencher le processus de réparation.

Tableau 29: Le soutien de la Mairie aux acteurs dans le cadre du travail.

Soutien

EFFECTIFS

TOTAL

Pourcentage

Artisanat

Commerce

Transport

Soutenus

07

19

01

27

19,1

Non soutenus

53

49

07

109

76,7

Pas de réponse

02

03

01

06

04,2

Total

62

71

09

142

100

Source : Données de l'enquête, 2005

Par rapport à leurs relations avec la Mairie, 76,6% pensent que cette dernière ne les soutient sous aucune forme dans le cadre de l'exercice de leur travail. C'est ce sentiment selon lequel la Mairie les livre à eux-mêmes qui fait que l'utilité de l'équipe municipale et son efficacité soient remises en question dans le cadre de l'enquête par certains acteurs, désormais, détracteurs aguerris. « Les agents de la Mairie nous font déguerpir souvent des abords de la Mairie. La Mairie n'a pas construit de local approprié pour qu'on puisse y faire librement notre travail. Nous n'avons que les abords de la Mairie pour laver les voitures », tel s'est exprimé un laveur de voitures. Cette thèse sera soutenue par un autre vendeur de pièces détachées : « Elle n'a rien fait. Avec l'hivernage, l'eau envahit nos places, on ne vend pas ». Une restauratrice se contente de nous pointer du doigt les flaques d'eaux verdâtres dans son restaurant. Les doléances des vendeurs de viande sont spéciales : « On n'a pas un bon abattoir. On le réclame depuis longtemps, on ne nous a pas répondu ». Au vu de tous ces discours convergents mais différents de souche, il apparaît que les acteurs ont des attentes nombreuses vis-à-vis de leurs élus qui n'ont pas encore donné entière satisfaction.

Par méfiance vis-à-vis des questions d'ordre « politique », 04,2% ne se prononcent pas sur les questions relatives à leurs rapports avec l'équipe municipale. Certains refusent de répondre car se disant étrangers au milieu.

On voit clairement que seuls 19,1% sentent réellement le soutien de la Municipalité. Ce soutien se révèle à plusieurs niveaux répertoriés au tableau 30.

Tableau 30: Répartition des enquêtés selon le type de soutien reçu de la Mairie.

Soutien reçu

EFFECTIFS

TOTAL

Pourcentage

Artisanat

Commerce

Transport

Arrêté municipal positif

00

00

01

01

03,7

Elle travaille

02

09

00

11

40,7

Emplacement

00

01

00

01

03,7

Marché

01

01

00

02

07,5

Tranquillité

03

09

00

12

44,4

Total

06

20

01

27

100

Source : Données de l'enquête, 2005

Tranquillité : 44,4% disent qu'ils sont laissés tranquilles par la municipalité pour le bon exercice de leur métier. Ceci est une forme de soutien, selon ces derniers (vulcanisateurs, collecteurs de peaux et de cuirs, mécaniciens), car dans la persécution le travail se ferait difficilement. Voici les propos d'un vendeur de tissus pour qui « On nous laisse faire un libre commerce. `Lep mënul mat, daal !' ».

Emplacement : 03,7% sentent que la Mairie les a soutenu en leur octroyant des places ou cantines pour l'exercice de leurs fonctions respectives dans les conditions requises. Pour un mercier, « La Mairie m'a donné la terre et je paie la taxe ».

Elle travaille : Selon 40,7% des acteurs, le soutien qu'ils reçoivent de la Mairie est le travail que celle-ci est en train de réaliser. La bonne marche de la Municipalité est bénéfique à toutes les populations. Son rôle est d'assurer, en première instance, aux populations des conditions de vie meilleures. « La Mairie est l'auteur de tout ce qu'on voit ici », selon un vulcanisateur. Un couturier lui emboîte le pas en disant qu'« Elle construit un marché mais ça pourrait aller mieux si on enlevait la sous-location » des cantines jugée très chère. D'un autre côté, un vendeur de chaussures pense que « les difficultés internes comme l'évacuation des eaux sont réglées. La Mairie est là même si son apport est minime. On est obligé d'aller vers elle. En plus, des investissements sont observables dans la ville » avec la construction de routes, de marchés, la garantie de la sécurité et du nettoiement de la ville.

Marché : D'autres interviewés (07,5%) pensent aux marchés qui leur sont souvent attribués. C'est une certaine forme de promotion des talents locaux. Les soudeurs métalliques bénéficient souvent de ces offres. D'un autre côté, une gérante de table de petit-déjeuner nous révèle que « La mairie fait souvent des commandes de sandwiches » lors de certains séminaires, réunions ou autres séances de travail.

Arrêté municipal positif : Des transporteurs (03,7%) trouvent que l'arrêté municipal qui oblige les calèches et autres véhicules hippomobiles à contourner la route nationale juste à la descente du Pont Taouey est une aide salutaire pour la mobilité urbaine dans la commune où des embouteillages et des accidents de la circulation sont très fréquents. Pour un chauffeur de taxi, « les charrettes contournent maintenant, ce qui limite les accidents » dans le trafic.

A la lecture de ces précédentes lignes, il devient aisé de constater que les avis sont très partagés. Les élus font des efforts réels pour développer la localité. Par ailleurs, il reste à faire.

II. Satisfaction sociale

Tableau 31: Le degré de satisfaction vis-à-vis de l'équipe municipale en place.

Niveau de satisfaction

EFFECTIFS

TOTAL

Pourcentage

Artisanat

Commerce

Transport

Tout à fait

05

09

00

14

09,8

Relativement

20

24

01

45

31,8

Pas du tout

22

22

05

49

34,5

Pas de réponse

15

16

03

34

23,9

Total

62

71

09

142

100

Source : Données de l'enquête, 2005

Au regard de ce tableau sur le niveau de satisfaction vis-à-vis des prestations de la Municipalité, seuls 09,8% s'avouent tout à fait satisfaits, là où 31,8% le sont moyennement.

Mis à part, les 23,9% qui s'abstiennent par méfiance vis-à-vis des questions politiques ou par manque d'intérêt prononcé, une proportion de 34,5% n'est pas du tout favorable au règne des élus en exercice. Cela découlerait du fait que les priorités sont nombreuses à Richard-Toll et que les réactions de la Municipalité sont lentes. Il est aussi important de garder à l'esprit que l'unanimité n'est guère de ce monde, surtout dans le domaine politique.

Cela dit, quoique partagés soient les degrés de satisfactions, il semble pertinent de voir le jugement que les acteurs portent réellement sur l'équipe municipale en exercice. C'est ce qu'essaie de tracer le diagramme qui suit.

Source : Données de l'enquête, 2005

Une forte proportion des travailleurs informels, plus exactement 36,7%, trouve que la Municipalité aurait échoué dans le jeu de sa partition. « Elle n'a rien fait, elle bouffe seulement de l'argent. C'est des gens inutiles. Si on pouvait les changer, on allait le faire » lance un chauffeur de taxi avant qu'un de ses confrères n'ajoute ironiquement que « Peut-être qu'elle travaille mais pour elle-même ».

Comme susnommé une forte proportion ne s'est pas prononcée sur les questions d'ordre politique, peut-être par manque de maîtrise du centre d'intérêt ou même par le fait du désintéressement du chapitre politique, si l'on fait abstraction de la méfiance maladive vis-à-vis de l'interview.

Cependant, 45,7% de la population du secteur pointe du doigt la pyramide de la réussite de l'équipe municipale en exercice. C'est donc dire que des pas sont franchis au niveau local aussi minimes soient-ils.

III. Réalisations de la Commune

La commune a fait un certain nombre de réalisations allant dans le sens de l'amélioration de la qualité du cadre de vie de ses citoyens. Répertorier ces dernières reviendrait donc à faire un peu le bilan de la décentralisation. En effet, l'état des lieux peut se faire à l'aune des neuf (09) volets qui suivent.

Volet Education : Des pas de géants ont été franchis en matière d'éducation à Richard-Toll. Il y a lieu de saluer :

- l'octroi annuel d'aides scolaires et universitaires aux élèves et étudiants ressortissants de la Commune dans le cadre de la promotion et de l'encadrement de l'éducation. Le 1er août 2005, une somme de 5 038 000FCFA a été destinée à 705 élèves d'un côté et de l'autre 5 962 000FCFA ont été attribués aux 216 étudiants de Richard-Toll.

- la construction du Collège d'Enseignement Moyen « CEM II » : En effet, ce sont 13 salles de classes, un bloc sanitaire, un mur de clôture et une chambre de gardien qui ont été entièrement édifiés par la Mairie, sans compter l'adduction d'eau et l'extension électrique.

- la construction des murs de clôture des écoles de Ndiaw, de Thiabakh, de Gaé II pour sécuriser l'enceinte et les matériels scolaires.

- la construction des directions des écoles de Ndombo, de Ndiangué et de Campement afin de permettre aux directeurs de s'acquitter correctement de leurs rôles.

- la construction de sanitaires au CEM II pour accompagner la lutte contre le choléra, la bilharziose ...

- la construction d'un nouveau lycée : La Mairie de Richard-Toll a construit un lycée pour ses élèves qui deviennent de plus en plus importants du point de vue de l'effectif. Ces brevetés font au minimum 25 Kilomètres pour fréquenter le lycée de Dagana qui est le plus proche. Là, il faudra noter qu'il y a conflit de rôle, la commune n'a pas compétence à construire un lycée. En revanche, l'Etat passe l'éponge et le Conseil Régional ne s'en offusque pas.

Volet Jeunesse et Sports : Les subventions et autres actions municipales vont uniquement dans le sens de la promotion des sports. En témoignent les réalisations suivantes :

- la subvention à hauteur d'un million de FCFA à l'équipe communale de football « CSS » qui évolue actuellement en première division du championnat national.

- les subventions aux ASC : le 20 Septembre 2005, une enveloppe de 150 000 FCFA a été remise à chaque ASC.

- les subventions aux autres disciplines sportives : tout comme les ASC, les autres équipes évoluant dans d'autres pratiques sportives telles le basket ont reçu une enveloppe de 150 000FCFA.

- les dons d'équipements sportifs qui se font à l'occasion de la tenue de la Coupe du Maire.

- l'extension et l'électrification du stade municipal : les travaux ont démarré en Septembre 2005 pour un coût de 15 000 000 FCFA.

Volet Santé : La Mairie a compris les priorités en matière de santé et mise fort, désormais, sur l'édification d'infrastructures sanitaires comme en attestent :

- la construction du poste de santé de Thiabakh pour un coût total de 68 578 790 FCFA.

- la construction du poste de santé de Ndiaw et du logement du Chef de Poste à raison de 12 759 296 FCFA.

- l'édification du laboratoire du centre de santé de Richard-Toll pour 23 259 374 FCFA.

- la construction d'un bloc administratif pour un coût de 12 546 396 FCFA.

- l'élaboration d'un programme de lutte contre la bilharziose.

Volet Hygiène-Assainissement-Environnement : En ce sens des efforts ont été faits. L'équipe municipale a réussi :

- l'édification de 2 400 latrines avec la coopération de l'Union Européenne.

- la mise en place d'un réseau d'assainissement et de collecte des ordures ménagères avec le Projet SEN 010.

- la réhabilitation des canaux à béton à Richard-Toll Escale et à la Cité Roux afin de permettre une évacuation rapide et efficace des eaux usées. Elle a coûté 12 500 000 FCFA.

- l'aménagement d'une décharge publique pour parer aux dépôts anarchiques d'ordures aux abords de la route nationale. Sise à hauteur de l'aérodrome, elle a coûté 23 559 180 FCFA.

- l'aménagement d'un point de vidange à Ndiaw pour un investissement de 7 017 500 FCFA.

Volet Sécurité : Le problème de sécurité se pose à tout point de vue du fait du peuplement de la ville. Néanmoins quelques actions ont été menées dans ce sens comme :

- l'extension, la modernisation et la mise à jour de l'électrification à Thiabakh et sur la route nationale.

- l'arrêté municipal sur le parcours des calèches pour plus de mobilité et de sécurité routière : les calèches détournent depuis le Pont Taouey la route nationale pour assurer plus de sécurité.

- l'installation de bouches d'incendie au marché Escale, au centre de secours, au marché de Khouma, à Thiabakh afin de faciliter les interventions en cas d'incendies.

- l'édification et l'installation d'une caserne des sapeurs-pompiers dans le cadre de la politique de protection des biens et personnes contre les accidents et fléaux.

Il est à signaler que l'insécurité règne à Richard-Toll et que la gendarmerie ne peut plus à elle seule garantir la sécurité. Les populations sollicitent l'installation d'un Poste de Police.

Volet Voirie : La voirie n'a pas été épargnée par les interventions de la municipalité. Dans le dessein de parer aux problèmes de stagnation d'eaux de pluies et de ruissellement et afin d'assurer une plus grande mobilité aux populations, la commune s'est investie dans :

- le bitumage de l'Avenue Jacques Mimran à Escale pour un coût 149 675 810 FCFA.

- la réhabilitation de la voirie du centre-ville à raison de 35 696 000 FCFA.

- le nivellement et le revêtement en latérite de la voie reliant le centre-ville et Ndombo-Alarba. 59 975 000 FCFA ont été investis pour désenclaver Ndombo et Campement.

Volet Infrastructures commerciales et de transport : Ces infrastructures trouvent leur pertinence dans un contexte où Richard-Toll polarise une bonne part du commerce de la zone nord et demeure une destination très prisée par les transporteurs. Fort de cela et soucieux de promouvoir le développement de certains quartiers tout en faisant une pression fiscale efficace, la commune a réalisé :

- le nouveau marché central de Richard-Toll à Khouma à raison de 116 140 609 FCFA.

- le marché Ndiaw-Ndiangué.

- la réhabilitation du marché Escale afin de le moderniser et de réussir le défi de la pression fiscale.

- la nouvelle gare routière à Yaq Sabar à raison de 150 376 978 FCFA.

Volet Immobilier : Cela concerne le nouvel Hôtel de Ville  qui a été construit en 1997 sous le règne de Ousmane Djiby Sall.

Volet Femme et Action sociale: Dans ce domaine, il est notoire et notable que la commune fait des efforts avec :

- le financement des groupements féminins : 20 000 000 FCFA ont été destinés à encourager le développement de la micro-entreprise.

- le pèlerinage annuel à travers lequel la Commune amène à la Mecque quatre (04) personnes (02 agents municipaux et 02 conseillers municipaux).

Par ailleurs, force est de souligner que faire le bilan exhaustif de la décentralisation n'est pas chose aisée. Il est difficile d'avoir des informations sur les réalisations faites de 1996 à 2000. Les financements des investissements publics locaux se font rarement sur fonds propres du fait de la modicité ou de la modestie des budgets par rapport à la liste des besoins. L'ADM couvre une grosse part dans les investissements municipaux.

IV. Formalisation de l'informel

L'inscription dans des registres réglementaires est un critère primaire vers la formalisation d'une activité donnée. Dans le secteur informel de la Commune, seul un taux de 25,3% des unités économiques est inscrit dans un ou des registres règlementaires. Le tableau ci-dessous nous montre que si l'effectif est assez important chez les commerçants et les transporteurs, il est très faible dans le domaine de l'artisanat. L'essentiel des inscrits ont le registre de commerce qui s'impose aux commerçants de moyenne envergure.

Le constat est que 66,9% ne sont inscrits dans aucun registre de réglementation. Plus de la moitié de cette proportion reviennent à l'artisanat.

Tableau 32: Enregistrement ou non dans des registres réglementaires.

Enregistrement

EFFECTIFS

TOTAL

Pourcentage

Artisanat

Commerce

Transport

Enregistrés

03

27

06

36

25,3

Non enregistrés

54

38

03

95

66,9

Ne peuvent répondre

05

06

00

11

07,8

Total

62

71

09

142

100 %

Source : Données de l'enquête, 2005

Dans le transport, certains piroguiers, conducteurs de pousse-pousse et laveurs ne sont nullement enregistrés et n'ont pas de papiers. Ce sont les conducteurs de véhicules hippomobiles et de taxis qui sont enregistrés. Les conducteurs de véhicules hippomobiles cherchent la carte de cocher et fournissent une photo du cheval tandis que les chauffeurs se trouvent des papiers aussi variés que la visite technique, l'assurance, la vignette, la carte grise, le permis de conduire. Un chauffeur de taxi nous révèle ceci : « Je paie tout et j'ai tous les papiers : adhésion garage (15 000FCFA), Droit de stationnement (3 000FCFA-mois), vignette annuelle (18 000FCFA), assurance (60 000FCFA) ».

Dans l'artisanat, se sont enregistrés les fabricants de moissonneuses-batteuses, les collecteurs de peaux et de cuirs et soudeurs métalliques. Ils ont le registre de commerce « pour pouvoir décrocher des marchés » souvent « au niveau de la Mairie », comme le pense un soudeur.

Dans le commerce, ce sont des gérants de tables de produits frauduleux, de boutiques, de quincailleries, de tables de petit-déjeuner et des vendeurs d'articles vestimentaires, de chaussures, de produits phytosanitaires, de pièces détachées, de viande, de denrées alimentaires, de tissus, d'ustensiles de cuisine, d'effets de toilette et de produits maraîchers qui se sont inscrits dans un ou des registres de réglementation. Leurs papiers respectifs sont le registre de commerce, la carte de visite au service d'hygiène ou le Certificat Médical (tables de petit-déjeuner), la carte du service des mines (pesage des balances), la patente du contrôle économique, la carte de location de la Mairie et la carte professionnelle de commerce.

Même si la proportion des inscriptions aux registres de réglementation n'est pas très conséquente, il n'en demeure pas moins que le taux d'imposition est élevé. Le rapport des acteurs à la fiscalité est jugé bon car, comme le trace très visiblement le diagramme qui suit, 75,4% paient des impôts ou des taxes dans le cadre du travail. Ceci serait dû au fait que les collecteurs municipaux et autres agents du fisc débarquent à l'improviste et administrent des tickets qui doivent, souvent, être recouvrés sur place. C'est une technique qui permet d'avoir une certaine maîtrise de certains acteurs très flottants ou mouvants.

Source : Données de l'enquête, 2005

Le nombre souvent limité de ces collecteurs et leur manque de moyens permettent souvent aux 21,8% des acteurs de passer entre les mailles de l'imposition. Certains tailleurs et cordonniers avancent qu'on ne leur a jamais demandé de payer des taxes sûrement du fait que certains lieux hors des marchés ne sont pas visités par les collecteurs.

Dans le transport, les piroguiers, laveurs et conducteurs de pousse-pousse ne s'acquittent d'aucun impôt et d'aucune taxe tandis que cochers et chauffeurs s'acquittent tous du droit de stationnement à raison de 3 000FCFA par mois versés à la Mairie.

Dans l'artisanat, ce sont les cordonniers, couturiers, mécaniciens, forgerons, horlogers, réparateurs électroniques, bijoutiers, vulcanisateurs, collecteurs de peaux et de cuirs, soudeurs métalliques, fabricants de machines agricoles et gérants de rizerie qui paient impôts et taxes comme le droit de place et la patente.

Dans le commerce, en dehors des gérants de tables de petit-déjeuner, de boutiques et les vendeurs de thé préparé et des vendeurs d'habits qui ne répondent pas, tout le monde est imposé. La patente et le droit de place sont les deux les plus cités parmi les impôts et taxes.

Cela étant, il est à signaler que la tendance à la formalisation est encore faible. Au-delà du commerce, « la Mairie n'a pas encore la possibilité d'identifier l'étendue, la profondeur et le site même où se concentre le secteur informel », comme le souligne M. Doudou `Bakhao' Diaw. En sus de cela, il n'y a pas encore de politique visant le secteur informel. Peut-être du fait de la proéminence de l'apport de la CSS au niveau des finances et de l'économie communale. Néanmoins, la commune est à la phase de réflexion d' « essayer de camper cet informel à travers des lieux..., de créer un foirail pour ne plus permettre, à l'heure actuelle, le manque de bétail à vau-l'eau, de créer un marché spécial de poisson et, en même temps, faire ce que les communes d'arrondissement font maintenant à Dakar c'est-à-dire créer... un louma hebdomadaire à travers des tentes démontables qui permettront, par exemple, à la Commune de louer ces tentes, d'occuper, par exemple, l'avenue Jacques Mimran pendant une journée et identifier les commerçants et les imposer pendant toute cette journée » .

V. Attentes populaires et perspectives

Même si l'on constate une kyrielle d'oeuvres de la Mairie, il n'en demeure pas moins que des attentes réelles sont encore exprimées par les populations. La liste est longue et touche des domaines aussi variés que l'éducation, la santé, les infrastructures, les oeuvres sociales... Nous les abordons dans les lignes qui suivent en fonction de l'importance de la proportion des acteurs demandeurs.

Tableau 33: Répartition des enquêtés selon les attentes vis-à-vis de la Mairie.

Attentes vis-à-vis de la Mairie

EFFECTIFS

TOTAL

Pourcentage

Artis.

Com.

Trans.

Adduction d'eau

01

00

00

01

00,7

Aide aux populations

10

12

01

23

16,1

Bitumer la route Ndombo- Richard-Toll

01

00

00

01

00,7

Construire assez de cantines

00

05

00

05

03,5

Construire écoles coraniques et Mosquée

00

01

00

01

00,7

Construire un garage de taxis

00

00

01

01

00,7

Construire une bonne gare routière

01

01

00

02

01,4

Créer des espaces de divertissement

00

02

01

03

02,1

Décrocher des financements

05

01

01

07

04,9

Développer la Commune

09

07

02

18

12,6

Diminuer les taxes et la sous-location

01

02

00

03

02,1

Eclairage public

02

02

00

04

02,8

Ecoles et aides scolaires

01

02

00

03

02,1

Etendre les rebords de la Nationale 2

05

00

00

05

03,5

Finir le marché de Richard-Toll Escale

04

10

00

14

09,8

Instaurer la sécurité

03

03

00

06

04,2

Recaser les déguerpis du Marché de R-T

01

01

00

02

01,4

Reconstruire l'abattoir

00

01

00

01

00,7

Reconstruire le Stade mun. et l'équiper

02

00

02

04

02,8

Régler la question de l'assainissement

01

04

01

06

04,2

Régler le problème des inondations

17

03

00

20

14,1

Réparer le Pont Sermat

05

05

02

12

08,4

Santé

06

01

01

08

05,6

Travailler-Bonne gestion des affaires pub

00

08

00

08

05,6

Aucune attente

02

08

00

10

07,0

Source : Données de l'enquête, 2005

Aide aux populations : 16,1% n'attendent de la Municipalité rien de plus que de venir en aide aux populations. L'amélioration des conditions de vie des gouvernés est un des axes majeurs qui ont motivés la politique de décentralisation au Sénégal. Ce qui donne une très grande légitimité à cette demande des acteurs de qui dépend une frange importante de la population communale et même nationale. Un vendeur de fripe pense que la Mairie doit « se rapprocher beaucoup plus des populations pour s'enquérir de leurs difficultés. Il ne faut pas être paresseux. C'est comme ça que la ville va se développer. Il faut lotir la ville et aérer les concessions. Il y a trop de promiscuité dans les quartiers, on étouffe dans les maisons ».

Régler le problème des inondations : 14,1% demandent une bonne gestion par le groupe municipal du dossier des inondations. Si des zones comme Escale sont quelquefois touchées, il est des zones inondées durant tout l'hivernage avec des flaques d'eaux verdâtres, niches favorites des moustiques. Les quartiers tels Ndiangué et Ndiaw écoeurent même le passager qui les mire au passage à travers les voitures de transport. Tellement la salubrité est défaillante dans ces milieux, de surcroît en saison des pluies ! « Il faut trouver une solution aux problèmes d'inondations. A Ndiangué, quand il pleut, on ne sort plus », pense un mécanicien.

Développer la Commune : 12,6% formulent leur attente de la façon la plus générale qui soit : « développer la ville ». Cette mission de développement local est un des principes de base même de la décentralisation mais cela suppose une certaine participation des populations. On note que le secteur informel joue réellement sa partition, ce qui lui donnerait ce droit d'attendre de la Municipalité l'effectivité du développement local. Un bijoutier formule ses doléances de la manière qui suit : « Il faut faire des choses utiles aux populations comme des marchés, routes et garages pour que ceux qui passent par là puissent savoir qu'on a fait quelque chose dans la ville ».

Finir le marché de Richard-Toll Escale : Le marché central de Richard-Toll Escale a été partiellement détruit et récupéré par la Mairie au profit du bitumage de l'actuelle Avenue Jacques Mimran. Depuis, la réhabilitation tarde à être finalisée. Ce qui pousse les 09,8% à formuler cette demande de finition de cette infrastructure capitale.

Réparer le Pont Sermat : Le Pont Sermat relie le centre-ville de Richard-Toll aux quartiers périphériques que sont Thiabakh, Gadalkhout, Diaksao, Campement qui se retrouvent dans l'autre rive du canal d'irrigation de la Compagnie Sucrière Sénégalaise. Il s'avère que le Pont est en état de délabrement avancé depuis quelques années à telle enseigne que les populations prennent le détour du canal en passant par la CSS. Ce détour imposant en temps et en argent mobilise les 08,4% à formuler la réparation ou réhabilitation du Pont comme demande la plus pressante des populations de ces localités. Le voeu est formulé comme suit par un laveur de voitures : « Il faut réparer le Pont Sermat pour qu'on ne détourne plus. Ce n'est pas joli. L'usine, les taximen, les cochers, tout le monde paie mais il n'y a pas d'investissements ».

Bonne gestion des affaires publiques : Pour 05,6%, l'équipe municipale doit faire son travail et gérer de la façon la plus sérieuse qui soit les deniers publics. Il ne faut pas qu'il y ait des détournements de fonds de la municipalité ou des fautes de gestion de la part des élus. Il est très difficile d'obtenir les faveurs des populations.

Santé : La santé est aussi une priorité de premier rang pour les acteurs (05,6%) selon qui, Richard-Toll, à son image de pôle d'attraction et ville où convergent des étrangers venant d'horizons divers, est un monde où la prise en charge des questions de santé devrait être réelle du fait de la prévalence sérieuse des maladies telles le sida, la bilharziose, le paludisme pour ne citer que celles-là. Les centres de santé sur place ne peuvent pas prendre en charge tous les problèmes locaux. Un collecteur de peaux et de cuirs dit ceci : « La santé est vitale. On évacue des malades, ce qui indique que le niveau de prise en charge est faible. Il faut lutter contre la bilharziose et la mortalité maternelle. Sur ce dernier point, j'ai perdu des soeurs durant leur accouchement ».A ceci, un couturier ajoute « La santé avant le travail. La santé coûte excessivement chère à Richard-Toll ».

Décrocher des financements : Des attentes de financements sont exprimés par 04,9% pour qui l'aide municipale ne peut être utile que dans ce domaine. Même si l'on note une floraison des mutuelles et banques (Crédit Mutuel du Sénégal, la CNCAS, la CBAO, la BICIS... ), les acteurs sont timides ou manquent de confiance à l'égard de ces structures qui demandent trop de formalités, un apport difficile ou impossible à trouver, un taux d'intérêt inacceptable. A cela s'ajoute le recours rapide de ces institutions à la justice quand le remboursement est tardif. Pour un cordonnier, « Il faut financer des projets pour les jeunes de la ville ». Un vendeur de légumes et condiments suggère la création d'une « caisse pour les travailleurs où l'on prête à ceux qui veulent travailler. Dans les mutuelles, il y a des ségrégations ».

Instaurer la sécurité : La question de la sécurité préoccupe le citoyen lambda de Richard-Toll qui est témoin auditif ou oculaire à défaut de payer les frais de l'insécurité marquant leur quotidienneté. Pour 04,2%, elle prend des proportions inquiétantes qui méritent réflexion et intervention immédiate. D'aucuns réclament un poste de police qui tarde à s'installer à Richard-Toll, une ville qui en a plus que besoin. Pour corroborer cette question, des présomptions d'assassinat d'un photographe défrayait la chronique durant notre période d'enquête au mois de septembre 2005. « A Thiabakh, il y a des problèmes de sécurité, on nous vole là-bas ! Il y fait très sombre » se plaint un couturier avant qu'un soudeur ne lui emboîte le pas : « Les agresseurs sont là, il n'y a pas d'électricité à Thiabakh ». Pour un vendeur d'ustensiles de cuisine, « Il n'y a pas de sécurité et on n'en parle pas. Pourtant, chaque jour, il y a des cambriolages à Richard-Toll. Il y a même un cocher qui a été enlevé et tué tout dernièrement. Les autorités courent derrière le sucre et laissent les autres priorités à côté ».

Régler la question de l'assainissement : Une autre question brûlante dans la vie de la Commune est celle de l'assainissement. Souffrant d'une absence de système d'égout, le manque de salubrité saute aux yeux. Pour 04,2%, ce dossier mérite d'être pris en charge car la Commune ne présente pas un visage digne de son allure. De l'entrée à la sortie, dans les deux sens de la route nationale, on bute sur des tas d'ordures.

Construire assez de cantines : Les commerçants (03,5%) réclament aussi leur part. Il faut qu'il y ait assez de cantines qui permettent de caser presque tous les acteurs qui en ont besoin. Ceci facilitera l'imposition et le rendra plus acceptable selon ces derniers.

Etendre les rebords de la Nationale 2 : Faite d'une mince bande, la route nationale 2 n'a pas une réelle largeur dans la Commune de Richard-Toll. Il est même quasi-impossible que deux grands véhicules s'abordent en sens inverse sur cette mince bande de route. Les accidents de la circulation font légion. C'est la raison suffisante de la réclamation de ces 03,5%. « La route doit être agrandie. Plus de 100 voitures sur une mince bande de route ! Chaque jour, on entend des accidents à Gaé 02 », dira un forgeron. Un cordonnier ajoutera : « Il faut élargir la route qui est unique. Les charrettes, les motos et les voitures partagent la même route. Elle doit être large ».

Eclairage public : La route nationale, principale artère de la Commune, a été pointée du doigt à l'abord de cette question sur les attentes par rapport à l'équipe municipale. Pour ces 02,8%, l'éclairage public est un des rôles les plus élémentaires que la Municipalité est appelé à remplir. C'est une urgence et c'est, en réalité, l'obscurité effrayante dans laquelle plonge la ville tout entière qui met les gens en proie aux agressions récurrentes. « A Thiabakh, on n'a pas d'électricité » se plaint un couturier. En réalité, les quartiers tels que Thiabakh, Campement et Khouma souffrent d'une absence d'électricité.

Reconstruire le Stade municipal et l'équiper : Le stade de la municipalité de Richard-Toll est jugé très petit, impraticable et inadéquat pour les matches que l'équipe communale de la CSS en première division y livre. Selon 02,8% des interviewés, Richard-Toll mérite mieux que ce qu'elle a actuellement. Le stade doit être reconstruit et équipé, avec gazonnage et projecteurs, car les matches de « navétanes » ne sont jamais bouclés en une année. S'il pleut, le stade est impraticable pour deux à trois jours à cause de son sol argileux.

Créer des espaces de divertissement : 02,1% formulent leurs attentes en termes de construction au niveau communal d'espaces de divertissement dignes d'une grande ville. La Salle des fêtes n'est pas très appropriée, la Taouey est jugée petite, le Gîte d'étape est depuis des années sous location de canadiens. Pour un vendeur d'articles vestimentaires, il faut que la Mairie « soutienne les jeunes. C'est eux qui élisent. Il faut refaire le stade et les dancings. Si tu ne peux pas tout faire, il faut participer partout ».

Diminuer les taxes et la sous-location : Des artisans et des commerçants (02,1%) exigent que les taxes soient revues à la baisse mais surtout que la sous-location soit éliminée dans l'octroi indirect de cantines. En effet, la Municipalité donne des cantines à des personnes, bénéficiant de certaines accointances avec les autorités locales, qui y trouvent leur compte en les sous-louant à des tarifs élevés. « On a fait la grève pour diminuer le `juuti' mais la Mairie nous a dit que c'est le Trésor qui gère le `juuti'. Je ne suis pas avec eux, ils ne m'aideront jamais » dira un couturier.

Construire une bonne gare routière : Bien qu'il y ait une nouvelle gare routière encore non inaugurée, une partie des artisans et commerçants (01,4%) en sollicitent une autre dans la mesure où celle qui est construite est très éloignée du centre-ville mais aussi se trouve dans un site dangereux. En réalité, comme ces derniers le soulignent, le garage est sur une pente au pied de laquelle se trouve un croisement avec une voie de sortie des engins agricoles de la CSS. Dans cette situation, les accidents seront très fréquents à l'ouverture de cette gare à moins que d'autres mesures ne soient prises.

Ecoles et aides scolaires : Le soutien municipal aux écoles et aux élèves est un voeu cher à 02,1% des acteurs du secteur informel de la Commune. Pour eux, il est impératif que les investissements dans le domaine de l'éducation soient renforcés dans la mesure où Richard-Toll a besoin de ressources humaines.

Recaser les déguerpis du Marché de Richard-Toll Escale : Les plaies de la destruction des cantines du marché central pour les besoins du bitumage de l'Avenue Jacques Mimran sont longues à cicatriser. 01,4% réclament le recasement des déguerpis qui sont encore dépourvus de cantines dignes de leurs activités respectives.

Adduction d'eau : Les quartiers tels que Thiabakh ne sont pas totalement branchés au réseau hydraulique. L'adduction en eau est un besoin pressant pour certaines zones selon l'analyse de 00,7%. « A Thiabakh, la fourniture d'eau n'est pas générale » se plaint un couturier.

Bitumer la route Ndombo- Richard-Toll : C'est un souhait de 00,7% de voir un jour la voie menant à Ndombo bitumée.

Construire des écoles coraniques et des mosquées : Dans le cadre de la promotion de la religion et de son encadrement comme trait culturel, 00,7% aimeraient que des mosquées et des écoles coraniques soient construites dans la Commune de Richard-Toll. D'ailleurs, lors des débats- « focus group » avec des amis qui nous ont offert l'hospitalité lors de la période d'immersion, la suivante remarque nous est parvenue. « Dans la partie de Richard-Toll allant de la Station Shell 02 au virage menant à l'Usine de la CSS, il y a des bars, des dancings, une maison de prostituées, un jardin public où l'on fume du chanvre en toute liberté, une église. Alors que la population est essentiellement d'obédience musulmane, on n'entend jamais dans cette zone l'appel du muezzin. Ce qui fait que certains jeunes sont forcément à la dérive ».

Construire un garage de taxis : Pour 00,7%, il est nécessaire d'avoir à Richard-Toll un garage spécialement réservé aux taxis car les locaux manquent pour ces derniers qui sont obligés de stationner non loin de la Mairie et de la gare routière du centre-ville.

Reconstruire l'abattoir : Les vendeurs (00,7%) de viande veulent se faire entendre après avoir réclamé pendant des années inlassablement un bon abattoir communal digne de leur corps de métier. « Qu'elle mette les moyens. Il faut que la Mairie répare l'abattoir. Depuis qu'elle est là, l'abattoir n'a même pas vu une pelle venant d'elle » dira un vendeur de viande.

Actuellement, la ville de Richard-Toll devient de plus en plus équipé en terme d'infrastructures contrairement à sa situation d'il y a quelques années. Cela étant, à l'exception de Richard-Toll Escale, aucune zone n'a jusqu'à présent connu de projet de lotissement. L'absence de système d'égout pose de sérieux problèmes en saison des pluies.

En sus de cela, des problèmes d'espace se posent de façon très sérieuse. En réalité, elle est bordée au sud par les champs de cannes à sucre ; au nord, se trouve le Fleuve Sénégal. Dans sa partie ouest, se trouvent le casier rizicole mais aussi des terrains au niveau très bas. La position en pleine zone argileuse pose des problèmes d'inondation et de stagnation d'eaux de pluies en hivernage. « Richard-Toll est une ville qui ne peut progresser que vers l'axe sud-est, vers l'axe est et sud. Donc, c'est une ville, à l'heure actuelle, qui a des problèmes d'extension au niveau des quartiers de Ndiaw... On a un problème d'espace, on a un problème de gestion de l'espace ; on a un problème d'assainissement de la ville », dira M.Diaw. La question principale qui se pose est la suivante : « comment créer une ville nouvelle ? Comment créer Richard-Toll, une autre ville, vers la sortie...? »

Par ailleurs, la CSS est indexée pour la bonne et simple raison que les effets induits de son installation devraient être plus spectaculaires. Pour M. Diaw, « la CSS n'a aucune action sociale en dehors de sa pension au niveau de la ville de Richard-Toll. Certes, y a le dispensaire de la CSS mais la CSS n'a pas une action en matière d'éducation, n'a pas une action en matière de jeunesse. Elle... aurait pu, à l'heure actuelle, avoir une attitude plus constructive avec la Mairie ; comme quand on parle de Richard-Toll, on parle de la ville sucrière... Si cette ville doit mériter le nom de ville sucrière, elle devra, à l'heure actuelle, avoir des relations plus suivies avec la CSS. Quand on parle de Sochaux, on parle de Peugeot ; quand on parle de Clermont-Ferrand, on parle de Michelin. Mais nous ne pouvons pas accepter d'une ville sucrière parce que cette entreprise n'a pas une politique volontariste délibérée sociale à l'égard des populations de la Commune de Richard-Toll ».

Cela dit, il est une rumeur courante que le niveau de recettes du budget de fonctionnement de Richard-Toll est en dessous de ce que cela devrait être. L'élu local s'est exprimé en ces termes pour le confirmer : « on a un gros problème avec notre principal bailleur de fonds,...la CSS,... qui nous fournit à peu près 400 millions. ... Nous croyons qu'il aurait dû y avoir redressement fiscal, qu'il aurait dû y avoir une enquête pour savoir que la CSS aurait dû payer le double ou le triple à l'instar de SOCOCIM à Rufisque ou à l'instar des ICS à Mboro. Nous croyons que, vraiment, c'est en dessous de ce qu'il devait nous payer. Et, en plus de ça, cette contribution de la CSS, qui nous donne à peu près de 50% de notre budget, a créé une certaine paresse fiscale au niveau des services de recouvrement de la Mairie ».

Bien des problèmes sont à régler dans la commune tels que résumés ici : « incompétence des élus, manque de qualification, manque de ressources, croissance exponentielle de la population, acuité de tous les problèmes : problèmes d'éducation, des problèmes de sécurité, des problèmes... de sécurité physique, de sécurité sanitaire », selon M. Diaw.

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