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L'activité culinaire des étudiants étrangers

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par Frédérique Giraud
Ens-Lsh - Master 1 de Sociologie 2006
  

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c) Le goût pour la cuisine chinoise

Les bloggeurs avec qui nous sommes rentrés eu contact témoignent de la volonté de goûter toute la gastronomie chinoise ou japonaise. C'est pourquoi les récits alimentaires sur leurs blogs sont fréquents. Leur départ à l'étranger était selon nous fortement lié à la volonté de goûter à une vraie nourriture étrangère.

C'est cette envie de connaître la nourriture de l'autre qui explique selon nous qu'absolument tous les bloggeurs contactés par mail et à qui nous avions envoyé des questionnaires (version aménagée de la grille d'entretien) ont répondu, et ce très rapidement. Le plus long délai de réponse a été trois jours. L'envie de faire partager la connaissance qu'ils avaient de la nourriture de l'autre, qui anime la présentation des blogs était fortement présente dans leurs réponses.

La plupart connaisse bien avant de partir la cuisine chinoise et ou japonaise, pour s'être rendus dans des restaurant asiatiques en France, tous tiennent à préciser que ces restaurants ont modifié les plats pour qu'ils conviennent aux français.

On peut l'expliquer parce qu'un désir d'authenticité anime le voyage, au-delà des apparences, lui aura accès à la vraie nourriture chinoise et il faut qu'il transmette à ceux qui restent en France le savoir.

S'ils sont partis c'est aussi parce que comme nous explique Camille « j 'aime les cuisines de tous les pays, je n'ai jamais mangé uniquement français en France, et mangeait déjà souvent asiatique en France ».

Céline exprime bien cette volonté de goûter « Quand je vais au supermarché, j 'essaie de tester de nouvelles choses, des raviolis différents, des choses surprenantes aussi (comme des tranches de fromage au chocolat). Au restaurant, il m 'arrive de choisir un plat sans trop savoir ce que c 'est exactement.

Ce qui me motive, c 'est de découvrir la culture chinoise et voir vraiment comment ils mangent et ce qu 'ils aiment. Même si après, je n 'aime pas, mais j 'aurais essayé. »

Elle conclut « Je n'ai eu aucun mal à m'adapter, j 'adore la cuisine chinoise ». Ce goût pour la cuisine chinoise constitue le leitmotiv dans presque tous les entretiens.

Il correspond à des personnes ayant fait des études, souvent des écoles de commerce. Les parents ne pas toujours très diplômés. Les parents de Camille (journaliste) sont avocat et médecin, ceux de Mickaël (Acheteur junior ~ Master en management de la fonction Achats ~ ESIDEC de Metz (Groupe ICN) ~ NTU of Taipei) sont artisans, la mère de Jennifer (ESC Lille) est une personne qui aide à domicile les personnes âgées.

Ces personnes en France se rendaient régulièrement dans des restaurants asiatiques. Seul M'barek, en Chine pour rechercher un emploi, dont les deux parents sont chômeurs, ne connaissait pas la gastronomie chinoise et ne cherche pas à la connaître mais à manger au moins cher. Avant de partir, pour se familiariser, il a goûté.

« Est-ce que tu connaissais déjà la cuisine chinoise avant de partir?

Non absolument pas, même si j'ai fait une dizaine de restaurants chinois avant de partir, mais ces restos étaient adaptés aux goûts français »

Pour savoir la place de la nourriture dans le projet de mobilité, on pourrait également s'interroger sur le retour en France et/ou en Chine...Il faudrait alors s'interroger sur ce que le voyageur rapporte de son voyage. Quelle est la place de l'expérience alimentaire dans le souvenir. Les habitudes alimentaires en France sont-elles modifiées ? Quels ustensiles rapporte-t-il et avec quelle finalité ?

Dans un premier temps, nous avons montré ce que signifiait faire une sociologie des migrations à travers l'alimentation et en quoi consistait notre démarche.

Ce chapitre a permis de poser deux hypothèses principales en tentant de démontrer leur pertinence sociologique pour l'étude des faits alimentaires en situation de migration. Ces hypothèses s'imbriquent et construisent un écheveau complexe.

C'est parce que l'alimentation est un fait social qui sert d'élément identificateur pour les groupes sociaux à l'échelle d'un pays ou d'une région, que la mobilité géographique à long terme pose un certain nombre de problèmes d'adaptation, aux habitudes alimentaires locales, aux mangeurs itinérants.

On peut supposer que les jeunes mangeurs sont ouverts aux découvertes culinaires et manifestent une volonté de goûter à autre chose qu'à des aliments connus. On peut imaginer que dès lors le projet migratoire ne sera pas étanche aux découvertes culinaires et ne se manifestera pas par une réticence aux nouveautés culinaires.

Le chapitre suivant est consacré aux dimensions plus techniques de l'enquête, il est peut construit à la manière d'un livre de cuisine, livrant les secrets de fabrication d'une recette de recherche

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery