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L'activité culinaire des étudiants étrangers

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par Frédérique Giraud
Ens-Lsh - Master 1 de Sociologie 2006
  

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2) La diversité des prises alimentaires au sein d'un même espace géographique

Les repas se caractérisent par une structure, des modalités de combinaison des aliments, des formes de socialisation... propres à une société donnée.33

Les différentes prises alimentaires se combinent entre elles selon des rythmes journaliers (les journées alimentaires), hebdomadaires, saisonniers...On différencie deux formes principales de structure de repas. La forme synchronique se caractérise par la mise à disposition d'une série de plats simultanément. Dans les repas synchroniques, tous les aliments arrivent sur la table en même temps, même si leur combinaison peut varier : c'est le cas des repas chinois, vietnamiens ou, plus près de nous, du plato-combinado espagnol. Dans la forme diachronique, les différents plats sont présentés aux mangeurs successivement, selon un ordre socialement défini. C'est le repas français avec l'enchaînement entrée/plat garni/fromage/dessert qui constitue l'idéal-type de cette forme. Certains repas s'organisent autour d'un aliment central permanent, pré sent systématiquement tous les jours (core food), autour duquel une série d'aliments secondaires ou d'accompagnement changent régulièrement. Le repas asiatique avec la présence incontournable du riz fait partie de cette catégorie, le repas français avec la présence du pain comme accompagnement figure également à la marge de cette catégorie. Dans d'autres types de repas, les aliments changent en permanence.

Les journées alimentaires sont extrêmement diverses comme nous le montrent notamment Flandrin et Cobbi dans Tables d 'hier, tables d 'ailleurs34. Dans certaines cultures, on ne mange qu'une fois par jour, tandis que dans d'autres le nombre de repas journaliers est de deux, ou encore trois, quatre, cinq repas... Dans l'univers asiatique, au Viêt Nam par exemple, les prises alimentaires socialisées comme les repas alternent avec une série de prises de grignotage, désignées là-bas par l'expression « manger pour s'amuser ». Cette variabilité culturelle se double d'une variabilité historique.

Le modèle alimentaire français est généralement défini comme un ensemble de trois repas par jour, des repas structurés et rien entre les repas.

Le chapitre V de l'ouvrage Manger aujourd'hui. Attitudes, normes et pratiques35 atteste l'existence de cultures régionales très différentes en France.

Des travaux déjà anciens sur les paniers des ménagères, réalisés par Nicolas Herpin36 dans le cadre de l'INSEE, avaient mis en évidence des écarts importants entre un panier standard, composé à partir de la moyenne nationale des consommations, et les paniers des différentes régions françaises. Les résultats de l'enquête menée par J-P Poulain démontrent la persistance de ces cultures régionales. Ainsi, le nord de la France est plus sensible au modèle énergétique et le sud au modèle nutritionnel.

Une question relative aux aliments essentiels à une bonne alimentation atteste de grandes différences, tant au niveau de la hiérarchisation symbolique des groupes d'aliments que de l'importance de leur valorisation. Celles-ci ne sauraient se réduire ni aux particularismes des cuisines régionales, ni à de strictes logiques d'approvisionnement ou de disponibilité ; elles traduisent selon l'auteur l'existence de véritables sous-cultures alimentaires régionales.

33 Notons, dès à présent que toutes les prises alimentaires ne doivent pas être considérées comme des repas. Le degré d'institutionnalisation des prises alimentaires permet de distinguer les repas principaux (déjeuner, dîner), qui sont fortement encadrés par un appareil normatif, les petits repas (goûter, casse-croûte, apéritif...), moins institutionnalisés, et les prises dites « libres » comme le grignotage.

34 Flandrin, Jean-Louis et Cobbi, Jane, Tables d'hier, tables d'ailleurs, Paris: Odile Jacob, Science Humaines 1999.

35J-P Poulain, Manger aujourd'hui. Attitudes, normes et pratiques, Privat, Toulouse, 2001, 236 pages

36 N Herpin., « Alimentation et régionalisme », Données sociales, INSEE, 1984, 340-341.

Ces données montrent que, parallèlement aux différenciations sociales classiques comme l'âge, le sexe, le niveau d'éducation ou les catégories sociales, l'appartenance régionale constitue bien, en France, un déterminant des représentations alimentaires.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand