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Les représentations dans la géographie : une approche à valoriser dans les pays du Sud (l'exemple des hautes terres d'afrique de l'Ouest et d'Afrique Centrale

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par David Leyle
Université Bordeaux 3 - DEA de géographie 2001
  

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1. LES LOGIQUES SPATIALES DES HOMMES : LE ROLE DES REPRÉSENTATIONS DANS LEUR TERRITORIALITE

De toute évidence, les recherches sur les représentations en géographie balayent un large champ de thématiques et d'applications possibles de la discipline géographique. Au-delà du débat épistémologique, le géographe ne peut plus aujourd'hui s'affranchir de l'espace mental, construction individuelle et sociale qui influence chacun de nos actes. Seulement, face aux multiples clé d'entrées que nous offrent les représentations il s'avère nécessaire de clarifier notre démarche, en justifiant ce qu'elles signifient ainsi que leurs rôle dans les production territoriales des hommes. Pour aborder la dialectique espace géographique - représentations, nous nous appuierons sur les travaux de Di Méo G. (1991, 1998), dont les diverses influences théoriques et méthodologiques évoquées plus haut, nous permettent la « compréhension, aussi universelle que possible, sur la façon dont l'Homme et ses sociétés se représentent, conçoivent et produisent leur rapport à l'espace, territorialisant du même coup certaines aires de celui-ci » (Di Méo, G., 1998).

1.1 Essai de définition des représentations : des sciences sociales à la géographie

Les représentations sont étudiées et utilisées dans de nombreuses sciences sociales ; de multiples définitions plus ou moins approfondies existent. De par sa puissance métaphorique, le mot se prête ainsi à de très nombreuses définitions selon les contextes où il est utilisé.

C'est tout d'abord sous la plume de psychologues, centrés sur les mécanismes cognitifs, et de sociologues que furent définies les représentations (voir annexes 1 et 2 ) : La représentation mentale est le produit d'une élaboration psychologique et sociale du réel ; elles portent la marque du sujet et de son activité. Ce dernier aspect renvoie au caractère constructif, créatif, autonome des représentations qui comportent une part de reconstruction, d'interprétation de l'objet et d'expression du sujet Elles mettent en relation le réel (objets des perceptions et des représentations), le sujet psychologique (avec ses déterminations propres) et le même sujet abordé dans sa dimension sociale (avec ses apprentissages et ses

SYSTÈME1 DE REPRÉSENTATION DE LA RÉALITÉ ET COMPORTEMENT HUMAIN

DOCUMENT 2

MOTIVATIONS
OBJECTIFS

ÉVALUATION
ADOPTION

FACTEURS PSYCHOLOGIQUES

RÉALITÉ

INFORMATION
CODES
MÉDIATION

IMAGE2

(réalité modifiée)

CONTRAI NTES CULTURELLES, SOCIALES, ÉCONOMIQUES, PHYSIQUES

FACTEURS CULTURELS

COMPORTEMENT

1 Les représentations ne peuvent être réduites; on peut alors parler de « système de représentation ». (D'après Di Méo, G., 1991)

Source: d'après Bailly A., Berdoulay V., Bertrand M.J., et al. Conception et réalisation Leyle D., 2001.

 

2 Si un objet est représenté de manière négative par le sujet, il peut intervenir une situation de blocage ou de rejet. On parle alors d'« image négative » (Brunet, R., 1974)

Les représentations orientent et organisent les conduites et les communications sociales (Jodelet, D., 1989)

La représentation d'un objet est un système d'élaboration perceptive et mentale qui schématise le milieu en le transformant en images, soit la façon dont les individus transcrivent en images les expériences du milieu. (D'après Fisher, G.N., 1983)

codes sociaux). (D'après Jodelet, D., 1989). La dialectique sujet-objet, où le sujet est un être socialisé et donc influencé par la médiation sociale, est ainsi mise en avant : « Il n'y a pas de représentation sans objet » (Jodelet, D., 1989). On retrouve cette interrelation dans la définition des représentations de Piaget et Inhelder : « la représentation consiste soit à évoquer les objets en leur absence, soit à enrichir la stricte connaissance perceptive par des considérations et des connotations émanant du couple intelligence / imagination. Elle traduit une perception modelée par la psyché. »

Si on considère que l'essence de la géographie est l'entendement du rapport des hommes à l'espace (voir note 5), des sociétés à leur environnement, à leurs territoires, l'étude des représentations privilégie alors l'espace comme objet. Nous l'avons vu précédemment, l'étude des images mentales en géographie, a tout d'abord été abordée sous la forme des perceptions de l'espace et du milieu. Ce n'est que progressivement que la géographie s'est ouverte aux représentations. L'intégration de la subjectivité de l'imaginaire dans la compréhension des dynamiques spatiales humaines, a tout d'abord posé plus de problèmes et de questions au géographe qu'elle ne lui a donné de réponses. Pour Bailly A. (1985), la perception se réduit à la fonction par laquelle l'esprit se représente des objets en leur présence. Elle laisse donc peu de place à l'imaginaire et à la conceptualisation par le sujet ou le groupe de sujets. En effet, la perception fait référence à une liaison entre l'objet et le sujet, alors que la représentation, elle, permet d'intégrer ce que l'homme à intériorisé tout au long de son apprentissage social (médiations, codes, normes... etc).

Certaines représentations sont une constante, au lien étroit entre représentations individuelles et collectives ; d'autres sont variables dans le temps, influencées par le phénomène. Quelle que soit la part de la psychologie individuelle dans la formation de ces représentations, elles renvoient toujours à des référentiels sociaux, culturels et territoriaux : « Nous ne pouvons plus nous passer d'un sujet socialisé en matière de construction géographique » (Di Méo, 1991). Les informations issues de notre environnement -social ou naturel, bâti ou non bâti- sont filtrés par notre perception, par nos codes sociaux et par notre histoire, puis influencent nos comportements. Les pratiques induites par les représentations des acteurs donnent à leur tour un sens à l'espace. Nous avons affaire à un système d'interactions entre le sujet et l'objet (voir doc. 2).

Admettre l'influence des représentations en géographie, c'est présupposer une logique mentale, pour tout ce qui concerne l'espace, dans la façon de le vivre, de le percevoir et de l'organiser. Cette démarche doit tenir compte en amont des représentations sociales ou culturelles qui, si elles ne sont pas forcément des représentations de l'objet « espace géographique », sous-tendent des influences conséquentes sur les activités humaines : indirectement concernées par l'objet géographique, elles induisent des corollaires sur l'espace en aval du processus de

représentation1. Aussi, bien que notre vocation de géographe nous amène à considérer préférentiellement2 les représentations de l'espace, du milieu ou de l'environnement géographique, nous essayerons de tenir compte de toute la dimension que nous offrent les représentations dans la mesure où elles apportent des élément de compréhension des logiques spatiales des populations.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand