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La libéralisation des marchés et le developpement durable en Afrique: le cas du secteur agricole au Cameroun

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par Jean de Dieu AWOUMOU
ENA - Master en Administration Publique 2006
  

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b. Les limites de l'organisation du suivi et de l'évaluation

Malgré la multiplicité de ces instances, le suivi et l'évaluation de la libéralisation agricole peine à produire ses fruits. Des difficultés organisationnelles continuent à faire obstacle non seulement dans le domaine de la production statistique mais aussi dans la conduite du dispositif. D'après le DSRP, la production statistique est faible du fait de l'incapacité des services sectoriels à produire des données de bonne qualité. Une insuffisance des financements dans le domaine conduit à l'obsolescence des données. En guise d'exemple le dernier recensement agricole daterait de 1984. Par ailleurs, s'agissant de la conduite du dispositif d'évaluation, on note l'absence d'indicateurs d'objectifs qui peuvent permettre la visibilité et la traçabilité de la libéralisation agricole. Enfin le sens même de la libéralisation est à remettre en cause celle-ci a été conçue avec pour finalité de renforcer les capacités d'exportation du secteur agricole. Un accent particulier est mis sur le renforcement des cultures à forte vocation exportatrice au détriment des besoins alimentaires locaux. La création du CICC, de la SODECAO, atteste de l'intérêt manifeste des autorités pour les cultures pérennes. Dans le même temps aucune structure de ce type n'existe pour les cultures vivrières. On aboutit donc à une extrême vulnérabilité de l'économie nationale vis-à-vis des chocs extérieurs. Les pays Afrique Caraïbe et Pacifique sont dépendants du marché européens à hauteur de 40%. Le constat est que la promotion intensive des cultures pérennes au détriment des cultures vivrières instaure une concurrence entre les deux secteurs de l'agriculture camerounaise. Dans ce contexte la facture alimentaire du Cameroun ne s'accroît. Au cours de l'année 2000, le Cameroun importait 60% de maïs pour combler ses besoins alimentaires et en 2004, l'importation s'élevait à 72%.

3. le manque de mesures d'accompagnement de la libéralisation agricole.

La libéralisation agricole n'est pas une politique économique entièrement à part. Comme tout instrument de développement, elle aurait dû s'inscrire dans la synergie des autres politiques de développement économique et social. Cette précaution n'a pas été prise en ce qui concerne la conduite de la libéralisation du secteur agricole au Cameroun. Les mesures d'accompagnement du développement rural en général n'ont pas été prises. Avant la libéralisation, la SODECAO s'occupait non seulement des questions ayant directement trait à la production agricole, mais aussi des problématiques incidentes du développement rural comme le désenclavement des zones de production. La compression des missions de la SODECAO ne s'est accompagnée de la création d'un dispositif remplacement. Il aurait dû être ainsi puisque tout compte fait c'est à l'Etat de garantir la viabilité du jeu économique par la construction et l'entretien des routes par exemple. Tout s'est déroulé comme si la libéralisation agricole entraînait un désengagement de

l'Etat et non un re-ciblage du rôle de l'Etat dans la sphère économique. Ce n'est que dans le cadre actuel de la Facilité pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (FRPC) dans laquelle le Cameroun s'est engagé en décembre 2000 que le volet d'accompagnement social a été intégré dans les politiques de libéralisation économique au Cameroun. En ce qui concerne le désenclavement rural ce n'est que dans le cadre de l'IPPTE en 2000 que des mesures dont attend encore les résultats ont été initiées. En somme l'absence de mesures d'accompagnement dans le domaine des infrastructures a été préjudiciable l'efficacité de la réforme du secteur agricole.

Tous ces éléments visent à démontrer que la libéralisation agricole au Cameroun aurait pu mieux se passer à l'instar des pays du Sud comme la Chine, le Vietnam ou la Thaïlande qui ont procédé à des libéralisation progressive et sélective pour aboutir aux résultats économiques que nous connaissons. La progressivité et la sélectivité aurait certainement évité à la réforme structurelle de l'agriculture de produire des contraintes économiques supplémentaires pour le développement.

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