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La libéralisation des marchés et le developpement durable en Afrique: le cas du secteur agricole au Cameroun

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par Jean de Dieu AWOUMOU
ENA - Master en Administration Publique 2006
  

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Chapitre II. Les conséquences socio-économiques de la libéralisation agricole au
Cameroun

La libéralisation agricole au Cameroun a eu des effets économiques non déterminants et elle n'a pas permis une amélioration significative du niveau de vie. Elle a produit de nombreuses externalités d'une part parce qu'elle n'a pas été conduite avec les précautions managériales qu'un tel projet aurait nécessité mais aussi parce dans le contexte international, plusieurs engagements ont été trahis par les puissances agroalimentaires. Les conséquences socioéconomiques des dysfonctionnements observés vont impacter toute la société. La réforme structurelle de l'agriculture aura donc des conséquences économiques importantes qui se sont répercutées dans le domaine social de façon à hypothéquer sérieusement les ambitions de développement durable.

A. les conséquences économiques de la libéralisation agricole.

La réforme des structures de l'agriculture camerounaise a eu des effets ambiguë dans le domaine de la production et des prix d'achats. On constate une augmentation du prix d'achat des produits agricoles. Dans les cultures pérennes, le prix versé aux producteurs est en nette augmentation par rapport à son niveau avant la libéralisation. Cependant il convient de mettre ces prix en relation avec la hausse de l'inflation pour comprendre que le pouvoir d'achat des agriculteurs est en baisse. Par ailleurs on note une légère amélioration de la production des cultures de rentes mais

aussi des cultures vivrières. La production vivrière a profité de la reconversion des planteurs vers ce secteur du fait de la baisse de leur pouvoir d'achat. La production s'est donc améliorée mais elle reste en deçà des besoins alimentaires locaux et doit en plus affronter la concurrence des produits étrangers subventionnés. Le tableau suivant rend compte du sens de la dynamique observée dans la production vivrière

Tableau - Évolution de la production agricole et de la consommation alimentaire

Années

1979/1981

1984/1985

1989/1991

1994/1996

1999/2000

Production agricole

80,3

91,4

100

120

132,8

Production/Hbt.

106,5

105,1

100

104,4

103,8

Conso.alimentaire journalière/ calorie

2370

2270

2440

2190

2260

Source : FAO Data base

On se rend compte qu'après la libéralisation de 1995, le renchérissement des produits d'importation a orienté les efforts vers les produits vivriers. On notera un léger décollage de la production dans toutes les filières mais elle stagnera à partir de 1998. Des mesures de soutien n'ont pas renforcé la dynamique observée. L'absence des mesures d'accompagnement a entraîné deux principaux coûts économiques dans la libéralisation du secteur agricole : l'augmentation du chômage des jeunes agriculteurs et la stagnation de la production nationale conduisant à la baisse des recettes d'exportation. Le fait est que la baisse des revenus mentionnée plus haut oblige à aller en ville pour avoir des opportunités meilleures en termes d'emplois et de niveau de vie. L'abandon des cultures pérennes par les jeunes agriculteurs a donc accru le taux de chômage dans la population. En 2001 le chômage des jeunes était évalué à 15% des jeunes actifs. En milieu rural le chômage des jeunes augmente de façon vertigineuse jusqu'à atteindre environ 60% du total1 . De plus, le manque de politique d'emploi spécifique au milieu rural a renforcé la croissance du chômage jeunes agriculteurs.

Le manque de suivi de la libéralisation agricole a eu des effets sur le marché de l'emploi. La fermeture des entreprises publiques du domaine agricole a réalisé l'émergence d'une nouvelle catégorie de pauvres constitués de cadres.

Dans le domaine la production agricole le manque de suivi de la libéralisation sera l'abandon des plantations par les populations ; les planteurs arrachent les plants de café ou de cacao pour faire du vivrier. Dès lors la production du café et du cacao est en baisse continuelles depuis 1998. Le cacao après une remontée légère en 1997, avec 243641 tonnes, a de nouveau fléchie et

1 Institue panafricain pour le développement Afrique Centrale, Cameroun, rapport pays sur les problèmes de population , stratégies et interventions dans le cadre de droits et de santé de la reproduction, André MOUTOU, Ph.D., janvier 2002 .

retombée 148 731 tonnes. Le café suit la même courbe contrastée en passant d'une hausse de 16,4% entre 1995-1996 à une baisse de 41,73% entre 1996 et 1998. La conséquences du L'évolution en dents de scie démontre l'existence d'un problème de suivi. Le manque d'analyse prospective n'a pas permis d'apporter les mesures correctives là où il en était besoin. De façon plus nette les effets négatifs du manque suivi se feront sentir dans le domaine social

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