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La libéralisation des marchés et le developpement durable en Afrique: le cas du secteur agricole au Cameroun

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par Jean de Dieu AWOUMOU
ENA - Master en Administration Publique 2006
  

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Chapitre II. Les propositions pour plus d'équité et d'efficacité dans le commerce
international

Les propositions suivantes pourraient constituer des axes de réflexion pour déterminer les positions du Cameroun dans les négociations internationales concernant la libéralisation du commerce agricole. Ces propositions concernent des principes d'action qui pourraient guider les autorités dans les processus de négociations internationales. Ces principes prennent en compte la problématique des subventions au commerce qui constituent des freins à la promotion d'une agriculture compétitive au sud. La question de l'accès aux marchés du nord est aussi abordée dans le cadre de ces modestes propositions.

A. proposition relative aux subventions agricoles : l'option pour un principe de libre

subvention modulé par le nombre de population présent sur le territoire d'un Etat

Le principe de base de l'OMC, en ce qui concerne les subventions agricoles, comporte des carences pour un fonctionnement efficace. Nous proposons un principe certes en divergence mais qui offrirait mieux cette garantie d'efficacité.

1. les carences du système actuellement en vigueur à l 'OMC

Selon l'accord sur l'agriculture, l'ambition de la libéralisation agricole est de parvenir à une réduction des subventions avant leur suppression totale. Dans le cadre de cet accord, les pays développés se sont engagés à diminuer leurs subventions aux exportations de 36% en valeur et de 21% en volume. Les PVD ont admis des baisses respectives de 21% et de 24%. Tous les autres pays en particulier les plus pauvres ont l'interdiction de recourir à ce type de soutien. Comme nous l'avons souligné cette interdiction institutionnalise une libéralisation agricole injuste et inefficace. Même dans ce cas d'une suppression pure et simple des subventions, l'égalité des pays devant les financements ne serait guère établie. La suppression des subventions est motivée par l'idée que la fin des dotations permettra à l'investissement privé de prendre le relaie. La confiance en l'investissement privé se justifie par le fait que la rationalité du marché est celle qui favorise la réalisation d'une spécialisation par dotation de facteurs de production telle que David RICARDO l'a énoncé. A notre avis la confiance en la rationalité privée pour équilibrer les orientations de production est erronée. Il aurait pu en être autrement si toute les régions économiques du monde faisaient face aux même risques. La notion de risque pays renforce cette idée d'une discrimination dans l'attractivité des investissements. On peut définir ce concept comme la probabilité de matérialisation d'un sinistre résultant du contexte économique et politique d'un Etat étranger dans lequel une entreprise effectue ses activités. Bernard MAROIS1 distingue deux types de risque : le risque politique résultant des décisions du gouvernement local et le risque économique provenant de la dépréciation monétaire. De ce fait, des situations comme l'état de guerre ou le manque de démocratie deviennent des facteurs de répulsion pour les investissements directs étrangers. Plus encore des risques naturels comme le tsunami peuvent se traduire par une fuite des capitaux étrangers. Une région peut donc être propice à la spécialisation dans le secteur primaire mais n'attirera pas forcement les investissements dans ce domaine pour cause de risques politiques. On ne peut donc pas avoir confiance en l'investissement privé caractérisé par une frilosité vis à vis des risques pour prendre

1 Bernard MAROIS, le risque pays, PUF, Que sais-je ? 1990

le relaie de l'Etat en Afrique. Dans un cas comme celui du Cameroun caractérisé par « la corruption et l'inefficacité des administrations », on ne saurait s'attendre à voir les IDE affluer massivement à l'occasion de la libéralisation agricole. Dans ce contexte il est important que l'Etat et les partenaires au développement mettent sur pied des actions pour soutenir les activités qui sont exclues du marché. En fait l'existence des risques à l'investissement autorise à un traitement différencié selon les cas. L'hypothèse actuelle de traitement uniforme ne semble pas satisfaire les principaux acteurs de la libéralisation du commerce international des produits agricoles. Il faut en effet noter que les pays en développement et plus encore les pays pauvres sont opposés à l'idée de l'interdiction qui leur est fait de soutenir leurs agriculteurs raison pour laquelle ils ont émis l'idée d'un traitement spécial et différencié. Plus récemment encore il y a eu l'idée d'une boîte de développement ; elle serait en quelque sorte jumelle de la boîte verte. Ces initiatives traduisent la volonté des pays en développement de soutenir leurs agriculteurs pour assurer la sécurité alimentaire. Cette préoccupation devrait aussi celle des pays développés mais pour des raisons autres. Pour ceux-ci les subventions agricoles ne sont pas un enjeu de survie économique mais plutôt de survie politique. L'adoption par le congrès des Etats-Unis le 3 mai 2002 d'une loi prévoyant une augmentation des aides fédérales à l'agriculture à concurrence de 70% montre le caractère éminemment politique des subventions agricoles. En fait cette loi adoptée intervenait quelques mois avant les élections législatives de novembre 2002. Au cours de la campagne électorale le soutien aux agriculteurs était devenu un enjeu de bataille électorale1 . Dès lors il serait illusoire de penser que les pays développés qui sont sous une pression constante de l'électorat supprimeront volontairement les subventions aux agriculteurs. A notre avis le scénario le plus à même de favoriser l'efficacité de la libéralisation est non pas l'uniformité de traitement mais l'égalité de traitement.

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