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La libéralisation des marchés et le developpement durable en Afrique: le cas du secteur agricole au Cameroun

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par Jean de Dieu AWOUMOU
ENA - Master en Administration Publique 2006
  

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B. La définition d'une politique agricole viable.

De façon plus globale il incombe de revoir la politique agricole camerounaise dans sa définition. Le but à atteindre doit être d'avoir une vision du long termes des objectifs de production non seulement pour la compétitivité à l'exportation, mais aussi pour la sécurité alimentaire. Il s'agit non seulement de tracer les priorités de la Nation mais également de fixer les moyens de les satisfaire. La MIDA est un des instruments qu'il serait judicieux d'actionner. Toutefois elle ne concerne que l'aspect de l'accompagnement financier de la politique agricole. Pour que cet outil soit efficace il importe en amont une définition claire des actions prioritaires non seulement dans la production mais aussi en termes de groupes cibles (instituts de recherche, formation des agriculteurs). Le Cameroun dispose certes d'un programme rénové en 1990 et lancé sous le sigle Nouvelle Politique Agricole. Cependant d'après l'avis de nombreux observateurs ce programme tarde à donner les résultats escomptés. Plusieurs aspects sont mis en cause ; le plus important est celui du désintérêt vis à vis de la recherche agricole. Les financements des instituts de recherche ont fortement baissé1, ce qui a conduit à la baisse de leur efficacité. Ces organismes ont ainsi de la peine à retenir les meilleurs chercheurs camerounais et à fournir une conduite de projet efficace. Dès lors on observe que même les organismes non gouvernementaux (ONG) d'appui à la recherche se détournent des instituts nationaux du fait des mauvaises expériences passées2. Au niveau du management on note que des faiblesses continuent d'exister. Il y a un manque de coordination entre projets conduits pour le développement du monde agricole. Il existe une disparité d'interventions qui ne sont pas en liens les unes avec les autres. Les ONG, les projets de développement ou les organismes nationaux comme l'IRAD sont en concurrence dans la fourniture des même service aux organisations paysannes. Ce fait ne permet pas le partage et l'actualisation des données relatives aux besoins des populations paysannes. Par ailleurs les instituts de recherche ne siègent pas dans les comités techniques de suivi des programmes économiques. Leur absence est un obstacle à l'évaluation judicieuse des progrès réalisés et des besoins recensés. Une politique agricole réformée devrait donc pouvoir définir les objectifs visés (production et sécurité alimentaire) mais également les mettre en perspective avec les moyens disponibles notamment en terme de capacité de réactivité des organismes de recherche. La recherche en ce domaine doit permettre non seulement d'atteindre les objectifs quantitatifs en

1 Georges W. Bush, cité par François Guillaume ancien Ministre de l'Agriculture et Député UMP, rapport sur l'agriculture et les pays en développement à l'OMC ; Assemblée Nationale française 21 janvier 2004

mettant sur pied des espèces végétales plus productives mais aussi d'améliorer les techniques culturales pour rendre le travail moins pénibles. Ce second volet pour le moment n'est pas suffisamment développé ; cependant il demeure un obstacle important à la compétitivité de l'agriculture camerounaise. Des améliorations à ce niveau auront un impact positif sur l'espérance de vie des populations rurales qui est très bas actuellement.

En ce qui concerne la diversification des productions agricoles on peut reconnaître que cet aspect est pris en compte par le Document stratégique de réduction de la pauvreté rédigé par le Gouvernement pour l'atteinte du point d'achèvement. Dans un contexte de contrainte budgétaire comme c'est le cas actuellement, il faut faire des choix et une hiérarchisation des priorités dans cette ambition de diversification de l'agriculture. En toute logique le principe qui doit être prioritaire est celui de la garantie de la sécurité alimentaire. En effet comme le reconnaît le Président de l'exécutif américain "Une nation qui peut nourrir sa population est une nation davantage en sécurité "1. Le choix de la sécurité alimentaire est donc avant tout un choix de sécurité. Le rapport de l'Assemblée nationale française met en exergue le fait que la dépendance des pays en voie de développement vis à vis des produits de base est un facteur de pauvreté.

Ces propositions à l'échelle nationales n'ignorent pas les contraintes extérieures qui pèsent sur la libéralisation de l'agriculture des pays en développement comme le Cameroun. Pour cette raison il convient aussi d'envisager des évolutions pour un commerce d'avantage équitable

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus