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La libéralisation des marchés et le developpement durable en Afrique: le cas du secteur agricole au Cameroun

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par Jean de Dieu AWOUMOU
ENA - Master en Administration Publique 2006
  

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2. le fonctionnement du secteur agricole sous économie administrée

Avant à la libéralisation agricole, la politique de l'Etat dans le secteur des cultures pérennes était d'apporter un encadrement gratuit aux planteurs. Celui ci concernait toute la chaîne, de la production à la commercialisation et en passant par le financement. Le traitement des plantations contre les fléaux des cultures cacaoyères était donc assuré par l'Etat. En ce sens, les planteurs bénéficiaient de l'assistance technique des agents de vulgarisation de la société de développement du cacao (SODECAO). Le rôle de la SODECAO consistait à offrir des services en vue de garantir la qualité de la production. La commercialisation du cacao et du café étaient assurés par l'office national de commercialisation des produits de base (ONCPB) ; son rôle consistait à centraliser l'offre camerounaise des produits de base et de négocier la vente au meilleur prix. Il y avait un système de fixation national du prix au producteur. Ceux-ci devaient déposer leurs produits au centre de collecte de la coopérative la plus proche au niveau départemental. La coopérative établie faisait partie d'un réseau de coopératives représentées au niveau national au sein du Centre National des Entreprises de Coopératives (CENADEC). Le fonctionnement des coopératives obéissait à une logique administrative. Depuis 1987, les directeurs de coopératives étaient désignés par le pouvoir politique et les responsables étaient des notables cooptés. Le planteur n'était en rien concerné par ce dispositif. Sous réserve du contrôle de qualité, la coopérative devait payer au producteur le prix fixé par l'ONCPB selon un barème de qualité. Les paiements des coopératives étaient effectués sur fonds d'emprunt obtenus auprès des banques et garantis par la banque centrale (BEAC). Les produits ainsi achetés étaient confiés aux transporteurs privés agréés par zones d'achat par l'ONCPB. Ceux-ci étaient chargés du transport, du conditionnement et de l'embarquement depuis le port de Douala des commandes passées à l'ONCPB par les acheteurs mondiaux. La rémunération des prestations offertes par les

transporteurs privés était versée par l'ONCPB. L'ONCPB tirait ses ressources des opérations de stabilisation. L'écart entre le prix versé au producteur et le prix obtenu sur le marché mondial constituait la source des financements de la caisse de stabilisation. L'avantage que représentait ce système consistait pour les pouvoirs publics à pouvoir dégager à travers l'ONCPB des ressources nécessaires pour offrir aux planteurs l'assistance technique et financière requise pour le développement de leurs activités. Le tableau suivant fait ressortir l'évolution du différentiel prélevé par la caisse de stabilisation au Cameroun en ce qui concerne le cas du café.

1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0

Différentiel entre cours mondiaux et prix au
producteur sous le régime de la caisse de
stabilisation

Années

Cours mondiaux Prix planteur

L'écart était suffisamment grand mais ces ressources permettaient de garantir le soutien aux planteurs par des subventions diverses à la production (distribution des insecticides et pesticides ; financement de l'achat des intrants et accès aux micro crédits.

Le secteur des cultures vivrières bénéficiait d'un dispositif spécifique. Celui de la Mission de développement des cultures vivrières (MIDEVIV). Il s'agissait d'une société publique dont la mission était d'assurer les fonctions de commercialisation et d'assistance à la production des cultures vivrières. La MIDEVIV assurait par ailleurs l'approvisionnement des planteurs en semences améliorées ; c'est dans ce cadre qu'en 1980 un plan national semencier élaboré avec le concours de la FAO a été confié à la MIDEVIV. Ce projet permettait aux paysans d'avoir accès à moindres coûts aux semences améliorées. Par ailleurs, le dispositif de la MIDEVIV permettait

notamment d'assurer le transport des produits vers les zones urbaines aux fins de commercialisation dans des centres créés. Il permettait d'éviter le désordre actuel qui a lieu dans le secteur de la commercialisation des produits vivriers. La MIDEVIV centralisait l'offre et veillait à la qualité des produits proposés sur le marché de la consommation. En 1990 dans le cadre de l'ajustement structurel et à cause de ses coûts le Gouvernement a pris la décision de dissoudre la MIDEVIV et de libéraliser la production et la commercialisation des semences vivrières.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway