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L'alcoolique et son fétiche

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par Sandra SOUILLAT
Université de Provence - Master 1 pro psychologie clinique et psychopathologie 2006
  

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2.2.2.2.2. Compromis : bénéfices et pertes

La tentative de résolution de ce conflit Moi/Ça, provoqué par la découverte de la différence des sexes, viendrait compromettre la structure psychique du fétichiste. On pourrait penser qu'il y trouve certains bénéfices, comme celui de ne pas basculer vers l'homosexualité. En effet, l'intérêt particulier porté par lui sur le pénis et ce qu'il vient représenter fantasmatiquement, aurait pu amener le fétichiste à « l'inversion sexuelle », comme Freud S. (1905, pp. 49/52) définit l'homosexualité. En continuant à croire que a femme peut être dotée de ce pénis, le fétichiste la rend alors supportable pour lui en tant qu'objet sexuel avec lequel il pourra satisfaire ses pulsions sexuelles. Masud M. et Khan R. (1970, p. 70) : « On traite le fétiche exclusivement comme un objet ou un auxiliaire propre à procurer une gratification de type hétérosexuel et comme une défense contre la perversion proprement dite, en particulier contre l'homosexualité ». Mais si le fétichiste échappe à cette perversion, il entre dans un autre processus considéré comme pervers, le fétichisme, puisque celui-ci vient substituer le pénis et le phallus manquant à la femme devient une condition nécessaire pour obtenir l'orgasme sexuel : « Le cas pathologique se présente seulement lorsque l'aspiration [à la possession] du fétiche se détache d'une personne pour devenir l'unique objet sexuel » (Freud S., 1905, p. 63).

Enfin, là où le fétiche ne serait pas non plus un compromis permettant au Moi de s'épanouir correctement, est dans le fait que celui-ci court-circuite l'activité symbolique nécessaire au travail de deuil, de renoncement. Le fétiche viendrait donner la croyance du pouvoir sur le manque de pénis chez la femme. Parce que le fétiche viendrait remplacer cet attribut corporel manquant, alors il est question du concept de factice, concept duquel découle le terme « fétiche ». La Nouvelle Revue de Psychanalyse (1970, p. 66) se basent sur les travaux de C. Bak R. qui postulent que le Moi du fétichiste se voit affaibli par le clivage dont il est l'objet. De ce fait, il ne pourrait être capable de réaliser le travail de deuil nécessaire à l'acceptation du manque de pénis chez la femme : « Une faiblesse de la structure du moi, (...). Ainsi peut s'expliquer une angoisse de séparation excessive, se manifestant par un attachement accru, soit à la personne totale de la mère, soit à une partie de la mère (...) ». Ainsi, ce qui doit être élaboré, le manque, ne l'est pas puisque l'objet fétiche vise à éviter ce travail de deuil. Il substituerait, comblerait, laisserait dans l'illusion d'une fusion avec Autrui, mais ne viendrait en aucun cas résoudre cette lourde tâche de séparation et d'individuation. Le fétichiste trouverait donc le moyen de se détourner de cette phase importante du développement psycho-affectif, qui est celle de l'acceptation de la différence des sexes. Donc, le travail de tolérance de la frustration et de la capacité à rester seul serait court-circuitée, n'amenant pas le fétichiste à cette maturité affective nécessaire pour s'assumer en tant qu'être à part entière et indépendant affectivement, mais aussi, dans une certaine mesure, à accepter son orientation homosexuelle.

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