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Approche du concept de développement durable et des outils macro économiques de protection de l environnement à  travers le problème du réchauffement climatique


par Nadim El Ghezal
Ecole des Mines de Nancy -  2002
  

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32 - Analyse personnelle

Le problème majeur et la limite de toutes les approches économiques des problèmes environnementaux est qu'elles négligent le caractère d'irréversibilité de certaines dégradations environnementales. Cette irréversibilité ne permet pas d'estimer la << valeur des dégâts » ou le préjudice pour l'humanité, qui sont intrinsèquement non quantifiables. Il n'est donc pas question de cautionner une analyse micro-économique telle que celle de l'économiste Martin Weitzman. Si l'idée de << droit à polluer », qu'il soit explicitement reconnu par l'intermédiaire de permis ou implicitement par l'existence d'une écotaxe, est assez choquante en elle-même, celle que la Terre soit la propriété des entreprises qui en dispose à leur guise l'est encore plus. Il me semble qu'il y a des domaines où les risques sont tels qu'il n'y a pas d'analyse coût-bénéfice qui tienne. Seuls les problèmes sociaux graves me semblent pouvoir peser contre une réduction massive des émissions de polluants. Il n'est pas question, par exemple, de transformer l'Afrique en musée d'artisanat pour réparer les erreurs

des pays industrialisés. C'est parce qu'il ne faut pas se priver de solutions futures à la famine et à la malnutrition qu'il ne serait pas non plus bon d'interdire définitivement les OGM : leur bénéfice pour le Tiers-Monde sera peut-être important. Toutefois, pour décider s'il est légitime de prendre un risque, il faudrait le faire étudier systématiquement, au frais des industriels, mais sous le contrôle d'organismes indépendants. Il est en effet étonnant de voir, par exemple, qu'aucune étude sérieuse n'a jamais été effectuée pour déterminer l'impact sur les écosystèmes des rejets de saumure chaude et concentrée par les usines de dessalement de l'eau qui se succèdent sur les côtes du Golfe Persique. Il serait bon de faire plus de prévention et moins de << rafistolage >> en matière d'environnement.

Pour en revenir aux droits d'émission, on peut se demander s'ils sont compatibles avec la libre-concurrence, dans la mesure où ils introduisent une barrière à l'entrée des marchés : les entreprises qui se créent ont des prix de revient beaucoup plus élevés que les entreprises qui ont reçu des permis gratuits, même si elles peuvent avoir les mêmes coûts marginaux. D'autre part, il est malaisé de procéder à la répartition initiale de tels permis, et même une répartition par tête ne serait pas équitable : sachant que le tiers des émissions de CO2 est du au chauffage, doit-on accorder des PEN supplémentaires aux pays froids ? Ensuite, si les permis permette de réduire globalement la pollution, ce n'est pas pour autant une solution satisfaisante, dans la mesure où ce système aurait pour conséquence une répartition non-uniforme de la pollution : or de fortes concentrations peuvent détruire définitivement certains écosystèmes. Enfin, il faut reconnaître que même sans un marché de permis, les entreprises sauraient bien réduire les frais d'émission en se délocalisant... Mais si les PEN permettent un réel transfert de technologies du Nord vers le Sud, pourquoi ne pas y consacrer l'attention qu'ils méritent ?

Toutefois, il faut se méfier des évidences en économie : il ne me semble pas évident en l'occurrence que le progrès technologique soit une véritable cause de diminution des dégradations environnementales, du moins, pas dans tous les secteurs. Ainsi, un calcul sommaire m'amène à me demander si l'on ne pollue pas plus en produisant de nouvelles voitures plus << propres >>, plutôt qu'en utilisant les anciennes le plus longtemps possible : estce que le progrès technologique ne serait pas le moteur d'une consommation superflue plutôt que la cause d'une amélioration du respect de l'environnement ?

Enfin, il se pose le problème de la comptabilité des émissions : il est nécessaire d'aménager le territoire afin de disposer de mesures sûres, précises et exhaustives des émissions. Il n'y a en effet pas de réelle équivalence énergie/émissions, et d'ailleurs, le développement des énergies renouvelables ou une avancée technologique telle que la découverte de la fusion froide enlèverait toute légitimité à cette équivalence.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci