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Touristicité et urbanité. Pour une évaluation de la qualité des lieux.

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par Mathieu SOMBRET
Université Paris VII - Denis Diderot - Master Géographie " Tourisme, Espace, Société" 2007
  

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II. Touristicité et urbanité pour la qualité des lieux : objet de recherche identifié

On se rend bien compte après avoir définit la touristicité (caractère touristique d'un espace) et l'urbanité (caractère urbain d'un espace) que ces deux notions varient selon l'intensité de leurs indicateurs. Ce ne sont pas des notions absolues, fixes dans le temps et dans l'espace. L'intérêt de ces deux notions réside dans la possibilité de les croiser. Pour quelle raison ? Pour proposer une approche différente et originale sur la notion de qualité des lieux et ainsi tenter d'apporter une nouvelle analyse des impacts du tourisme sur la ville.

Est-ce que le tourisme contribue à la qualité des lieux ? Plus précisément à la qualité urbaine de la ville? Comment le tourisme contribue à la qualité des villes ? En quoi le tourisme apporte de l'urbanité en ville ? L'urbanité joue t-elle un rôle dans la mise en tourisme ? On remarque que les centres des villes sont souvent les quartiers touristiques, pourquoi ? La centralité a-t-elle un rôle dans la touristicité de la ville ?

A. La notion de qualité

La notion de qualité est rarement employée, encore moins dans la géographie. Ou tout du moins elle est employée pour des études sur la « qualité de vie » des villes, mais elle endosse alors la notion de « condition » de vie, de « situation » sociale, etc. Pourtant le mot « qualité » en lui-même est neutre. Le Robert donne comme première définition : « manière d'être caractéristique. En rapport avec le caractère, la propriété. » La qualité c'est ce qui caractérise un objet, une personne, un lieu. C'est aussi la définition qu'en donne Roger Brunet dans son dictionnaire (sous sa direction) : « Ce qui est propre à un objet, à un espace, à un être, pris comme genre ou individuellement, et qui le fait tel, qui contribue à le définir, absolument ou par rapport à un usage, une stratégie donnés. [...] Le mot lui-même est neutre, bien qu'il soit souvent considéré comme positivement connoté » (1993, p.409).

Cette notion de qualité est à la fois relative (aux pratiques et aux stratégies des acteurs) et objective (quand Paris propose plus de 140 000 lits touristiques cela engendre forcément des conséquences).

B. Qualité urbaine et touristicité

Prendre la dimension touristique pour étudier la ville permet de lever la question de sa qualité. En effet, le tourisme n'investit pas n'importe quel lieu au hasard. Les touristes choisissent les lieux qui correspondent à leurs attentes, leurs pratiques, leurs regards. Il est intéressant de se demander pourquoi telle ville accueille autant de touristes ? Est-ce due à sa qualité ? Les villes touristiques et à fonctions touristiques ont-elles une qualité différente ? On apprendrait sûrement beaucoup sur le tourisme, les touristes et les villes, si l'on s'intéressait à cette question. C'est une certaine lacune de la part de la géographie de ne pas s'interroger sur les choix des touristes, alors que l'une de ses questions fondamentales est de savoir « pourquoi ici et pas ailleurs ? ».

Mathis Stock s'interroge dans un article22(*) sur le lien entre touristicité et urbanité. C'est pour l'instant le seul texte faisant explicitement référence à ces deux notions afin de discuter de la qualité des lieux. Le concept de « recreational turn » se base sur l'idée d'une nouvelle qualité des espaces urbains par l'augmentation de la « recréation », et principalement du tourisme. Selon l'auteur, la qualité urbaine dépend, pour une grande part, de la présence des touristes dans ces lieux. Mathis Stock conclut la présentation de son concept de « recreational turn » sur ces mots : « A «real« city - a place defined by a certain quality of urbaness - is essentially defined by its touristic quality ». Le seul problème est que l'auteur ne dit ni pourquoi, ni comment. La porte est ouverte pour un travail de recherche...

C. Appréhender la qualité des lieux

On se propose ici de donner quelques exemples, qui sont en fin de compte une ébauche, pour un travail sur la qualité des lieux à travers la touristicité et l'urbanité. Il ne faut pas voir dans ces graphiques des affirmations, mais plutôt la construction d'un travail de recherche.

Document 3 : La qualité des lieux par la touristicité et l'urbanité ?

Ce premier graphique est une ébauche pour analyser la qualité des lieux selon deux entrées : la touristicité et l'urbanité. Ces deux notions étant variable, nous pouvons les situer sur un axe XY.

Document 4 : La qualité des types de lieux touristiques23(*)

Le document qui suit se base sur la typologie des lieux touristiques de l'Equipe MIT. Etant donné que ces quatre types de lieux sont touristiques, ils ont tous une touristicité « positive ». Ce qui n'est pas le cas pour l'urbanité. Un site, qui n'est uniquement fréquenté par du passage, ne présentera pas des fonctions urbaines diversifiés, ni une forte urbanité. Cela ne veut pas dire qu'un site n'a pas d'urbanité, il en a moins qu'une ville touristique.

L'emplacement des types de lieux n'est qu'à titre indicatif.

Document 5 : Quelques exemples de lieux

Voici une des façons dont peut être utilisé ce graphique selon différents types de lieux. Si l'on part du postulat qu'une métropole mondiale a un niveau d'urbanité maximum avec une touristicité élevée, sa situation (et par hypothèse sa qualité) sera en haut à droite du graphique. Quant à la métropole régionale, de rang inférieur, elle sera en dessous de la métropole mondiale.

Pour la banlieue pavillonnaire, on pense au périurbain (banlieue diffuse au rurbain selon Jacques Lévy), la perte de densité entraîne une chute du degré d'urbanité, qui est peut être couplée avec une touristicité quasi nulle. Au contraire du site touristique, qui a une forte touristicité, mais garde une faible urbanité.


* 22 Stock M., « European cities: Towards a «recreational turn»? », Hagar. Studies in Culture, Polity and Identities, vol. 7 (1), 2007 pp. 115-134

* 23 L'Equipe MIT propose une typologie des lieux touristiques selon trois critères. « Le premier d'entre eux consiste à différencier les lieux avec ou sans hébergement. Cela identifie les sites [...]. Ensuite, la présence ou l'absence de population résidente dans le lieu opère d'autres subdivisions : le comptoir touristique, lieu sans habitant permanent s'oppose à la station, lieu avec habitants permanents [...]. Enfin, sur la base des fonctions urbaines et du niveau de services urbains (quantité et diversité), on distingue la station touristique de la ville touristique. » Duhamel Ph., p. 57, in Stock M., 2003.

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