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Touristicité et urbanité. Pour une évaluation de la qualité des lieux.

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par Mathieu SOMBRET
Université Paris VII - Denis Diderot - Master Géographie " Tourisme, Espace, Société" 2007
  

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Fainstein S. S., Glastone D., « Evaluation du tourisme urbain », Les annales de la recherche urbaine, n°97, Déc. 2004, pp.127-135

Dans cet article, les auteurs posent un regard global sur le tourisme urbain et plus généralement sur le tourisme. Dès l'introduction, ils exposent leur vision du tourisme : « le tourisme a un potentiel propre de réalisation de ses promesses : le voyage peut changer l'existence spirituelle aussi bien que matérielle du visiteur comme de son hôte » (p.127). On ne peut que soutenir cette idée, qui situe le tourisme comme une expérience individuelle ayant un sens, aussi bien pour le touriste que pour son hôte. Une expérience qui présente des dimensions à la fois matérielles et non matérielles. L'article tente d'étudier l'interaction entre les aspects matériels et non matériels du tourisme, tout en montrant que les affirmations catégoriques sur le tourisme sont très discutables. Ils essayent d'adopter une position neutre par rapport au tourisme.

Dans une première partie sur la régénération urbaine, les auteurs montrent que le tourisme peut devenir une véritable volonté politique pour palier la crise économique, sociale et spatiale des villes. Il est utilisé comme un moyen de rénovation et parfois « d'assainissement » de certains quartiers du centre des villes. Et le tourisme trouve toujours un moyen pour se réapproprier un espace, dont cet exemple dans les années 1960 aux Etats-Unis, où des groupes bloquaient des bulldozers contre la rénovation massive de quartier entier. Ces quartiers protégés deviendront des zones touristiques, qui seront désapprouvées par les mêmes forces qui s'étaient attachées à bloquer la rénovation. Cet exemple signifie qu'il n'y a pas de potentiel ou de ressource touristique de l'espace urbain. Un lieu devient touristique lorsqu'il correspond aux attentes, aux regards et aux pratique d'une époque, bref selon l'air du temps (« l'air du temps plus que l'air du lieu » pour reprendre une phrase de l'Equipe MIT).

On accuse souvent le tourisme comme étant du gaspillage pour les villes, que celui-ci augmente les inégalités sociales, favorise les bas salaires et les emplois non qualifiés. Les auteurs, en adoptant toujours cette position moins tranchante, jugent qu'au lieu « de rejeter le tourisme en raison de ses effets négatifs, ceux qui le critiquent feraient mieux d'insister pour que les subventions aidant à sa promotion soient compensées par des dispositions qui assurent un salaire minimum plus élevé, la participation locale pour les services, des emplois et des programmes de formation » (p.130).

Quels sont les effets du tourisme sur l'espace urbain ? En prenant les aspects matériels et non matériels, les auteurs en distinguent deux : la ville fortifiée et la marchandisation. La ville fortifiée militarise et privatise l'espace urbain pour les quartiers touristiques. Mais cette ville fortifiée n'est pas uniquement due au tourisme, c'est aussi un problème récurrent des sociétés américaines, brésiliennes, etc. Quand à la marchandisation, elle est le signe d'une perte d'authenticité que le tourisme engendre («le tourisme est la chance d'aller voir ce qui est banal » p.131). Face à ces accusations de « fausse authenticité » et de banalisation, les auteurs évaluent cette marchandisation et ils sont très clairs : « sous cette critique du tourisme, se cachent une certaine utopie de l'expérience directe contrôlée par le visiteur et le visité et un mépris correspondant de ceux qui prennent plaisir aux voyages à Disney World ou aux visites dans les nombreux Hard Rock Cafés » (p.132).

Etant donné que ces évaluations ne satisfont pas les auteurs (les attaques sont davantage des opinions que des recherches sur le tourisme), ils proposent d'autres « critères justes pour évaluer le tourisme » de façon objective. Le nombre d'emplois directs ou indirects générés, le nombre global d'emplois dans la population locale, la proportion d'emplois qui conduisent à un avancement, les niveaux de salaires, etc., sont des exemples d'indicateurs que préconisent les auteurs. Mais ce sont surtout des indicateurs socio-économiques, concentrés sur la question de l'emploi. N'existe-t-il pas d'autre critère pour évaluer l'impact du tourisme ? Enfin de compte, cet article fait un travail de déconstruction sur les évaluations précédentes du tourisme urbain, pour essayer de donner une base plus objective pour les évaluations futures. Mais les auteurs auraient pu aller plus loin dans leurs indicateurs.

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