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Bale II et le financement des PME : Quels Impacts?

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par Mesmin Borgia DIKABOU
Université Paris Dauphine - Master en sciences de gestion 2006
  

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CONCLUSION

M.B. DIKABOU75

La reforme Bale II constitue une continuité dans la reforme du système bancaire depuis la mise en place des travaux de Bale I en 1974. C'est une révolution profonde de la réglementation bancaire. La gestion du risque est appréhendée de manière très étendue et flexible suivant le profil global de chaque agent à besoin de financement. Elle vise une meilleure adaptation des fonds propres par rapport aux risques encourus par chaque engagement suivant les portefeuilles de crédit.

Le développement des marchés financiers était censé supplanter le financement par intermédiation. On a plutôt constaté que ce mode de financement restait la source principale de financement des entreprises d'une part (avec le développement des opérations de fusion acquisition avec effet de levier -LBO-) et d'autre part les PME au sens de la définition de la commission européenne trouvent comme seul moyen de financement alternative à l'autofinancement le crédit bancaire.

Malgré le durcissement et l'évolution du coût du crédit, les PME sont toujours demandeurs du crédit intermédié. Ce qui laisse à penser que le vrai problème n'est pas le coût du crédit, mais plutôt la rentabilité du cycle d'exploitation. Tant que l'exploitation sera rentable, l'entreprise n'hésitera pas à investir par endettement. D'où l'approche (au niveau macroéconomique) tendant à corroborer la théorie de Modigliani & Miller sur la neutralité de la structure de financement sur le coût du capital de l'entreprise. Il en va de même des antagonismes entre entrepreneurs et propriétaire des entreprises (théorie néoclassique).

Mais en se plaçant dans la théorie micro-économique de la création de valeur au sens de l'EVA, on peut relativiser cette position car un différentiel d'un demi point sur les conditions de financement est créatrice de valeur par rapport à la rentabilité désirée des actionnaires et donc du chef d'entreprise de la PME au sens européen.

Il convient donc de ce fait de rechercher les conditions optimales de financement de son activité et optimiser les postes du bilan de sorte à créer davantage de la valeur.

Si le financement par autofinancement est moins coûteux que le financement externe, il faut en revanche disposer des ressources supplémentaires pour les mobiliser au service de la croissance de l'entreprise. Mais nous avons bien vu que la particularité des PME conduit inéluctablement vers le crédit intermedié et cela sans exempt de difficultés mis en relief à travers des relations difficiles entre les PME et les Banques.

L'objectif de la reforme Bale II, au-delà de la stabilité financière du marché international, a été d'assurer l'accès des PME au financement des marchés.

Cette reforme a mis en place une vrai révolution dans l'appréciation du risque de crédit des entreprises et particulièrement des PME.

La méthode forfaitaire d'évaluation du risque de crédit suivant la méthode Cooke a montré ses limites et les PME n'ont connu que des difficultés dans l'accès au financement. Dans la nouvelle réglementation, les conditions d'évaluation des risques ont été très améliorées par rapport à Bale I. Les pondérations aux risques reflètent mieux le risque des PME en considérant les nouvelles normes et règles prudentielles.

Cela va non seulement occasionner une baisse des coûts liés aux fonds propres réglementaires, mais aussi dynamiser davantage l'offre de crédit aux PME. Les conditions de la concurrence seront renforcées par les deux derniers piliers et les PME ne peuvent que voir leurs conditions de crédit s'améliorer et ce de façon majoritaire. Cela ne serait possible que pour les PME clientes des banques ou établissements de crédit ayant optés pour l'approche IRB. Il en serait autan pour les PME ayant appréhendées l'importance de suivre son rating et d'entretenir des relations de confiance avec son financier au sens large.

Par contre, les PME qui n'ont jamais fait l'objet de notation et les moins bien notées vont voir leurs conditions à contrario se détériorer. Il leur convient à ce moment de suivre voir approfondir les règles édictées pour améliorer leurs rating afin de prétendre accéder (ou profiter au mieux) avec moins de difficultés le marché du crédit.

Cette projection est à prendre avec précaution car la situation d'accès au crédit en France n'est pas la même que dans d'autres pays de l'Europe occidentale voir outre atlantique. En effet, 3 millions de Français appartenant à la catégorie «Near Prime» i.e. touchant entre 650 et 1500

euros sont presque exclu du marché du crédit (taux de refus de près de 60 à 6%)1. Cette situation est davantage plus restrictive avec les 4 millions des Français vivant en deçà du seuil de pauvreté. La corrélation est assez significative entre cette catégorie de la population et les chef ou créateur de TPE.

Toutefois, il sied de souligner que le seuil de 8% des fonds propres requis reste arbitraire. Il est certain que la réglementation en capital ne peut pas garantir à elle seule la stabilité du système financier. Seule l'appréciation à juste titre des risques liés aux engagements consentis par les banques demeurent efficaces pour lutter contre toutes crises financières.

En effet, le capital réglementaire n'a pas permis de couvrir les risques liés aux «subprimes» (crédits à risque adossées sur les titres immobiliers aux Etats-Unis d'Amériques). Les exemples patents de Northern Rock en Angleterre (citée précédemment) et en proportions négligeables de AXA AM, ODDO & Cie et BNP en France illustre les limites de cette assurance de stabilité. De ce fait un rééquilibrage se fait entre les investisseurs qui deviennent de plus en plus exigeants et très regardants sur les produits structurés dits dynamiques, les hedges funds et les autres produits à risque malgré leurs forts taux de rendement.

Au niveau de l'entreprise en général et des PME en particulière, les opérations de transfert et de partage de risque comme la titrisation des créances, l'affacturage et les dérivés de crédits restent des sources de risques qu'il convient de bien apprécier avant tout investissement.

En somme, le risque reste le domaine de l'aléatoire et malgré la complexité des algorithmes de calcul et de simulations, il est incertain voir prématuré de penser à la maîtrise effective de celui-ci.

Au terme de cette réflexion et au-delà de l'objectif pédagogique, nous avons tirés deux moralités sous formes d'interrogations et constats.

Le premier constat est de se poser la question de la collaboration entre les agences de notation et les sociétés notées qui ne sont autres que leurs clients. Cette prétendue indépendance mérite quant même d'être analysée.

1 AGEFI HEBDO du 8 au 14/02/2007, page 22.

M.B. DIKABOU77

Le deuxième constat c'est la volatilité du ratio devant résulter de cet accord dit Bale II et les conditions de concurrence à venir sur le marché du crédit. Etant donné que Bale II ne s'impose pas à tous les intervenants sur le marché, quelle garantie de concurrence loyale aurat-on sur un tel marché?

Les interrogations portent sur des pistes de recherche ou de réflexion sur l'indépendance des agences de notation par rapport aux entreprises notées (qui sont du reste leurs clients), l'arbitrage du marché entre une hyper réglementation et une opacité totale ; on peut aussi se poser la question du rôle de la presse financière dans la décision d'investissement sur les marchés monétaires et financiers.

On peut aussi se poser la question de savoir pourquoi on constate qu'en 2006 (annexe 12), pendant que le niveau des créances douteuses brutes est en baisse constant depuis 1999, le taux de provisionnement de ces créances par les banques ne baisse pas sinon augmente?

La moralité, c'est que ce travail nous a habitués davantage à un travail de recherche, de conciliation entre la pratique professionnelle et les données empiriques, l'analyse des études, la collecte d'information et nous ne pouvons qu'être soulagés au terme d'un tel travail.

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