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L'independance de la banque centrale : application aux cas des PVD

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par Zouhaier El ouardi
FSEG Tunis - Master 2006
  

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II-2 Application au cas de la politique monétaire :

D'après David Romer (1997), Kydland & Prescott (1977) ont démontré que le biais inflationniste est expliqué par l'incapacité des gouvernements à s'engager en faveur d'une politique faiblement inflationniste. Cependant, David Romer (1997) a étudié deux cas où le gouvernement est disposé à s'engager.

Le point de départ de l'analyse de Kydland & Prescott (1977) est que, si le niveau de l'inflation est faible, le coût marginal d'une augmentation de l'inflation serait peu élevé, dans ce cas le gouvernement sera incité à poursuivre une politique monétaire expansionniste en vue d'augmenter la production au-delà de son niveau normal. Mais comme les agents économiques savent que le gouvernement est incité à se conduire ainsi, ils n'anticiperont pas une inflation faible. En définitive, la poursuite discrétionnaire d'une telle politique aboutira à augmenter l'inflation sans même parvenir à accroître la production.

David Romer (1997) a analysé un modèle, où il a supposé que l'offre globale est donnée par la courbe de Lucas.9(*) Pour voir les implications du modèle, il a étudié deux modes de détermination de l'inflation anticipée. Premièrement, il a supposé le cas d'un engagement ferme de la part du gouvernement à maintenir un taux d'inflation avant que les anticipations ne soient encore formées. La première conclusion de David Romer (1997) est :

« Comme l'engagement est ferme, l'inflation anticipée sera égale à l'inflation réelle et la production sera donc égale à son niveau naturel. »10(*)

Deuxièmement, la détermination de l'inflation anticipée consiste, pour le gouvernement, à choisir l'inflation en considérant les anticipations d'inflation comme données. Il en sera ainsi lorsque l'inflation anticipée est déterminée avant que la quantité de monnaie n'augmente, ou si t et te sont déterminés en même temps. La figure qui suit représente le choix de t par le gouvernement, en fonction de te. Le gouvernement prévoit que, une fois le public fixe son choix sur le taux d'inflation optimal, *, le coût marginal d'une augmentation d'une inflation légèrement plus élevée que ce niveau optimal est nul, alors que le bénéfice marginal de l'augmentation de la production qui en résulterait est positif.

« Dans une situation de ce type, le gouvernement a donc intérêt à opter pour un taux d'inflation supérieur à *. A l'équilibre, en l'absence d'incertitude, les taux d'inflation effectif et anticipé sont nécessairement égaux. » 11(*) 

Comme le montrera le graphique il n'existe qu'un seul taux qui vérifie cette égalité à savoir EQ. Si l'inflation anticipée dépassait ce niveau, l'inflation effective serait alors inférieure aux anticipations des individus, et l'économie ne serait pas en équilibre. De même, si e < EQ , alors > e. Le seul équilibre possible pour est donc e = EQ, ainsi la production sera égale au niveau naturel. Intuitivement, l'inflation anticipée augmente tant que le gouvernement, pour qui e est donnée, n'a pas choisi de fixer au niveau de e . En résumé, le seul effet d'une politique discrétionnaire est d'augmenter l'inflation sans agir sur la production. Selon la nature de l'engagement de

l'Etat, le taux d'inflation et le niveau de la production seront identifiés.

t

45°

0

*

EQ

te

Figure 4 : Détermination de l'inflation quand le gouvernement n'est pas lié par aucun engagement

Source : David Romer ; « Macroéconomie approfondie » (1997) p 443

Dans le cas où le gouvernement agit à la discrétion, il y a absence d'engagement et donc il y a un problème d'incohérence dynamique (C'est La connaissance par le public de pouvoir discrétionnaire, et non ce pouvoir en tant que tel, qui est la source du problème de l'incohérence dynamique). Cependant, si l'Etat suit une norme fixe et le public croit en la crédibilité de cet engagement, il va anticiper un taux d'inflation conformément aux intentions du gouvernement. Contrairement, si le public doute de la conformité de l'engagement de l'Etat à suivre la norme (Ceci est possible dans le cas où les intentions du gouvernement sont males connues par le public. Par exemple, le public ne connaisse pas les préférences du gouvernement en matière de production et d'inflation, ou ce qu'il pense de l'arbitrage entre ces deux variables, ou ne sache pas si les annonces du gouvernement seront mises en oeuvre). Dans des situations de ce type, c'est l'attitude du gouvernement qui, au cours de la première période, révélera au public les intentions réelles du gouvernement et qui servira de base aux anticipations d'inflation. C'est le phénomène de réputation qui est pris en compte ici par les agents économiques. Dans ce qui suit, on présentera trois modes de conduite des autorités monétaires.

II- Discrétion, Règle et Tricherie :

En cas d'absence de crédibilité des autorités, le problème de l'incohérence temporelle et le biais inflationniste apparaissent. Barro & Gordon (1983b) ont montré son existence à l'aide d'un modèle. Ils ont aussi montré que chaque mode de conduite monétaire, implique un coût bien déterminé. Le choix d'une norme fixe parait, selon eux, la meilleure solution pour résoudre le problème de l'incohérence dynamique.

Le modèle : Barro & Gordon (1983b) :

A travers la démarche du modèle Barro & Gordon (1983b) ont expliqué les points essentiels se rapportant à une politique à la discrétion, ou si celle-ci suit une règle ou enfin si l'autorité responsable prend compte du phénomène de réputation (tricherie) dans la formulation de sa politique.

L'objectif des autorités monétaires entraîne un coût zt pour chaque période, tel que zt est décrit de la façon suivante :

zt = (a/2)( t )2 - bt (t - te) avec : a ; bt > 0 (1)

Le premier terme (a/2)( t )2 représente le coût d'inflation. (A noter ici que l'utilisation, par les auteurs, d'une forme quadratique implique que le coût d'inflation augmente plus que le taux d'inflation). Le second terme bt (t - te) présente le bénéfice d'un choc d'inflation (Etant donné que bt > 0 alors un accroissement de l'inflation non anticipée réduit les coûts ou en d'autres termes il augmente les bénéfices telle qu'une réduction du chômage ou un accroissement des revenus de l'Etat).bt est distribué d'une façon aléatoire avec une moyenne fixe et une variance V (bt) = ( b )2.

L'objectif des autorités monétaires à la date t exige la minimisation de la valeur actualisée du coût anticipé.

Soit Zt = E (2)

rt est le taux d'escompte appliqué entre l'instant t et t + 1. On suppose qu'il est distribué d'une façon stationnaire et qu'il est indépendant du paramètre bt.

Soit qt = 1/ (1 + rt) : facteur d'escompte. A l'instant t, la distribution de rt implique la distribution de qt . Avec moyenne de qt et V (q)2 variance de qt.

Les autorités monétaires contrôlent les instruments monétaires, ce qui leur permet de sélectionner le taux d'inflation t pour chaque période. En commençant par le cas d'information symétrique, le paramètre de bénéfice bt et le facteur d'escompte qt pour la période suivante ne sont connus par personne à la date t. Alors les autorités choisissent le taux d'inflation t sans observer ni bt ni qt . D'une façon similaire, les agents privés forment leurs anticipations te sans connaître aussi les deux paramètres bt et qt .

* 9 Le développement du modèle se trouve dans David Romer « Macroéconomie approfondie (1997) »

* 10 David Romer « Macroéconomie approfondie » (1997) 

* 11 idem

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