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Evolution des politiques environnementales françaises sur quarante ans

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par Valérie Lacroix
Université Libre de Bruxelles - Institut de Gestion de l'Environnement et d'Aménagement du Territoire - Master en Sciences et Gestion de l'Environnement 2008
  

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3.3. Réponses

Industrie

Les améliorations au niveau de la pollution et des prélèvements d'eau par l'industrie s'expliquent par la combinaison d'instruments conventionnels (contrats de branche84), économiques (redevances et aides à l'investissement) et législatifs (loi relative aux installations classées et le contrôle intégré de la pollution en 1976), ainsi que par le développement de technologies propres et l'effet de la crise industrielle (faisant disparaître bon nombre d'unités de production qui employaient un capital productif ancien, utilisant les techniques les plus polluantes).

En fonctionnant par branche d'activité, la distorsion de concurrence, résultant des coûts d'investissements en technologies propres, est évitée (au niveau national). La double incitation économique - qui pollue paie et qui dépollue est aidé - permet d'annuler les frais de l'Etat ainsi que de l'industrie (les aides étant puisées dans les recettes des redevances), voir même de procurer à l'industrie un avantage concurrentiel par rapport à ses voisins européens. (Barraqué 2007: 78) Nous verrons cependant que des effets pervers ressortent de l'emploi de ces instruments de type économique.

L'objectif de la loi de 1976 relative aux installations classées et le contrôle intégré de la pollution (1976) est de mettre en place les meilleures technologies disponibles à un coût économiquement acceptable. » (Theys 1998 : 29)

Au niveau des prélèvements l'augmentation du prix de l'eau contribue, avec les redevances, à instaurer le recyclage des effluents dans les processus de production. (voir infra)

Collectivités locales

La combinaison d'instruments conventionnels (contrats d'agglomération85) et d'instruments
économiques (doublement des redevances) résultant de l'application de la législation européenne

84 «Par ces contrats, passés entre l'Etat et une branche industrielle, la profession s'engage à réaliser un programme de réduction de pollution selon un échéancier et des modalités précises. En contrepartie, des aides exceptionnelles sont consenties, sans que le total du financement puisse dépasser 80 % du montant des investissements. » (Vallet 1975: 197-198)

85 Créés au milieu des années 80, les contrats d'agglomération s'adressent principalement aux grandes
communes présentant de faibles taux de dépollution. « Par ces contrats, les villes s'engagent sur des programmes

(directive «Eaux Résiduaires Urbaines» (91/27 1/CEE)) propulse le taux de raccordement des collectivités locales au début des années 90.

Au début des années 90, l'application de la directive européenne «Eaux Résiduaires Urbaines » pousse les agences à doubler les montants des redevances, afin de pouvoir réinvestir ces revenus en technologies de dépollution (même principe que pour l'industrie).

Venant contrer les effets de l'augmentation de la population et du niveau de confort, une synergie de causes (Ifen 2006) explique la stabilisation des prélèvements à usage domestique.

Agriculture

«Suite au rapport Hénin86 de 1980 une stratégie commune des Ministères de l'agriculture et de l'environnement a été mise en oeuvre [en 1984] » (Prieur 1991: 477). Notons cependant que les priorités d'intervention définies par le V° programme des agences de bassin (1987-1991) ne concernent pas l'agriculture. (Secrétariat d'Etat 1990 : 99)

Les politiques d'intervention au niveau agricole se mettent surtout en place à partir des années 90. Le Programme de Maîtrise des Pollutions d'Origine Agricole (PMPOA) (1993) fournit des aides aux investissements (stockage du fumier et du lisier). L'OCDE note ainsi une réorientation des dépenses agricoles, consacrées pour l'essentiel dans les années 80 au développement des irrigations, en faveur des PMPOA. (OCDE 1997 : 68) Créée en 2000, la taxe sur les pesticides (TGAP-pesticides) est transformée en redevance par la loi sur l'eau de 2006 (LEMA), au lieu d'instaurer un double dividende selon l'idée formulée par Alain Lipietz et d'autres économistes de l'environnement (Commission des affaires économiques du Sénat). Quant à l'idée d'instaurer une redevance azote spécifique aux cultures intensives, elle est finalement abandonnée par la LEMA suite aux pressions du lobby agricole.

Au-delà de la politique nationale, la PAC et l'impact minoritaire de ses réformes sont remises en cause: «la faible part des aides agro-environnementales dans les budgets, la dispersion des mesures sur le territoire et l'utilisation au sein d'une même politique d'instruments aux objectifs et effets antagonistes n'ont finalement pas permis d'inverser significativement les tendances par rapport à l'environnement » (ME 2006). (voir graphique 11)

Graphique 11

pluriannuels de dépollution bénéficiant de garanties de financement des agences de bassin. Le succès enregistré par cet outil de programmation tient au fait que, adaptée à la décentralisation, cette formule laisse aux collectivités locales l'entière responsabilité des choix, garantit une cohérence technique globale et permet détaler les engagements et les paiements sur plusieurs périodes. » (Secrétariat d'Etat 1990: 101)

86 Le rapport Hénin, du nom d'un chercheur à l'INRA, démontre la pollution des eaux par l'agriculture en s'appuyant sur les relevés de teneur en nitrate dans les cours d'eau.

Au niveau de la stabilisation des prélèvements d'eau par l'agriculture, «d'une part, les charges financières correspondantes sont de plus en plus élevées par rapport au gain obtenu sur la vente des récoltes ; d'autre part, les outils de pilotage se développent pour optimiser les apports d'eau. Enfin, les restrictions de plus en plus fréquentes par arrêté préfectoral limitant, voir interdisant les prélèvements pour l'irrigation incitent les agriculteurs à modifier leurs assolements pour mieux tenir compte du risque de crise » (Ifen 2006: 68).

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