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Evolution des politiques environnementales françaises sur quarante ans

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par Valérie Lacroix
Université Libre de Bruxelles - Institut de Gestion de l'Environnement et d'Aménagement du Territoire - Master en Sciences et Gestion de l'Environnement 2008
  

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4.3. Politique curative versus mesures préventives

La prépondérance d'une politique curative, qui traite les conséquences indésirables d'une activité humaine sur l'environnement, sur la voie préventive, qui remonte dans la chaîne des causalités, est une tendance qui se maintient jusqu'aujourd'hui. Elle se confirme au niveau des moyens consentis: «40 % des investissements des agences de l'eau concernent des mises en place de technologies propres et 60 % de la dépollution» (Science & Vie 2000: 74). Force est de constater que la technologie propre est le domaine exclusif de l'industrie.

La politique curative se répercute au niveau de la perception des principaux usagers - les industriels, les collectivités locales et les agriculteurs - en les déresponsabilisant dès lors qu'ils auront payé pour avoir pollué ou prélevé l'eau. (voir infra) Ainsi, l'une des principales critiques formulées envers l'agriculture est qu'elle ne participe pas aux frais alors qu'elle contribue largement aux problèmes.

Le premier rapport sur l'état de l'environnement de 1976 préconisait pourtant la mise en place de mesures préventives et non plus seulement curatives, orientation à nouveau annoncée par le PNE en 1991. Mais en 2002, François Guérold, hydrobiologiste membre du Comité de veille écologique de la Fondation Nicolas Hulot, critique encore l'insuffisance de la prévention. (Hulot 2002: 63-64)

Meublat met en cause la culture technique ainsi que les intérêts économiques liés à une dépollution synonyme de profits:

«La lutte contre la pollution de l'eau est avant tout une affaire d'ingénieurs, d'installateurs de tuyaux et de bâtisseurs de stations d'épuration, de béton87 pour simplifier. Cette culture technique (...) n'évolue que très lentement. On peut pourtant s'interroger sur l'intérêt qu'il y a à développer des procédés coûteux de dénitrification ou de déphosphoration, alors qu'une politique de taxation (les engrais) ou de normalisation (les lessives) permettrait probablement de freiner l'émission des polluants en question. Mais il est aussi vrai que la prévention ne rapporte pas grand-chose à l'exportation... » (Meublat 1991 : 48)

87 Souligné dans le texte.

Derrière les profits du secteur privé, se profile toute la batterie des enjeux socio-économiques - installation de nouvelles entreprises, emploi, croissance, ... - à laquelle les décideurs sont particulièrement sensibles:

«La composante éco-industrielle des programmes d'action publics destinés à prendre en charge les problèmes environnementaux n'est pas sans ambigüités. Dans la sphère politico-administrative comme dans le monde des affaires, il n'est pas rare de voir les préoccupations environnementales s'effacer derrière la possibilité de développer de nouveaux secteurs susceptibles de soutenir ou de relancer la dynamique économique. » (Rumpala 1999: 394)

Notons que cette tendance semble se vérifier au niveau des domaines de l'environnement dont la gestion technique est mise entre les mains du secteur privé: eau, mais aussi déchets ou énergie. Ainsi, le choix de la voie curative semble être étroitement lié à son intégration dans la logique socio- économique.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand