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Evolution des politiques environnementales françaises sur quarante ans

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par Valérie Lacroix
Université Libre de Bruxelles - Institut de Gestion de l'Environnement et d'Aménagement du Territoire - Master en Sciences et Gestion de l'Environnement 2008
  

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Conclusion

Nous proposons d'apprécier nos hypothèses de départ, soulignées au travers de l'étude, au regard de l'optique globale que nous avons dégagée lors de notre recherche. Les politiques environnementales inscrivent ainsi leur réussite ou échec relatifs dans l'évolution de trois niveaux interactifs: les institutions, le type de problématique et les instruments publics.

Confrontons notre première hypothèse, à savoir l'impact du contexte socio-économique porté par des acteurs/secteurs sur la réussite d'une politique, à l'analyse détaillée que nous venons de parcourir. Le point commun entre les secteurs étudiés qui présentent une multiplication ou une intensification de leurs sources d'impact semble être leur place dans le circuit de la consommation. L'acteurconsommateur exerce une pression trop forte par rapport à la disponibilité en ressources et à la capacité d'absorption de la planète. Alors que certains pays européens ont commencé à découpler leur empreinte écologique de leur croissance économique, celle de la France continue à croître. (AEE 2005: 205) Agir au niveau de la consommation est compliqué car cela implique une remise en question des modes de vie et, en définitive, des valeurs des citoyens. En tant que secteur prioritairement producteur, l'agriculture se place à part. L'agriculteur, acteur-producteur, s'est par contre organisé au sein d'un groupe de pression particulièrement puissant. Intervenir à ce niveau exige une volonté politique forte et une Europe unie dans ses intentions. Les instruments de communication et d'information semblent particulièrement utiles pour dépasser le rapport de force hostile avec le monde agricole (voir supra).

Notre deuxième hypothèse sous-entend la nécessité d'une gestion intégrée des politiques environnementales, d'une politique préventive versus curative et d'une vision à long terme des politiques, par opposition à la vision à court terme - en fonction des mandats - des politiciens. La notion de seuil optimal d'intervention implique la notion de seuil de tolérance du milieu récepteur, souvent mal connu.

Notre troisième hypothèse prend acte de la multiplication et de l'intensification de la majorité des sources d'impact liées à la poursuite d'un modèle de croissance fondé sur la consommation. Outre la constatation que les améliorations au niveau de l'environnement résultent souvent davantage du contexte global (chocs pétroliers pour les économies d'énergie) et de politiques sectorielles (choix du nucléaire/diminution des émissions de gaz à effet de serre), force est de constater que ces améliorations sont généralement soit compensées par l'augmentation des sources d'impact, soit remplacées par un autre problème d'ampleur et de gestion encore plus complexe.

L'exemple de la pollution atmosphérique soutient nos trois hypothèses: passage de la responsabilité des secteurs de la production (industrie et énergie) au domaine de la consommation (transports); intervention postérieure au seuil de tolérance du milieu récepteur (impacts sanitaires, pluies acides, changement climatique); compensation, voir dépassement des améliorations (diminution des émissions unitaires de NOx résultant des améliorations de la technologie automobile, globalement dépassées par la croissance du trafic routier).

L'eau présente le même type d'évolution sur quarante ans: mutation de la responsabilité imputée au secteur industriel à celui de l'agriculture; interventions des pouvoirs publics postérieures à l'altération de la ressource par les pollutions ponctuelles provenant de l'industrie, puis par les pollutions diffuses provenant de l'agriculture; uniformisation de la qualité médiocre des eaux les plus pures par la multiplication des sources d'impact provenant du secteur agricole.

Pour garder une note d'optimisme, notons que la combinaison de mesures choisies par la France a tout de même conduit à un assainissement relatif des eaux dans les domaines visés, à savoir l'industrie en premier lieu, suivie des collectivités locales. Les manquements, et par conséquent les principaux défis à aborder à ce stade de l'évolution de la politique de l'eau, sont à traquer aux niveaux de l'application du droit de l'environnement et des redevances, de la performance des ouvrages d'assainissement (réseaux et stations) et des pressions provenant de l'agriculture.

Les problématiques d'environnement d'il y a quarante ans semblent fondamentalement différentes de celles d'aujourd'hui. Au niveau des sources d'impact: facilement identifiables à l'époque, elles sont beaucoup plus nombreuses et plus diversifiées aujourd'hui. Au niveau des enjeux: touchant alors principalement l'environnement immédiat, ils s'étendent aujourd'hui à la planète, voire à l'espace (cas des déchets satellites). Au niveau des solutions: la foi dans la technologie et les instruments de gestion traditionnels ne suffisent plus aujourd'hui, et il s'agit d'inventer de nouveaux outils, de les combiner avec les anciens, de créer de nouveaux rapports de force, etc. Au niveau de la responsabilité, avec le passage de la production à la consommation, et par conséquent à la nécessité de modifier les valeurs... Ces changements d'échelle ont pris place tandis qu'en parallèle, la confrontation de l'environnement à l'économie s'est mutée en intégration réciproque. Mais à y regarder de plus près, l'économie ne se plie vraiment à l'environnement qu'en cas de bénéfices avérés. En usant de l'image de cellules, l'économie semble plutôt avoir phagocyté l'environnement.

Dans ce contexte de Croissance à tout prix, un processus ouvert comme le Grenelle aura-t-il la force d'impulsion pour ne serait-ce que faire dévier la machine infernale de sa trajectoire? D'autant plus que la menace d'une crise économique mondiale risque de focaliser l'attention et de faire passer aux oubliettes les promesses de changement. Pour éviter que ne s'essouffle à nouveau une phase institutionnelle inscrite dans le temps politique court, l'Enjeu doit maintenant être approprié par le citoyen.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein