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Inspection des denrees alimentaires

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par Lydie Flore SOULOUNGANGA DIBOTY
E.P.C.A. - Inspecteur Concurrence et Consommation 2008
  

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Conclusion

Annexes

Bibliographie

Introduction

L'économie du Gabon demeure étroitement dépendante de l'exploitation de ses ressources minières et forestières ; la faible contribution de son secteur agricole au PIB le pousse inexorablement à se tourner vers l'importation tous azimuts des denrées alimentaires pour pallier le besoin d'alimentation de sa population. Son rôle régalien l'oblige donc à éliminer et prévenir tout risque de contamination, mais aussi à s'assurer que tout ce qui est importé ou produit localement est sécurisé, salubre et conforme.

Pour prévenir toute dérive, le décret n° 000665/PR/MEFBP portant création, attribution et organisation de la DGCC donne comme principale mission à celle-ci d'assurer la défense et la protection des intérêts des consommateurs. Pour mener à bien cette mission, elle use d'outils et de techniques dont les principaux sont l'enquête et le contrôle. C'est ainsi qu'elle intervient dans la chaîne de production des denrées alimentaires tant en amont (production ou importation) qu'en aval (distribution). Il faut entendre par denrée alimentaire « toute substance traitée, partiellement traitée ou brute constituant une marchandise destinée à l'alimentation humaine ou animale ». Cette définition englobe les boissons, les chewing-gums et toutes les substances utilisées dans la fabrication et le traitement des aliments, à l'exclusion des substances employées uniquement sous forme de médicaments, de cosmétiques ou de tabac.

Le rôle joué par l'alimentation a bien évolué. La tendance passée consistait à éviter les aliments nuisibles pour la santé, celle actuelle recherche simplement la satisfaction du besoin physiologique. Les récurrents problèmes liés au chômage, à la pauvreté, aux familles nombreuses, ... conditionnent les consommateurs et ne leur laissent guère le libre arbitre dans leur choix. La conséquence qui s'en suit est l'apparition, sur les étals des marchés, des denrées alimentaires non sécurisées, insalubres et non conformes.

Une préoccupation majeure peut donc être relevée :

Quels sont les différents mécanismes mis en oeuvre par l'Etat pour garantir l'innocuité des denrées alimentaires sur le territoire gabonais ?

Répondre à cette question, revient d'abord à énumérer les problèmes qui sous-tendent notre étude et dont les solutions constitueront les fondements du ou des outil(s) étatique(s) choisi(s). Ce sont particulièrement ceux relatifs :

Aux modes de décision des contrôles/enquêtes des structures commerciales ; Au contrôle des denrées alimentaires et ;

A l'application de la chose jugée.

L'objectif final de ce travail est de faire une évaluation technique de l'inspection des denrées alimentaires qui anticipe toute déviance, avec comme résultat concret de

proposer et des équipes hétérogènes plus efficaces et efficientes.

Notre démarche structurante s'articulait, par conséquent, autour des questions suivantes : Quelle est la motivation qui déclenche l'inspection (l'enquête ou le contrôle spécifique) des denrées alimentaires ?

Quelles informations sont recueillies sur le terrain ?

Et quelles en sont les finalités ?

La réponse à la première question s'appuie sur l'analyse, dans le titre I au chapitre 2 aux sections 1 et 2, qui pousse l'administration à inspecter les denrées alimentaires.

Les deux dernières questions dans le titre 2, au chapitre 2 et aux sections 1 et 2 quant à elles, nous permettent de délimiter le type de démarches en cas de prélèvement d'informations ou de constatation d'infraction.

Une étape incontournable de cette démarche est, après critique de l'approche du terrain par la DGCC, de proposer des solutions en vue d'optimiser l'inspection des denrées alimentaires en République Gabonaise.

I ~~ Organisation et fonctionnement de la DGCC

Chapitre 1 : Organisation de la Direction Générale de la Concurrence et de la Consommation

L'évolution du Ministère de l'Economie, des Finances, du Budget, et de la Programmation des Investissements, depuis l'indépendance, est principalement marquée par l'implication croissante de l'État dans la vie économique du pays. L'élargissement des missions remplies par celui-ci est rendu tangible par l'apparition de nouvelles directions au cours de son histoire. Ainsi, dans le cadre de l'application de sa politique gouvernementale en matière de concurrence et de consommation, l'Etat s'est doté, par son biais, d'un département actif chargé d'accomplir au quotidien ces missions : la Direction Générale de la Concurrence et de la Consommation.

C'est au sein de cette structure que j'ai effectué mon stage académique en vue de l'obtention du diplôme d'Inspecteur de la concurrence et de la consommation.

Section 1 : Historique et Mission de la Direction Générale de la Concurrence

et de la Consommation

La Direction Générale de la Concurrence et de la Consommation (DGCC) créée par décret n° 000665/PR/MEFBP du 9 août 2004 portant création, attribution et organisation de la DGCC, est placée sous la tutelle du Ministère de l'Economie et des Finances, du Budget et de la Programmation des Investissements, chargé de la Privatisation. Elle est l'outil du développement au service du consommateur économique du Gabon (Cf. Annexe V), et est composée de :

Un cabinet du Directeur Général ;

Une Direction de la Concurrence ;

Une Direction de la Consommation ;

Une Direction de la Répression des Fraudes et du Contentieux ;

Une Direction du Personnel et des Moyens ;

Une Direction des Services Provinciaux ;

Une Inspection des Services et ;

Des Services Rattachés.

Elle est issue de la fusion de la Direction Générale des Prix et des Enquêtes Economiques du Ministère de l'Economie, des Finances, du Budget et de la Privatisation et à celle de la Direction Générale de la Consommation du Ministère du Commerce, du Développement Industriel, chargé du NEPAD. C'est le bras séculier de l'Etat chargé de mettre en oeuvre, par différents mécanismes, la politique du Gouvernement en matière de concurrence et de consommation. Elle est une administration de terrain qui a pour mission de protéger les intérêts économiques des consommateurs. Ses actions sont orientées autour de plusieurs axes parmi lesquels, nous pouvons citer :

La prévention des pratiques anticoncurrentielles et le pourvoi à leur répression ; Le suivi de l'évolution du marché et du prix ;

La Veille de la transparence des procédures de marché public et de délégation de service public ;

La régulation de la concurrence ;

La loyauté des transactions commerciales ;

L'assurance de la défense et de la protection des intérêts économiques des consommateurs.

C'est singulièrement ce dernier axe qui nous a intéressé avec deux (2) objectifs : Garantir la qualité et la sécurité des produits et des services et constater et réprimer les infractions à la réglementation de la concurrence et de la consommation conformément aux textes en vigueur.

Section 2 : Mission et objectif de la Direction de la Répression des Fraudes et du Contentieux

La DRFC, au sein de laquelle nous avons effectué notre stage, en ce qui la concerne, est notamment chargée de :

Veiller à l'application de la réglementation sur la concurrence et sur la consommation ;

Constater et réprimer, conformément aux textes en vigueur, toutes les infractions à la réglementation sur la concurrence et la consommation ;

Procéder à des contrôles périodiques ;

Gérer des dossiers contentieux et ;

Représenter l'administration devant les juridictions en liaison avec l'agence judiciaire du trésor.

Elle comprend le service de la Répression des Fraudes et du service du Contentieux. Ils sont particulièrement chargés, pour le premier de :

L'exécution du programme des contrôles périodiques ;

L'assistance aux services provinciaux ; Suivi des dossiers contentieux et ;

L'établissement et la mise à jour des fichiers sur la fraude.

Le second, quant à lui, est chargé de :

La liquidation des dossiers ;

Règlements transactionnels ;

Suivi du recouvrement des amendes et pénalités par le Trésor Public et ; Suivi des actions en justice.

Chapitre 2 : Activité réalisée à la Direction de la Répression des Fraudes et du Contentieux

L'ensemble des missions assignées à la DRFC sont assurées par le recueil d'informations, la sensibilisation et l'inspection (contrôle/ enquête, suivi et évaluation des résolutions prises). Ces outils sont utilisés dans le cadre de la protection du consommateur. C'est ainsi que nous nous sommes particulièrement intéressés à l'inspection, qui semble t-il est un outil complexe et fastidieux à manipuler, tant il faut du temps et de la dextérité pour arriver aux objectifs escomptés. Le but recherché était d'arriver à cerner tous les contours de son utilisation aux fins de la maîtriser.

Nos investigations nous ont d'abord amenées à identifier son « mode d'emploi », d'apprécier ensuite l'utilisation qui en est faite à la DGCC et enfin de proposer des améliorations dans son maniement au quotidien.

Section 1 : Supports règlementaires et législatifs de cette activité

L'inspection officielle des denrées alimentaires exercée par la DGCC dans l'optique d'en vérifier la conformité conformément aux textes législatifs et règlementaires y compris les conditions de leur production, leur conditionnement, leur transport, leur transformation, leur commercialisation ont pour but de :

Assurer la loyauté des transactions commerciales ;

Protéger la santé des consommateurs et ;

Défendre les intérêts économiques des consommateurs.

La DGCC n'est pas le seul département chargé de l'inspection des denrées alimentaires ; d'autres structures administratives gabonaises sont aussi chargées des questions d'inspection des denrées alimentaires. Ce sont notamment :

La Direction Générale de l'Agriculture régie par le décret n° 0001 1/PR/MAEDR du 7 janvier 1977 portant attributions et réorganisation du Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et du Développement rural ;

La Direction du Génie Sanitaire et de l'Hygiène Publique du Ministère de la Santé
Publique par le biais du décret n° 00820/PR/MSPP fixant l'organisation et le

fonctionnement de cette Direction ;

Le Service de la Qualité et de l'Inspection Sanitaire (SQIS) de la Direction Générale des Pêches et de l'Aquaculture du Ministère des Eaux et Forêts et ;

Les Mairies par l'entremise de la loi n° 14/96 relative à la décentralisation.

Pour ce faire, les principaux textes mis à la disposition de la DGCC que nous avons ressortis dans le cadre de cette étude sont :

La loi n°29/63 du 15 juin 1963 portant réglementation des prix en République Gabonaise ;

La loi n°14/98 du 23 juillet 1998 fixant le régime de la concurrence en République Gabonaise ;

L'ordonnance n°50/78 du 21 août 1978 portant contrôle de la qualité des produits et des denrées alimentaires et répression des fraudes en République Gabonaise ;

Le décret n° 000665/PR/MEFBP portant création, attribution et organisation de la Direction Générale de la Concurrence et de la Consommation ;

Le décret n°01521/PR/MEFBP du 08 août 2004/MCIPPMEPMIA du 30 décembre 1998 portant visite, contrôle de la qualité, prise d'échantillons, contrôle douanier des conteneurs des produits et des denrées alimentaires congelés d'importation avant toute mise en consommation ;

L'arrêté n°426/MEFBP/DGCC du 24 mars 2005 fixant les conditions de transport et de conservation des produits et denrées alimentaires et ;

L'arrêté n°129/06/MEFBP/CABME/SG/DGCC du 22 février 2006 fixant les conditions de suspension des importations des produits et denrées alimentaires en cas de déclaration d'une épizootie ou d'autres pathologies animales ou végétales.

Le cadre légal prévoit aussi pour les inspections des denrées alimentaires, à la disposition des Contrôleurs et des Inspecteurs (constitués en équipe ou brigade) de la DGCC, des fiches de constat préalablement élaborées. Ces différentes investigations doivent être menées de façon régulière dans les différentes unités de production, de stockage, de conditionnement et de commercialisation des denrées alimentaires. La procédure légale consiste donc à effectuer trois (3) passages qui se décomposent comme suit :

Premier passage : élaboration d'un rapport, adressé aux services compétents de la Direction Générale, présentant la situation de l'établissement et les recommandations à satisfaire par l'entité contrôlée dans un délai déterminé ;

Deuxième passage : en cas de non application des différentes recommandations, une convocation suivie d'une amende et d'un report d'échéance lui sont accordés ; puis un certificat de conformité, n'excluant pas des visites périodiques d'inspection, lui est adressé à des fins publicitaires en cas de respect des prescriptions de l'administration et ;

Troisième passage : en cas d'inapplication des différentes recommandations de l'administration, l'entité se verra fermer provisoirement jusqu'à la mise en conformité complète et paiement d'une deuxième amende pour récidive. Et ce, suite à la requête adressée par le Directeur Général au Procureur de la République aux fins de protéger les intérêts des consommateurs.

Au cours des inspections, les équipes affectées sur le terrain peuvent procéder à la saisie partielle ou totale des denrées alimentaires qui présenteraient les anomalies suivantes :

Présence des moisissures sur les denrées alimentaires ;

Denrées alimentaires douteuses (en décomposition, décongelées et recongelées, ...) ;

Présence des croûtes sur les denrées alimentaires ;

Dates limites de ventes ou de consommation dépassées, étiquetages falsifiés Défaut de codification, codification non-conforme à la codification internationale ; Denrées n'ayant ni date de production, ni date limite de vente, signes évidents de fraudes.

Une destruction systématique du stock est opérée avec paiement des frais y afférents par le responsable de la structure et d'une amende d'avarie.

A cet effet, toute destruction donne lieu à la délivrance des actes suivants :

Le certificat d'avarie : délivré au responsable de l'établissement lors d'un constat d'avarie ;

L'acte de saisie de destruction : autorisation de la destruction du stock ;

Le procès verbal de destruction : délivré par l'administration après la destruction du stock saisi.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway