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L'utilité d'une coopération technique au sud du Sahara: Le cas des relations Cameroun-Unesco

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par Gérard Martial AMOUGOU
Université de Yaoundé II SOA - DEA en Science politique 2006
  

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C. CONCEPTS ET ÉTAT DE LA QUESTION

1. CLARIFICATION CONCEPTUELLE

1-1. COOPERATION TECHNIQUE.

La coopération est définie de manière laconique comme une action de participer à une oeuvre commune. Elle suppose donc la collaboration, si ce n'est la coresponsabilité. Aussi, serait-elle de plus en plus considérée dans le contexte international comme une politique par laquelle un pays (généralement du Nord) apporte son soutien au développement des nations moins avancées.

Encore appelée assistance technique, la coopération technique fournit en général des services indépendants en matière de formation et d'expertise. Elle ne nécessite pas d'autres apports ou d'autres types d'objectifs précis tels que ceux définis par des projets matériel, financier et humain, dans le domaine d'expertise de la partie donatrice en vue de soutenir celle bénéficiaire dans son aspiration au développement. Dans la perspective de Domergue, elle remplit une double fonction : « elle peut d'une part aider à combler l'écart entre le potentiel national de compétence technique et les besoins qui, dans ce domaine, découlent des programmes de développement, d'autre part, elle sert à renforcer et à compléter la capacité nationale de formation de personnel qualifié. » Aussi peut-on dire que la coopération technique renforce les effectifs en même temps qu'elle apporte en qualité. (EVINA, 1982 : 72)

La coopération technique, de ce fait concerne un domaine particulier, spécialisé, de l'activité ou de la connaissance qui consiste en des applications de la connaissance théorique,

dans le domaine de la production et de l'économie. On peut de ce fait citer, entre autres, les conseillers techniques, experts sur le terrain et les prestations matérielles.

Nonobstant ces indications, il importe de confesser un léger penchant pour la conception réaliste qui voudrait qu'à l'heure de la mondialisation, la coopération ne saurait se définir comme une faveur qu'un État ou groupe d'État accorde à un autre : elle sert les intérêts des différentes parties (Kissinger, 2003). Ceci d'autant plus qu' « une véritable coopération ne se limite pas à l'aide, c'est-à-dire à l'octroi de flux financiers ou de projets de développement du Nord vers le Sud », elle consiste plutôt en « l'aménagement des règles (...) en vue de permettre aux pays les plus faibles de trouver leur place dans des échanges internationaux en forte croissance » (Brunel, 1997 : 4).

1-2. DÉVELOPPEMENT

Le développement est un concept polysémique qui désigne sommairement « un accroissement dans le revenu moyen par tête diffusé largement parmi les groupes professionnels et sociaux qui dure au moins deux générations et devient cumulatif » (Higgins) Dans son aspect formel et plus ou moins complète, il se définit comme une configuration des mutations mentales et sociales rendant une population apte à accroître cumulativement et durablement son produit réel global. Mieux le développement désigne un « changement des structures mentales et des habitudes qui transforment les progrès particuliers en progrès tout social. Cette conception qui est sans rappeler la vision d'Adam Smith, et qui déborde assez la dimension économique, se retrouve confirmée sous la plume de Nga Ndongo (1998) pour qui le développement peut se concevoir comme un processus dynamique de changement de l'environnement, naturel ou sociétal, en vue de la transformation de l'humaine condition » (Mbida, 2006 : 23) Aussi, suivant la catégorisation du sociologue camerounais, trois dimensions principales se rattachent au développement : à savoir la dimension quantitative, plus visible et se traduit par l'acquisition et l'accumulation « d'une certaine qualité de biens ou par la réalisation d'un certain nombre de performances économiques ou sociales statistiquement mesurables » (idem) La dimension qualitative intègre la donne culturelle, voire spirituelle à la notion. Le développement compétitif enfin s'illustre de plus en plus dans le nouveau contexte mondial marqué par une compétitivité sans précédent, où la « survie » est fonction des capacités d'adaptation et d'amélioration constante des performances individuelles et/ou collectives. « Etre développé (ici), c'est être à l'abris d'une domination extérieure. Se développer, c'est agir pour sa libération et son émancipation » (idem : 24)

Certains facteurs restent indispensables à l'émergence du développement. Nga Ndongo en a répertorié trois principaux6 que sont la raison, la démocratie et la science ou technologie. Plus encore, Mc Clelland, dans une perspective psychologique va également desceller une sorte de « virus mental » baptisé Need for Achievement, déterminant dans l'expansion sociale, économique et culturelle des peuples. Il s'agit d'une posture, si ce n'est d'un état d'esprit à même de pousser continuellement les hommes dans leur devenir historique, à `bien' et à `mieux' faire qu'auparavant.

Plus fondamentalement, le concept de développement tel que nous l'appréhendons dans le cadre de la coopération instituée entre le Cameroun et l'UNESCO, devrait, tout en préservant les dimensions sus évoquées, focaliser davantage d'attention sur l'aptitude des acteurs sociaux (individuels ou collectifs) à l'appréhender dans une perspective inclusive. Vu sous un tel angle, le développement plutôt qu'une finalité devient un moyen par lequel l'individu se réalise en tant qu'être humain au plein sens du terme. Considéré ainsi comme un « acteur actif » et non plus seulement comme une « réalité passive » à l'égard de laquelle on imposerait des « plans de sauvetage », l'individu désormais placé au centre de tout processus de développement devient potentiellement un acteur à part entière de l'Histoire. Il s'agit en effet de la dimension anthropologique du développement qui postule que les avis et aspirations des populations riveraines soient pris en compte dans l'opérationnalisation des programmes de développement. C'est ce que Massimo Tommasoli appelle « Le développement participatif ».

Reconsidéré sous l'angle anthropologique, le concept de développement va ainsi désigner « l'ensemble des pratiques et des représentations sociales exprimées par des sujets qui participent à des interventions de changement planifié. » (Tommasoli, 2004 : 9) Cette définition semble être la plus adaptée à notre étude dans la mesure où « tous » les sujets impliqués à divers échelons de la coopération Cameroun-UNESCO, peuvent s'approprier des processus de transformation entraînés par elle. Le développement participatif vise ainsi à « corriger une contradiction de la coopération internationale selon laquelle le rôle principal au sein des processus de changement programmé serait confié à des planificateurs (hommes politiques, diplomates et techniciens) dépositaires d'un savoir expert et non pas aux protagonistes de ce changement » (idem : 10) Il s'agit au total d'un regain d'intérêt sur les dimensions sociales du développement et d'une réhabilitation du concept de participation populaire dans les rhétoriques des acteurs de la coopération internationale.

6 Qualifiés de « provincialistes » par Roger Patrick Mbida.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe