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Identification et analyse des différents travaux entrepris dans le cadre de la gestion de la biodiversité végétale dans le département du sud de 1980 à  2000

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par Jean-Pierre ALADIN
Université d'Etat d'Haiti ( UEH) - Ingénieur agronome 2002
  

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5.2-Etat de conservation des espèces endémiques

5.2.1- Présentation des espèces endémiques menacées

Les espèces sont exposées à des conditions géo-climatiques différentes suivant leur localisation dans le département. Toutes les espèces ne réagissent pas de la même façon face une même situation. Le traitement reçu, l'utilisation courante qu'on en fait et leur niveau de rusticité leur confère des statuts différents. Il y a des espèces qui sont totalement disparues à cause qu'elles n'ont pas subi de traitement favorable, d'autres sont très rares à trouver pour des causes naturelles et artificielles, d'autres sont menacées, vulnérables ou en danger mais ont quand même une chance moyennant une attention spéciale et il y en a qui sont indéterminées. Parmi ces dernières, il est évident que qu'il y en a qui sont fragiles surtout dans les zones méprisées car il n'y a pas d'études qui soient faites pouvant révéler leur statut.

Le tableau 4 permet d'avoir une idée sur le niveau de menace auquel font face les ressources naturelles végétales du Sud.

Tableau 4 Espèces Endémiques du Sud menacées suivant la liste rouge de l'UICN

Statut

Rare-%

Vulnérable-%

En danger-%

Indéterminée

%

Total

Espèces End. du Sud

4

1,95

5

2,43

23

11,21

11

5,36

205

Source: Elaboration à partir de la liste rouge de l'UICN, 1994

Ce tableau montre que environ trente deux (32) espèces endémiques sont très menacées se basant sur les études déjà réalisées et menacent d'être disparues si l'on ne réagit pas. Les cent soixante treize (173) qui ne sont pas mentionnées sont de statut indéterminé jusqu'à présent mais avec la persistance de la dégradation de l'environnement et qu'il n'y a pas de nouvelles études pouvant prononcer sur leur statut. On peut déduire alors qu'il y en a sans doute qui sont aussi menacées. Ces menaces concourent à une rareté extrême voir extinction totale de certaines espèces si des mesures de préservation et de protection ne sont pas prises.

5.2.2- Etude de cas sur les espèces endémiques à Camp-Perrin

Une étude de cas à Camp-Perrin prouve que les choses vont de mal en pis. Les espèces ne sont pas vraiment protégées. Les interventions ne répondent pas aux vrais problèmes. Selon les résultats des travaux déjà réalisés, seize (16) espèces sont endémiques à Camp-Perrin mais pour l'instant la situation est changée. D'abord, voici la flore endémique de Camp-Perrin présenté dans le tableau 5.

Tableau 5 Liste des espèces endémiques recensées à Camp-Perrin

Genre

Epithète

Famille

Colubrina

berteroana Urb.

Rhamnaceae

Cissus

haitiensis Urb. et Ekman

Vitaceae

Carpodiptera

simonis Urb.

Tiliaceae

Sagraea

cinerea Urb. & Ekman

Melastomataceae

Mecranium

microdictium Urb & Ekman

Melastomataceae

Pilea

distantifolia (L) Liebm

Urticaceae

Phenax

ekmanii (L) Liebm

Urticaceae

Manekia

urbanii Trel.

Piperaceae

Psychotria

plumieri Urb.

Rubiaceae

Exostema

angustifolium Rich.

Rubiaceae

Rhytidophyllum

bicolor Urb.

Gesneriaceae

Bourreria

albo-punctata Jacq.

Boraginaceae

Micrpholis

polita Griseb

Sapotaceae

Eugenia

plinoides Urb & Ekman

Myrtaceae

Eugenia

perrianiana Urb. & Ekman

Myrtaceae

Guarea

sphenophylla Urb.

Meliaceae

Source: Flore d'Haiti, 1930 et Flora hispaniola, 1996

Actuellement, cette flore diminue considérablement et ceci a plusieurs causes. Parmi les espèces endémiques de Camp-Perrin, d'abord il faut dire qu'il y en a qui sont naturellement rares comme le Cissus haitiensis Urb et Ekman, Rhytidophyllum bicolor Urb, Eugenia plinoides Urb & Ekman et Eugenia perrianiana Urb. & Ekman. Cela sous entend que cette situation ne dépend pas tellement des actions de l'homme; elle y serait même en absence de l'homme. On dit qu'elles sont naturellement rares car avec les changements effectués dans notre planète, les conditions qu'elles réclament pour un bon fonctionnement deviennent différentes de jour en jour de celles offertes par l'environnement de la zone. Ces espèces naturellement rares représentent environ 25% de l'ensemble des espèces endémiques de Camp-Perrin.

5.2.2.1- Causes de rareté

Cependant, outre la cause de rareté naturelle, il y a d'autres qui reçoivent des menaces qui sont directement liées à des actions de l'homme à savoir l'utilisation locale qu'on en fait, au mode d'exploitation du milieu où elles se trouvent. Ensuite, leur localisation géographique et les exigences propres des espèces endémiques peuvent être une cause de rareté car la pérennité de l'espèce réclame un ensemble de facteurs liés directement au climat et à la géographie.

5.2.2.1.1- Utilisation locale

Pour ce qui est de l'utilisation locale, l'abattage à outrance des arbres pour la charpenterie, l'ébenisterie, le chauffage, la fabrication du charbon de bois et surtout pour l'augmentation de l'espace cultivable constituent la cause principale. Ceci est directement lié à la situation socio-économique des gens. Environ quatre vingt pourcent (80%) de la population est rurale et vit de l'agriculture or l'agriculture souvent pluviale ne permet pas à toute la population de subsister. Durant les périodes de soudure, les gens sont bien obligés d'en faire ces utilisations.

5.2.2.1.2- Localisation, mode d'exploitation et exigences du milieu

Concernant la localisation, le mode d'exploitation du milieu et les exigences des espèces endémiques, les végétaux sont différents. Chacun a ses exigences géo-climatiques propres. Elles ne poussent pas n'importe où dépendant des facteurs et des composantes du climat. C'est ce qui explique que dans telle zone on trouve telle espèce et pas telle autre. Suivant le résultat du travail fait à Camp-Perrin, l'espèce vérifiée se trouve à des situations climatique, topographique et géographique différentes. Le tableau 6 ci-après présente les détails.

Tableau 6 Représentativité des espèces endémiques menacées vérifiées à Camp-Perrin

Espèces

Noms scientifiques

Localité

Nbre de pop/ Nbre de sujets

Coordonnées géographiques (élev, Latt, Long)

Bois d'ortie rouge

Carpodiptera simonis Urb

Laporte

4/ 29

301m, 18.32000o N, 0785613o W

Bois d'ortie rouge

Carpodiptera simonis Urb

Bas-Camp

2/ 16

298m, 18.321000o N, 0786324o W

Bois d'ortie rouge

Carpodiptera simonis Urb

Laporte

3/ 16

229m, 18.321100N, 073.866240W

Bois d'ortie rouge

Carpodiptera simonis Urb

Bas-Camp

1/ 1

193m, 18.322500N, 073.89460W

Bois d'ortie rouge

Carpodiptera simonis Urb

Lasivet

2/ 20

298m, 18.319310N, 073.8563310W

Bois d'ortie rouge

Carpodiptera simonis Urb

Lasivet

1/ 7

263m, 18.336630N, 073883870W

Source: Enquête de l'auteur

Ce qui est représenté dans le tableau ci avant est le résultat d'une étude de cas faite à Camp-Perrin pour vérifier la réalité. Une seule espèce en réalité a été vraiment vérifier dans toute la zone de Camp-Perrin et ceci à des positions géographiques différentes. Vu le problème qui existe à pouvoir trouver parfois le nom vulgaire de quelques plantes, il peut avoir la présence d'une éventuelle espèce dont on ignore son nom vulgaire. Souvent le nom qu'on donne à l'espèce dans la zone n'est pas celui formellement utilisé dans les ouvrages. D'où la difficulté de faire une bonne vérification. Donc ce résultat n'est pas exhaustif.

L'espèce en question est le bois d'ortie rouge ayant pour nom scientifique Carpodiptera simonis Urb. Elle se présente parfois dans des populations denses et parfois clairsemées. On dirait qu'elle s'adapte à différents types d'écosystèmes. Dans son environnement immédiat, il y a d'autres espèces forestières comme le bois pinny, la trompette, l'acajou, le bois blanc et le flamboyant, des espèces fruitières comme manguiers, avocatiers et cirouelle mais sont soit introduites ou de nature exotique. Dans quelques parcelles il y a des cultures saisonnières telle comme le maïs, la banane, le haricot et le manioc. Cette espèce s'organise en de petits groupes ou de petites populations composées ayant en moyenne six (6) sujets qui sont en majorité des jeunes.

Presque toutes les parcelles où elle est présent sont en propriété et l'une des raisons qu'il y en a beaucoup parce que les propriétaires savent quand même son importance. On l'utilise souvent dans la charpenterie et dans l'ébénisterie. Parfois la nécessité financière oblige les habitants à les abattre pour faire du charbon surtout dans les parcelles en faire valoir indirect. C'est l'une des raisons pour lesquelles on ne constate que de jeunes sujets dans ces parcelles. En outre, dans les centres de production de plantules, cette espèce n'est pas prise en considération car la régénération se fait par graine et souvent de façon naturelle.

5.2.3- Description du Bois d'ortie rouge (Carpodiptera simonis Urb)

5.2.3.1- Description botanique

Carpodiptera simonis Urb de nom vulgaire bois d'ortie rouge est un arbre moyen faisant dix mètres de hauteur environ. Il a des feuilles pennées avec des pennes allongées et un port un peu étalé. Il appartient à la famille des tiliaceae. Il développe parfois un grand tronc utilisé dans l'ébénisterie. Ses feuilles peuvent être utilisé dans l'alimentation animale.

5.2.3.2- Position géo-climatique et édaphique

Le bois d'ortie rouge est un arbre qui pousse à différents milieux. Présent dans presque tous les types d'écosystème de la zone, on le recense à des altitudes relativement basses (220 m) comme des moyennes altitudes (350 - 400 m). Il habite partout surtout dans des écosystèmes humides; au bord de ravine, en flanc de morne à relief pentu et très accidenté et même sur les plateaux semi humides.

Il pousse dans une très grande variabilité de sol qui quelque part est de couleur brun foncé et d'autre part est rouge ou brun gris. La texture est le plus souvent sableuse à basse altitude et un peu argilo-sableuse ou un peu fine à haute altitude.

5.2.3.3- Analyse de cet état de fait

Cette espèce à ce qu'il parait n'est pas exigeante. Contrairement aux autres soit qui sont naturellement rares ou bien ce qui ne sont pas rustiques, elle pousse partout ou il y a des conditions différentes. Une hypothèse que Camp-Perrin répond aux exigences faites par le bois rouge serait vérifiée.

Les espèces endémiques au département du Sud ne sont pas prises en considération par les acteurs. Parfois, les espèces touchées ne sont celles qui nécessitent vraiment les interventions.

Il est à se questionner sur l'éventuelle possibilité d'application de la philosophie du bailleur. Les projets ont souvent des titres évocateurs mais une réalisation trompeuse car si l'on prend par exemple la protection de la biodiversité végétale devrait contenir logiquement des actions de protection concrète des espèces végétales endémiques.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard