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L'impact macroéconomique d'un consortium d'exploitation pétrolière : le cas de l'unité de production de Doba au Tchad

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par Siniki BOPABE
Université Catholique d'Afrique Centrale - Maitrise 2007
  

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I. Les conditions nécessaires à la croissance

Plusieurs mesures sont essentielles pour réaliser une croissance économique forte : mener à bien les politiques économiques et créer les structures économiques viables.

A. LES POLITIQUES ÉCONOMIQUES

Dans le cadre du Tchad, il nous semble que les politiques économiques doivent être marquées par la politique du secteur financier et monétaire car le début de l'exploitation a imposé une nouvelle logique, celle de l'inflation qu'il faut maîtriser à court terme. En plus, il n'existe pas jusque là des statistiques sur le taux de chômage. L'équilibre externe, par ailleurs, étant déjà maîtrisé, les éléments de politiques économiques sur lesquels l'on pourrait également se pencher sont les politiques budgétaires.

1. LES POLITIQUES BUDGÉTAIRES

L'analyse des contraintes spécifiques de la politique budgétaire induites par l'existence de recettes pétrolières aboutit aux constats et aux propositions suivants :

Il est nécessaire de veiller à la stabilité des dépenses, en particulier dans les secteurs prioritaires, eu égard à l'hypervolatilité des recettes pétrolières. Des variations de grande amplitude et fréquentes auront des retombés néfastes sur les conditions de la demande en général ainsi que sur certains postes de dépenses de fonctionnement et d'équipement potentiellement essentielles à la croissance des secteurs autres que le pétrole. En outre, l'investissement dans le capital humain en serait pénalisé.

Il faut éviter tout déséquilibre budgétaire prononcé auquel peuvent donner lieu des projections excessivement optimistes des prix pétroliers et la volatilité intrinsèque de ces prix.

Compte tenu de la forte augmentation des recettes budgétaires qui accompagne la période de production pétrolière, il s'agit de veiller à l'utilisation optimale de ces ressources temporaires, pour faire en sorte qu'elles contribuent au maximum possible à promouvoir une croissance durable en veillant à éviter tout gaspillage. Des dispositions spéciales doivent être également prises pour que les ressources pétrolières servent uniquement à porter les dépenses allouées aux secteurs prioritaires à un niveau supérieur à ce qu'il était avant l'arrivée des recettes pétrolières.

Une planification attentive s'impose pour garantir un niveau de dépenses budgétaires adéquat après l'ère pétrolière, les recettes tirées du pétrole étant par définition épuisables. Ceci est nécessaire pour maximiser l'effet des ressources pétrolières sur la croissance et préserver l'équité entre les générations.

2. LES POLITIQUE DES SECTEURS MONÉTAIRE ET FINANCIER

Tout effort réel de lutte contre l'inflation ne peut être que difficile, risqué et long, parce que la rigueur tend à réduire la production réelle et l'emploi avant même que son efficacité se manifeste, alors que les mesures de relance budgétaires et monétaires commencent au contraire par faire augmenter l'activité économique avant de faire monter les prix. Ce phénomène explique la prédominance des politiques de relance.

Dans les conditions actuelles, l'inflation au Tchad pourrait s'écarter de la moyenne de la BEAC, parce qu'une part importante de la production du pays est non marchande et que la loi du prix unique ne s'applique pas à tous les produits.

En plus, le marché du crédit au Tchad n'est pas totalement intégré à celui de la CEMAC. Dans ces conditions, les opérations monétaires seront mises à profit pour maîtriser l'inflation à un bas niveau et préserver la compétitivité extérieure pendant la période à venir.

Une inflation faible et stable créera un environnement favorable à la croissance économique ; elle réduira l'incertitude concernant l'évolution des prix, facilitant la planification à long terme et, partant, l'investissement ; elle créera de surcroît un environnement propice à la croissance et l'épargne du secteur privé, en rendant moins incertain le rendement réel des actifs financiers.

Un taux d'inflation supérieur à celui des partenaires commerciaux et des concurrents, entraînerait une appréciation du taux de change réel, et réduirait progressivement la compétitivité des secteurs existants, tout en empêchant l'émergence de nouveaux secteurs. Au contraire, un taux de change réel favorable encouragera une allocation rationnelle des ressources en faveur de la production de biens échangeables et permettra le développement d'activités et nouvelles dans le secteur pétrolier. En outre, un taux d'inflation faible aura pour conséquence directe de protéger les pauvres, la plupart d'entre eux ayant des revenus définis en termes nominaux et détenant en espèces leurs avoirs financiers, lorsqu'ils en ont. Cette option permettra de répondre au besoin de la BM qui l'a amenée à financer le projet pétrole : celui de la réduction de la pauvreté.

B. LA NÉCESSITÉ DE CRÉATION DES STRUCTURES ÉCONOMIQUES

Le pétrole étant la nouvelle source d'approvisionnement de notre économie, il sied de développer les branches « traditionnelles » d'activités et les institutions financières afin de dynamiser celle-ci.

1. LE DÉVELOPPEMENT SECTORIEL DES BRANCHES D'ACTIVITÉS

Au niveau du développement rural, du moins, au niveau de la ventilation sectorielle des branches d'activité, les mesures sont nombreuses à prendre.

Dans le domaine de l'agriculture, il faut :

Ø Améliorer l'efficacité des marchés par la mise en place d'un cadre incitatif réglementaire, institutionnel et économique ;

Ø Augmenter la productivité par l'intensification des cultures en zone soudanienne et l'augmentation des superficies cultivées en zone sahélo-soudanienne.

Ø Désenclaver les zones agricoles en saison pluvieuse en construisant des infrastructures routières car le réseau routier tchadien compte 40 000 kilomètres de routes et pistes carrossables, dont 6 200 de routes et pistes classées prioritaires et environ 33 000 de pistes rurales. Sur toute l'étendue du territoire, seulement 583 kilomètres de routes inter urbaines sont revêtus. Les routes prioritaires sont, pour la plupart, praticables 6 à 8 mois dans l'année, et insuffisamment ou jamais entretenues.

Ø Soutenir la dynamique du mouvement associatif et coopératif ;

Ø Et moderniser les techniques de l'agriculture.

Dans le domaine de l'élevage, il faut :

Ø Créer des espaces disponibles pour les éleveurs afin d'éviter les migrations Nord-Sud ;

Ø Réduire les taxes à l'exportation sur les bétails pour éviter les exportations frauduleuses.

Dans la pêche enfin, il faut :

Ø Eviter la pression humaine sur les sites de pêche ;

Ø Créer un cadre réglementaire et des services de l'Etat dans le domaine.

2. LE DÉVELOPPEMENT DES ADMINISTRATIONS FINANCIÈRES ET D'AUTRES DOMAINES D'ACTIVITÉ

Au niveau des administrations économiques et financières, il faut prendre en compte les points essentiels suivants :

Ø le meilleur contrôle interne de la chaîne de dépenses publiques ;

Ø la mise en place d'un suivi statistique satisfaisant de la réalisation des objectifs prioritaires définis par le Gouvernement ;

Ø l'élargissement de l'assiette fiscale. Il s'agit de faire participer le secteur informel et le secteur agricole aux charges publiques.

Comme on peut aisément l'appréhender à travers nos analyses, les enjeux de la contribution des pays voisins à la satisfaction des besoins de la population tchadienne sont de deux (2) ordres. Il y a d'abord le problème des monopoles détenus par quelques pays sur de produits très stratégiques mettant ainsi le Tchad dans une situation de dépendance économique. Le second problème auquel il convient de porter une attention particulière est la faiblesse de la production manufacturée intérieure qui fait que le Tchad dépense plus de ressources à acheter des produits de consommation courante fabriqués chez les voisins qu'à investir dans l'acquisition des biens d'équipement.

Par conséquent, le Tchad doit se donner les moyens d'amorcer son industrialisation et de diversifier ses sources d'approvisionnement en rationalisant les liens d'échanges commerciaux avec tous ses voisins, du Nord comme du Sud.

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