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Consommation d'électricité et croissance dans l'uemoa : une analyse en termes de causalité

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par Idrissa Yaya DIANDY
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - D.E.A Economie, Spécialité Macroéconomie Appliquée, option Economie Internationale 2007
  

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CHAPITRE 2 : CONSOMMATION D'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE ET CROISSANCE : UNE REVUE DE LA LITTÉRATURE

L'économie de l'énergie est assurément dominée par deux mythes qui traduisent, l'un la croyance que le progrès social est fonction de la quantité produite de richesses et partant de la quantité consommée d'énergie, l'autre l'idée que les choix énergétiques retenus sont la résultante de processus rationnels de décisions que les mécanismes du marché sont susceptibles de provoquer14(*).

Le rapport qui existe à un moment donné, dans un pays donné, entre la consommation d'énergie et le Produit Intérieur Brut est très variable dans le temps et dans l'espace. De nombreux facteurs interfèrent sur ce rapport : le climat, l'organisation de l'espace, la structure de la production, la technologie utilisée, le prix directeur de l'énergie, la réglementation en vigueur, le comportement des agents économiques etc. (Percebois, 2000). Durant la période d'après Guerre, les relations énergie-croissance sont en général abordées, au niveau global, par le biais d'élasticités et, à un niveau sectoriel, à l'aide de coefficients d'intensité énergétique des différents produits. À un niveau global, la corrélation constatée dans le passé, et ce dans tous les pays industrialisés, entre le taux de croissance du PNB et le taux de croissance de la consommation d'énergie s'est imposée comme un postulat irréfutable, tant et si bien que chercher à diminuer la consommation énergétique par tête c'est, aux yeux de beaucoup, remettre en cause le bien-être social (Percebois, 2000). Le calcul, sur la période d'après Guerre, de l'élasticité de la consommation primaire d'énergie par rapport au produit national brut pour les pays développés, donne un coefficient qui, dans la plupart des cas, est proche de l'unité (voir annexe1).

Mais au début des années soixante, cette loi dite de « l'élasticité-unitaire », qui avait pu laisser penser que la consommation d'énergie et le revenu doivent évoluer au même rythme, a soulevé de nombreuses controverses pour laisser finalement place à la thèse selon laquelle, historiquement et donc conceptuellement, on peut déconnecter les deux mouvements et opter pour des élasticités revenu inférieures à l'unité. Certaines fonctions de production intégrant l'énergie comme facteur de production à part entière vont alors être élaborées. Ces fonctions de type KLEM15(*), qui ont suscité beaucoup de travaux empiriques et théoriques dans les années soixante-dix et quatre vingt, postulent une stricte complémentarité entre les différents facteurs tandis que d'autres admettent une substituabilité partielle, voire quasi-parfaite entre les facteurs. Le recours à des fonctions de production putty-putty (substituabilité ex ante et ex post) ou clay-clay (complémentarité ex ante et ex post) ou putty-clay (substituabilité ex ante mais complémentarité ex post) et l'utilisation de fonction à génération de capital vont permettre de mieux comprendre et mesurer les relations entre l'énergie et les autres facteurs de production au sein du système productif, à un niveau agrégé comme à un niveau désagrégé. Une polémique a cependant opposé à la fin des années 70 Berndt et Wood, d'un côté, Gregory et Griffin de l'autre. Les premiers postulent la complémentarité du capital et de l'énergie, et les seconds défendent la large substituabilité de ces deux facteurs.

SECTION 1 : REVUE THÉORIQUE

1.1. LE RÔLE DES SERVICES D'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE DANS LE DÉVELOPPEMENT

Ferguson et al (2000) ont constaté que pour les pays développés, il y a une corrélation forte entre l'augmentation de la richesse dans le temps et l'augmentation de la consommation d'énergie. De plus, il y a une corrélation plus forte entre la consommation d'électricité et la création de richesse qu'entre la consommation totale d'énergie et le revenu (Ferguson et al, 2000). L'expérience de pays développés montre aussi que le secteur de production d'énergie électrique a joué un rôle crucial dans leur développement économique non seulement comme un intrant principal dans le développement industriel, mais également comme un facteur clef dans l'amélioration de la qualité de la vie des populations (Rosenberg, 1998). L'utilisation croissante de l'électricité a été identifiée comme une source importante d'amélioration de la productivité des pays développés et c'est le secteur qui alimente actuellement « la nouvelle économie digitale » (Ebohon, 1996 ; Rosenberg, 1998).

Pour des pays en voie de développement, une corrélation significative a été constatée entre la diversification des exportations, la consommation d'électricité par habitant et la production d'électricité par travailleur en Afrique (CEA, 2004). On s'attend à ce que des pays ayant une consommation d'électricité par habitant élevée aient des coûts énergétiques inférieurs et vice-versa. La diversification des exportations est positivement associée à la consommation d'électricité par tête et la production d'électricité par tête, impliquant que les pays qui ont plus accès à l'électricité ont tendance à avoir un coût énergétique relativement plus faible, et sont plus diversifiés (CEA, 2004). Les faits suggèrent aussi que de bonnes infrastructures énergétiques soient un préalable pour la diversification des exportations et la croissance soutenue. De ce fait, l'incapacité de beaucoup de pays africains à fournir des services énergétiques adéquats a été une contrainte majeure dans la diversification des exportations et la croissance (CEA, 2004).

Mis à part la disponibilité physique d'énergie, le changement de la qualité de service énergétique est un des conducteurs les plus importants de productivité économique (Toman et Jemelkova, 2003). Le processus de développement économique implique nécessairement une transition des niveaux bas de consommation d'énergie vers des niveaux plus élevés où les liens entre l'énergie, les autres facteurs de production et l'activité économique changent significativement au fur et à mesure qu'une économie passe par différentes étapes de développement (Toman et Jemelkova, 2003). En outre, pendant que l'économie progresse, les combustibles fossiles commerciaux et finalement l'électricité deviennent prédominantes (Toman et le Jemelkova, 2003). Ainsi, bien qu'actuellement les pays d'Afrique subsaharienne ne consomment qu'une fraction de la quantité d'électricité consommée par les pays industrialisés, l'urbanisation rapide, combinée à la croissance économique, vont probablement accélérer la transition de l'énergie traditionnelle à l'utilisation d'énergie commerciale, l'électricité notamment (AIE, 2002).

Il est maintenant largement admis que si les pays d'Afrique subsaharienne doivent poursuivre l'objectif de croissance économique soutenue, qui est essentiel à leurs efforts de lutte contre la pauvreté et de développement social, un service fiable assurant l'approvisionnement régulier en électricité est nécessaire. En outre, l'expansion de l'offre d'énergie est importante pour les pays d'Afrique subsaharienne afin de réduire la consommation d'énergie traditionnelle (biomasse) qui est responsable du déboisement massif, de la désertification et des problèmes de santé associés à la consommation du charbon de bois (AIE, 2002).

* 14 Jacques PERCEBOIS, Energie, croissance et calcul économique, Revue économique, Vol. 29, No. 3 (Mai 1978), pp. 464-493

* 15 K comme capital, L comme travail, E comme énergie et M comme matière

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille