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L'efficacité technique des banques et ses facteurs explicatifs: application à  la Commercial Bank-Cameroun

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par Martial TCHAKOUNTE DAZOUE
Université Catholique d'Afrique Centrale - Master II en Banque et Finance 2009
  

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Paragraphe 2 : La méthode DEA et la mesure de l'efficacité technique des banques

Parmi les différentes méthodes qui servent à mesurer l'efficacité technique, la méthode DEA semble être la plus adéquate pour la mesure de l'efficacité technique des banques selon notre optique. Afin de comprendre pourquoi, nous donnerons une description de la méthode (Paragraphe 1), puis nous développerons quelques subtilités de la mesure de l'efficacité technique des banques (Paragraphe 2).

L'efficacité technique des banques et ses facteurs explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun

2010

 
 

2.1- Description de la méthode DEA

L'analyse par enveloppement des données (DEA) consiste à utiliser la programmation mathématique pour construire une frontière en fragments (piece-wise surface) à partir de l'ensemble des données des unités de production. L'efficacité d'une unité de production est calculée par rapport à cette frontière en fragments.

2.1.1- Définition littéraire

Plus spécifiquement, Charnes et al. (1978)1, définissent la DEA comme étant :

" a mathematical programming model applied to observed data [that] provides a new way of obtaining empirical estimates of extremal relationships such as the production functions and/or efficiency production, possibility surfaces that are the cornerstones of modern economics." Traduction: « un modèle de programmation mathématique appliqué aux observations qui fournit un nouveau moyen d'obtenir des estimations empiriques des relations extrêmes à l'instar de la fonction de production, et/ou d'efficience et la surface des possibilités qui sont les pierres angulaires pour les économies modernes ».

En complément, Haag & Jaska (1995)2 ajoutent que « c'est un outil analytique permettant d'évaluer l'efficacité technique relative d'un ensemble d'organisations ayant les mêmes inputs et outputs multiples ».

2.1.2- Description mathématique

Il existe plusieurs formes de modèles de la méthode DEA. Dans le but de simplifier au mieux notre exposé, nous allons adopter la présentation suivante, qui emploie la notation proposée par Ion LAPTEACRU, (2000).

1 Cités par Amara et Romain (2000).

2 Dans leur article intitulé « interpreting inefficiency ratings », ils font une révélation assez capitale : Plus la valeur des données (des inputs et outputs) est grande, plus les scores d'inefficacité des DMU inefficaces... ...s'abaissent. Pour résoudre ce problème, ils suggèrent de diviser toutes les valeurs par la moyenne de l'échantillon : cela ne

change pas le rapport entre les données des unités différentes. Cette méthode de simplification des données nous sera nécessaire, vu que les chiffres du marché bancaire (crédit et dépôts) que nous aurons à manipuler sont d'un volume important.

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Supposons qu'il y ait K facteurs de production et M biens pour chaque banque i (i=1,...,N). Désignons, respectivement, par xi et yi les vecteurs des facteurs de production utilisés par la banque i et les biens offerts par cette même banque. Notons par K×N la matrice des facteurs de production X et par M×N la matrice des biens Y. Pour mesurer l'efficacité technique de chaque banque nous calculons le ratio des quantités produites sur les quantités des facteurs de production exprimé par u'yi /v'xi, où u est le vecteur 1 des pondérations des quantités offertes et v est le vecteur des pondérations des facteurs de production. Les pondérations optimales se déterminent en résolvant le problème de programmation mathématique suivant :

max (u'y i /v'x i), sous contrainte u' y j / v'x j = 1, j=1,...,N et u, v = 0 .

u , v

Cependant cette formulation suppose l'existence d'un nombre infini de solutions, ce qui exige

la contrainte í'xi = 1 :

max( ì'yi ), s.c. ñ'x i = 1, ì'yi - ñ'xj = 0 , j=1,...,N et ì ,ñ = 0 ,

ì , ñ

Où les notations u et v ont été, respectivement, changées en u et ñ afin de refléter la transformation. En utilisant la dualité dans la programmation linéaire, une forme équivalente du problème peut être écrite de façon suivante :

minè, - yi + Yë = 0, è xi - Xë = 0, ë = 0,

è ,ë

è est un scalaire et ë est un vecteur de 1 constantes. La valeur obtenue de è représente le score d'efficience de la banque i et prend des valeurs entre 0 et 1. Le problème doit être résolu N fois, une fois pour chaque banque.

Cette méthode suppose que les rendements d'échelle sont constants (Constant Return to Scale, ou CRS) Cependant, si les rendements d'échelle sont variables (Variable Return to Scale), alors nous pouvons trouver le score d'efficience pure technique et de l'efficience d'échelle, en ajoutant la contrainte de convexité N1'ë = 1 au problème ci-dessus.

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2.1.3- Atouts et limites

La méthode DEA est très souvent convoitée pour la mesure de l'efficacité technique des banques (Joumady O., 2000). Il est difficile de dénombrer les études qui chaque année font appel à cette méthode lorsqu'elles s'intéressent à l'efficience des banques, de par le monde et plus spécifiquement en Afrique francophone. Parmi ces études, l'on peut citer Joumady O. (2000), Tanimoune N. (2003), Kamgna et Dimou (2008), Dannon (2009), Kablan (2009), etc.

Un premier atout de la méthode DEA est qu'elle ne requiert aucune hypothèse à priori concernant la forme fonctionnelle de la frontière estimée. Elle est de ce fait une méthode particulièrement adaptée en cas d'incertitude sur la forme fonctionnelle de la technique de production étudiée. Ce détail élargi le champ de la mesure de l'efficacité technique aux firmes qui ont des fonctions de productions non encore connues ou difficiles à estimer, à l'instar des banques de notre environnement. En effet, ces banques fabriquent des produits et services complexes à base d'inputs et d'outputs multiples, à des échelles très disparates1. Tout cela complique nettement la détermination théorique de leur frontière efficiente.

De plus, la méthode DEA ouvre la porte à la mesure de l'efficacité technique des firmes combinant plusieurs inputs pour produire plusieurs outputs différents. Encore une fois les banques sont concernées : elles combinent l'épargne collectée - à vue, à court, moyen et long terme, leurs fonds propres, les emprunts pour générer des crédits - à court, moyen et long terme, des engagements par signature, les placements et autres types de produits.

Enfin, la méthode DEA est adaptée pour le cas de petits échantillons (Ludwin W., 1989) : dans notre cas qui concerne le marché bancaire camerounais, nous n'avons que 12 DMU qui représentent les 12 banques commerciales en activité.

Cependant, la méthode DEA présente également quelques limites qui tiennent d'une part à l'extrême sensibilité des données aux éventuelles erreurs, compte tenu du caractère déterministe de la méthode. D'autre part, elle écarte la mesure de l'efficacité allocative, et

1 Nous reviendrons au chapitre 2 sur l'échelle à laquelle opèrent les différentes banques, notamment lors que nous présenterons le marché bancaire camerounais.

L'efficacité technique des banques et ses facteurs explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun

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donc ne tient pas compte du coût des différents facteurs. Telle que nous allons l'aborder, la mesure de l'efficacité technique de la CBC n'en demandera pas tant : elle se fera sous une seule des multiples optiques, à savoir l'optique d'intermédiation.

2.2- La mesure de l'efficacité technique des banques : une opération abordable sous plusieurs optiques

L'efficacité technique peut être mesurée de plusieurs façons. On peut distinguer l'optique de la production de l'optique de l'intermédiation ou encore l'efficacité - coût de l'efficacité - profit. Toutes ces optiques contribuent d'une manière ou d'une autre à évaluer la performance des banques. Cependant dès lors que nous avons choisi l'optique de l'intermédiation, la méthode non paramétrique DEA se trouve suffisamment adaptée pour « faire le travail » : elle est utile pour des situations de plusieurs inputs et outputs, elle ne requiert pas l'écriture d'une forme fonctionnelle de la frontière, et enfin nous n'aurons pas à tenir compte du coût des facteurs. Développons néanmoins ce catalogue d'optiques.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery