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Evolution de l'économie centrafricaine apres la crise financiere

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par Gildas Walter GNANGA
ISSEA -  2009
  

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Chapitre IV : PRESENTATION DES RESULTATS

1. Contraction des flux de capitaux étrangers et de l'aide extérieure

i. Investissement direct étranger et transferts des immigrants

Nous avons assisté à un recul des investissements directs étrangers après la crise. Les IDE sont passés de 52,2 milliards en 2008 à 19,9 milliards en 2009 soit une baisse de 62%.Les transferts de fonds des migrants qui représente un apport non négligeable aux revenus des ménages ont également reculé suite à la hausse de chômage dans les pays durement touchés par la crise.

Tableau 9 : entrées de capitaux étrangers

 

2007

2008

2009

 
 
 
 

IDE

27,2

52,2

19,9

Source : BEAC

ii. Aide extérieure

L'aide extérieure totale en faveur de la RCA s'est également reculée juste après la crise (décroissance de 24%).Ce recul est surtout lié à la très forte baisse de l'aide humanitaire en 2009 et des appuis budgétaires (Voir graphique 10).

Graphique 8:Evolution de l'aide extérieure

Unité : milliers $

Source : Ministère du plan, de l'économie et de la coopération internationale http://dad.minplan-rca.org

2. Détérioration de la situation budgétaire et aide publique au développement

Tableau 10 : Solde budgétaire

 

2007

2008

2009

 
 
 
 

Solde global, base engagement, hors dons

-19,37

-35,50

-29,20

Solde global, base engagement, hors dons/pib

-2,38

-4,36

-3,59

 

 

 

 

Source : CTP/PAS

2. Balance des paiements

Tableau 11 : Balance des paiements, 2007-2009

 

2007

2008

2009

Solde extérieur courant (transferts publics inclus)

-52,3

-88,2

-90,5

Solde des biens et services

-33,9

-67,2

-76,6

Revenus, net

-7,5

-10

-10

Transferts courants, net

30,5

32,4

40,6

Solde du compte de capital et des opérations financière

14,8

77,8

53,9

Solde du compte de capital

25,4

29,7

301,4

Solde du compte des opérations financières

-10,6

48,1

-247,5

Investissement direct, net

27,2

52,2

19,9

Investissement de portefeuille, net

0

0

0

Autres investissement, net

-37,8

-4

-367,4

Erreurs et Omissions, net

1,7

3,3

9,3

Solde global

-35,7

-7

22,7

Variations des réserves officielles (Baisse+)

26,6

-10,5

-30,7

Source : BEAC

3. Incidence sur l'inflation et la croissance

Les tensions inflationnistes se sont accélérées au cours de cette crise passant de 1% en 2007 à 9,3% en 2008 pour redescendre à 3,5% en 2009.Cette accélération procèderait de la hausse des prix des hydrocarbures et des prix des produits alimentaires.

 

2007

2008

2009

 
 
 
 

Taux de croissance

3,7

2

1,7

Taux d'inflation

1

9,3

3,5

Source : Ministère du plan, de l'économie et de la coopération internationale

4. Impact sur le secteur bancaire

Nous analysons l'impact de la crise sur les banques de la RCA à travers les actifs qu'ils détiennent à l'extérieur, à travers les relations qu'elles entretiennent avec leurs maisons mères et à travers.

A. Appui budgétaire après la crise

1) Le soutien budgétaire 

L'appui budgétaire constitue une forme de l'aide au développement fournie directement à un pays bénéficiaire et consistant en un transfert financier aux Trésors de ce pays, augmentant ainsi les ressources nécessaires à l'exécution de son budget. Il n'est pas associé à la réalisation d'un quelconque projet ou au financement d'un investissement mais à l'exécution de la politique du gouvernement. Il peut être général ou sectoriel et prend la forme d'un transfert de devises du donateur au bénéficiaire. L'appui budgétaire général porte sur la politique globale de développement, de réduction de la pauvreté et sur l'amélioration de la gestion des finances publiques tandis que l'appui budgétaire sectoriel consiste en un apport de ressources pour financer la politique sectorielle du pays bénéficiaire. On le distinguera de l'aide à la balance des paiements dont l'objectif est d'augmenter ou de maintenir les réserves en devises étrangères et accordée souvent par le FMI, et de l'aide projet qui est relié à la réalisation d'un projet spécifique. L'aide budgétaire apporte donc des fonds au budget de l'Etat du pays bénéficiaire pour l'aider surtout à répondre à ses dépenses de fonctionnement.

2) Les besoins de financement extérieurs et mobilisation des ressources après la crise

Conformément au cadre macroéconomique et budgétaire défini dans le Document de stratégie de réduction de la pauvreté, des besoins en financement extérieurs notamment en aide budgétaire ont été exprimés par le gouvernement centrafricain. Ces appuis budgétaires, dans le cadre prévu par le DSRP2(*), devraient servir à financer les dépenses de fonctionnement de l'Etat centrafricain, pendant la période de 2008 à 2010.C'est donc ici, dans un premier temps, le montant des dépenses de fonctionnement prévues par les scénarii de ce cadrage macroéconomique et budgétaire que nous utilisons pour évaluer les besoins en appuis budgétaires après la crise financière. Nous quantifions donc les besoins en termes de coûts, de dépenses.

Nous utilisons aussi les besoins en concours budgétaires et les besoins de financement exprimés dans la loi des finances pour les années d'exercices 2009 et 2010 ou encore le déficit global estimé dans la balance des paiements car les hypothèses de prévisions utilisées pour procéder à ces évaluations reflètent bien la situation macroéconomique, financière et budgétaire de la RCA en ce temps de crise et donnent une bonne approximation des besoins en appuis budgétaires en ce temps. Nous utilisons enfin comme mesure des besoins en concours budgétaires les financements à rechercher pour couvrir les dépenses publiques prévues dans le cadre du scénario dynamique de ce cadrage macroéconomique et budgétaire du DSRP.

Le DSRP étant le cadre général de définition de la politique économique et sociale du gouvernement pendant la période 2008-2010, nous privilégions donc les besoins en appuis budgétaires qui y sont exprimés par rapport aux autres besoins pour faire nos analyses. Aussi, comme nous l'avons dit dans le premier paragraphe de cette partie, les appuis destinés à corriger la balance des paiements ne constituent pas des appuis budgétaires. Mais comme ces déficits sont la résultante des effets de la crise, ils nous permettent aussi d'estimer le besoin de financement ressenti par la RCA après cette crise.

Rappelons ici que le scénario dit prudent ou tendanciel auquel nous nous referions est celui qui se produirait si les financements prévus dans le cadre du DSRP ne sont pas décaissés rapidement, si les difficultés dans le domaine de la sécurité perdurent et si les principaux projets d'investissement privés ne sont pas mis en oeuvre. Le scénario dynamique fait l'hypothèse que les cours des matières premières et du dollar s'améliorent, que la stabilité sociopolitique, la paix et la sécurité se consolident sur l'ensemble du territoire national, que les opérateurs économiques vont reprendre confiance, que la coopération internationale va se renforcer et qu'on assisterait à une relance de la demande extérieure traduisant un contexte économique favorable. Ainsi toute analyse faite, c'est le scénario prudent qui devrait nous servir de référence à l'évaluation de ces besoins en aide budgétaire car les hypothèses de projection retenues dans le scénario dynamique sont loin de refléter la situation économique pendant et après la crise. Nous présentons néanmoins ces deux informations.

Tableau 12: Besoins de financements extérieurs (Appuis budgétaires) après la crise

 

2009

2010

Dépenses de fonctionnement/Scénario prudent

156,305

177,716

Dépenses de fonctionnement/Scénario dynamique

92,000

170,400

Appuis budgétaires/Loi de finances

16,984

14,560

Besoins de financement/Loi de finances

13,628

22,048

Besoin total/Loi de finances

30,612

36,608

Déficits de la balance des paiements

31,9

-

Financements à rechercher

192,100

245,000

Unité : milliards de FCFA

Source : Ministère des Finances et du Budget, Ministère de l'Economie, du Plan et de la Coopération Internationale

Les ressources qui ont été mobilisées comme appuis budgétaires après la crise, en 2009 et actuellement pour faire face à ses effets se présentent comme suit :

Tableau 13 : mobilisation de ressources extérieures (appuis budgétaires)

 

2009

20103(*)

Engagements

25,2

5

Versements

14,9

7,4

 
 
 

Unité : milliards de FCFA

Source : Ministère de l'Economie, du Plan et de la Coopération Internationale,http://dad.minplan-rca.org

En 2009, les engagements pris en termes d'appuis budgétaires par les donneurs s'élèvent à 25,2 milliards dont 14,9 ont effectivement été versés. Les données du premier trimestre 2010 montrent que les partenaires, notamment la Banque mondiale, se sont engagés à fournir une aide budgétaire de 5 milliards à la RCA. On a déjà reçu au cours de ce trimestre des versements à hauteur de 7,4 milliards suite à des engagements pris antérieurement.

3) Rapprochement de l'aide programmée et des besoins

Les graphiques qui suivent font un rapprochement entre les besoins exprimés ci-dessus et les appuis budgétaires (engagements et versements) destinés à la RCA. Ce rapprochement permet ainsi de déterminer l'écart qui reste à combler par des appuis et financements supplémentaires.

i. Besoins évalués par le déficit de la balance des paiements

La balance des paiements étant le cadre d'analyse des échanges entre un pays et l'extérieur et donc le cadre idéal permettant d'appréhender les effets de la crise financière mondiale sur un pays, nous commençons notre comparaison en évaluant les besoins de financement extérieurs en appuis budgétaires par le déficit enregistré par cette balance juste après a crise. En 2009, ce déficit était estimé à 31 milliards de FCFA.

Graphique 9:Couverture des besoins en appuis budgétaires par les engagements

Déficit de la BDP

Source : Ministère du plan, de l'économie et de la coopération internationale et BEAC

Graphique 10 : Couverture des besoins en appuis budgétaires par les versements

Source : Ministère du plan, de l'économie et de la coopération internationale et BEAC

Lorsque nous évaluons les besoins en appuis budgétaires par le besoin de financement de la balance des paiements, ceux-ci se situent à 31 milliards de 2009 et ont été couverts de à hauteur de 14,9 milliards par les aides reçus, laissant un gap de 16,1 milliards à combler.

ii. Besoins exprimés dans la loi de finances 2009 et 2010

Graphique 11 : Couverture des besoins en appuis budgétaires par les engagements

Premier trimestre

Source : Ministère du plan, de l'économie et de la coopération internationale

Graphique 12 : Couverture des besoins en appuis budgétaires par les versements

Source : Ministère du plan, de l'économie et de la coopération internationale

Selon les estimations faites par la direction de la préparation du budget, les besoins en financements extérieurs notamment en appuis budgétaires exprimés dans la loi de finances sont évalués à hauteur de 31 milliards en 2009 et 37 milliards en 2010.Ces besoins ont été couverts à hauteur de 14,9 milliards en 2009 laissant un gap de 16 milliards, et à hauteur de 7 milliards en 2010 laissant un écart de 30 milliards au premier trimestre 2010.

iii. Besoins exprimés dans le scénario dynamique

Graphique 13 : Couverture des besoins en appuis budgétaires par les engagements

Premier trimestre

Source : Ministère du plan, de l'économie et de la coopération internationale

Graphique 14 : Couverture des besoins en appuis budgétaires par les versements

Année en cours

Source : Ministère du plan, de l'économie et de la coopération internationale

Selon ces statistiques, les donneurs se sont engagés à hauteur de 5 milliards au premier trimestre 2010 à fournir un appui budgétaire à la RCA. En ce qui concerne les versements, les gaps entre les besoins et les versements s'élèvent à 77,1 milliards en 2009 et 163 milliards au premier trimestre 2010 d'après les besoins exprimés dans le scénario dynamique.

iv. Besoins exprimés dans le scénario prudent

Graphique 15: Couverture des besoins en appuis budgétaires par les engagements

Premier trimestre

Source : Ministère du plan, de l'économie et de la coopération internationale

Graphique 16:Couverture des besoins en appuis budgétaire par les versements

Premier trimestre

Besoins

Source : Ministère du plan, de l'économie et de la coopération internationale

En 2009 et 2010, les besoins exprimés en termes d'appuis budgétaires sont évalués respectivement à 156,305 milliards FCFA et 177,716 milliards de FCFA si nous nous plaçons dans le cadre du scénario prudent. Ces besoins ont été couverts en 2009 à hauteur de seulement 9,5% (14,9 milliards FCFA) par les versements effectués par les partenaires au développement, ce qui laisse un gap d'environ 141 milliards. En 2010, d'après les informations déjà enregistrés par le système de gestion de l'aide DAD, les versements effectués au premier trimestre comme appuis budgétaires sont évalués à 7,4 milliards (4,1% des besoins) soit moins de 25% des besoins exprimés ce qui laisse penser qu'avec ce rythme ces derniers ne seraient pas couverts totalement si nous supposons que le quart des besoins est couvert tous les trimestres. Ce constat est encore valable si nous considérons les engagements pris en termes d'appuis budgétaires.

v. Besoins relatifs aux financements à rechercher

Graphique 17 : Couverture des besoins en appuis budgétaires par les engagements

Source : Ministère du plan, de l'économie et de la coopération internationale

Graphique 18 : Couverture des besoins en appuis budgétaires par les versements

Premier trimestre

Source : Ministère du plan, de l'économie et de la coopération internationale

En considérant les besoins en appuis budgétaires mesurés par les financements à rechercher pour couvrir entièrement les dépenses publiques exprimés dans le scénario dynamique, il ressort que les versements effectués par les partenaires n'ont couverts que 7,76% des besoins en 2009 et couvrent actuellement 3%. En 2009, un gap de 177,2 milliards n'a pas été comblé. Ce gap est actuellement évalué à 237,6 milliards pour l'année 2010.

* 2 Voir DRSP 2008-2010, Page 77, § 1, dernière phrase.

* 3 Données du premier trimestre

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon