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Comment réussir sa transmission/reprise de petite entreprise de façon pérenne ?

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par Jean-Louis Mourot
Université Catholique de Lille (Iéseg Lille) - Master  2009
  

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Conclusion Partie 2 :

Nous avons réalisé une analyse de la prise de risques de chaque acteur de l'opération, ainsi qu'une description des problèmes éventuellement rencontrés.

Les principaux risques sont élevés concernant les possibles découvertes portant préjudice au repreneur lors de ses premières semaines dans l'entreprise, basées sur un manque d'information.

On note que les informations liées au type de management du dirigeant, à la qualité de ses relations en interne et du climat social seraient très utiles au repreneur potentiel afin de :

· Evaluer plus précisément l'entreprise en tenant compte de facteurs humains (personnalités, relations au sein de l'entreprise, structure de pouvoir, valeurs et culture de l'entreprise...).

· Parvenir à un prix de cession équitable.

· Anticiper le contexte de son arrivée dans l'entreprise, et prévoir les principales difficultés qui seront rencontrées.

Il adopterait donc une attitude adaptée et cohérente aux côtés du cédant pendant la période d'accompagnement.

On peut donc affirmer que l'anticipation des risques atteint rapidement ses limites
concernant la préparation de l'intégration du repreneur et du départ du cédant dans
l'entreprise à cause du secret entourant l'opération et de l'asymétrie d'information.

Houillon (2008) déclare d'ailleurs : "Un tacticien avisé a tout prévu. Un tacticien quiréussit se tient prêt à répondre à tout imprévu."

Il est donc temps de remettre en cause certains fondements du déroulement du processus de transmission/reprise de petite entreprise. Las acteurs et conseils cerneront mieux les risques, limités mais différents, par un accès plus large à l'information.

PARTIE 3 : MISE EN PLACE D'UN PROCESSUS FACILITATEUR A DESTINATION DU CEDANT ET DU REPRENEUR.

Chacun des acteurs profitent du secret dans lequel se déroule l'opération, mais évitent d'aborder certaines sources de désaccords. La raison financière occulte en partie l'étude des risques au niveau social, liés aux réactions possibles des salariés et à l'évolution du climat social dans l'entreprise. Cela nuit pourtant au bon déroulement des opérations de transmission/reprise, et à terme à la pérennité de certaines entreprises. Dressons tout d'abord un bref bilan de la situation, avant d'envisager un processus basé sur des principes différents.

Le secret est favorable au cédant dans la mesure où il n'existe pas d'inquiétude chez les salariés à propos de la personne qui va reprendre l'entreprise : on constate donc une limite de la perte de productivité en amont de la cession, et donc une valorisation de l'entreprise supérieure. La transaction se déroule dans un climat serein, tout au moins non affecté par cette opération. Mais le choc est d'autant plus rude pour ses collaborateurs à l'annonce du changement de dirigeant et à la présentation du repreneur. Leurs réactions et les changements d'attitude à l'égard du cédant, qui constituent les ondes de choc de ces évènements, le touchent profondément.

Le secret est aussi avantageux pour le repreneur, étant donné que la pression due à l'attente ou à l'inquiétude des salariés est inexistante. Il peut donc visiter l'entreprise en toute discrétion, en tant que possible partenaire commercial de l'entreprise. D'autre part, le secret se révèle bénéfique pour son intégration lorsque les salariés sont déçus par l'attitude irrespectueuse du dirigeant cédant.

Réaliser l'opération dans le secret lui est cependant dommageable car la connaissance de l'entreprise et des salariés s'avère limitée, même si les personnes-clés ont été, dans la majorité des cas, rencontrées avant son arrivée officielle.

Le secret engendre des découvertes multiples pour le repreneur à partir de son arrivée. Le risque de litiges est donc plus élevé si de mauvaises surprises apparaissent, d'où des difficultés plus fréquentes dans la relation cédant/repreneur pendant la période de transition. Le secret dans lequel s'est réalisée l'opération complique le bon déroulement de la phase d'arrivée et d'accompagnement du repreneur, et donc du départ du cédant. On en déduit de ce fait que les chances de réaliser une transmission/reprise réussie, avec un sentiment de satisfaction mutuelle avec plusieurs mois de recul, est réduite.

L'objectif de cette partie consiste à proposer un nouveau modèle de processus d'une opération de transmission/reprise, afin de réduire le taux de défaillance des petites entreprises reprises, en insistant sur les points suivants :

· Améliorer la communication interne de l'entreprise, en tenant au courant les collaborateurs de l'avancée du projet de cession.

· Rassurer les collaborateurs en les impliquant dans le processus.

· Construire une relation d'étroite collaboration entre le cédant et le repreneur, afin d'optimiser le déroulement de la négociation.

· Préparer l'arrivée du repreneur dans l'entreprise afin qu'il s'intègre rapidement et gagne la confiance des collaborateurs, et réciproquement.

Le "modèle" de processus présenté s'adresse plus particulièrement aux profils suivants :

· Le cédant est le dirigeant-fondateur depuis plus de dix ans, qui fait qu'aujourd'hui, il tient à son entreprise et entretient une relation de confiance avec l'ensemble des membres de ses équipes. Il n'est pas contraint de vendre le plus rapidement possible, et peut se préparer psychologiquement à la cession, et respecter les différentes étapes du processus.

· Le repreneur effectue sa première reprise d'entreprise. Il était dans la majorité des cas manager d'une équipe dans un grand groupe.

Une santé financière saine et un climat social serein constituent les deux conditions indispensables d'une entreprise qui s'apprêtent à mettre en place ce processus de cession innovant.

Chapitre 1 : L'annonce du projet de cession de l'entreprise de la part du dirigeant, basée sur la qualité de la relation cédant/collaborateurs.

Intéressons-nous dans un premier temps à la situation dans laquelle se trouvent un grand nombre de dirigeants fondateurs au moment de prendre la décision de céder. Ils repoussent fréquemment cette décision, jusqu'à ce qu'elle intervienne brutalement, pour une raison souvent extérieure à leur volonté. Ils ne sont donc pas préparés psychologiquement le jour J, et refusent de travailler sur la séparation entre leur propre identité et celle de l'entreprise, qui ne font qu'une. Ils sont donc contraints d'agir sous la pression, et ne souhaitent pas la communiquer à leur entourage professionnel.

Comme nous l'avons vu précédemment, cette opération est une décision qui concerne tout autant les salariés, qui vont faire face à une période d'incertitude et de remise en cause de l'ensemble des acquis et compétences de chacun par le nouveau dirigeant.

Prenant du recul, le cédant doit se rendre compte qu'il va non seulement perdre son entreprise, mais aussi la relation de confiance avec ses salariés si il ne les met pas dans la confidence concernant la décision capitale qu'il a prise. Or, mis à part le fait d'obtenir un prix satisfaisant représentant la valeur de tous les efforts qu'il a consentis pour son "bébé", il est focalisé sur la pérennité de l'entreprise, donc sur la préservation des emplois. On peut ainsi affirmer qu'il est allié aux salariés dans le but de trouver un repreneur fiable et compétent. Il doit donc se baser sur l'étroite relation de confiance pour annoncer son intention de céder au cours d'une réunion rassemblant l'ensemble des salariés sur une liste de présence. Le fait de révéler une intention démontre aux salariés qu'ils ne font l'objet d'aucune contrainte ou pression. Le dirigeant doit la justifier clairement et simplement (départ à la retraite, nouveau projet de vie...), afin que chacun se rende compte que cette décision majeure est tout à fait compréhensible. Un manager de transition confirme le fait qu'il puisse se présenter comme un simple collaborateur au sein de l'entreprise, qui va préparer méthodiquement sa succession comme tout salarié qui souhaite quitter son entreprise. Il s'engage à former son successeur et à transférer les informations utiles, en respectant les règles sociales et morales en vigueur. Il peut véritablement réaliser cette annonce s'il croit en ses employés et en leur courage et motivation à affronter cette période d'instabilité et à en sortir plus forts. Il doit expliquer le déroulement général de ce type d'opération, et décrire ses intentions concernant le profil du repreneur. Il se déclare ouvertement prêt à recevoir des candidatures de repreneurs potentiels.

Le dirigeant cédant est à ce moment en mesure de demander un effort particulier de la part des salariés : pour tous les sacrifices qu'il a réalisés, l'entreprise doit continuer à vivre normalement et sereinement. Les salariés doivent en effet rendre à leur chef d'entreprise cette confiance en ne remettant pas en question sa capacité à trouver un repreneur qui sera digne de l'entreprise et de ses salariés, et apte à garantir leur avenir grâce à un développement maîtrisé. Cette relation de confiance réciproque doit se confirmer par la préservation de cette confidence en interne. Cette annonce doit être formalisée par un écrit, décrivant le contenu du discours du cédant, et signé par son auteur. Un mail doit être envoyé aux salariés afin d'officialiser ses déclarations.

Les risques liés à l'annonce de l'opération le jour de l'arrivée du repreneur, présentés dans la deuxième partie, sont largement réduits, de par le fait que les salariés ne sont plus otages de la transaction et objets du changement, mais bien acteurs de l'opération et des changements qui en résulteront. Ils se sentent ainsi respectés et informés, et vivront donc mieux le changement de leadership et de stratégie, car celui-ci n'est plus imposé mais attendu et légitime.

Cette annonce engendre tout de même des risques nouveaux, aussi bien au niveau interne qu'externe à l'entreprise.

Chaque salarié entre dans une période de questionnements, malgré qu'il ne ressente, envers le cédant, aucun sentiment de colère, de déception ou de trahison. Leurs inquiétudes peuvent se révéler gênantes dans la vie quotidienne des entreprises, concrétisées par une baisse de motivation et d'efficacité. Les entreprises qui obtiennent de bons résultats pour partie grâce aux compétences du chef d'entreprise doivent être particulièrement attentives à ce danger. La majorité des collaborateurs juge toutefois la raison de son départ totalement justifiée, même si elle est difficile à accepter. Leur relation va alors évoluer, car leurs attentes vis-à-vis de la présentation du repreneur vont être de plus en plus fortes, concrétisées par des questionnements réguliers sur l'avancement de la recherche et du processus de transmission. Ce sujet devient le sujet central des discussions entre les salariés, ce qui ouvre la voie à de nombreuses rumeurs. La baisse de productivité s'avère dans ce contexte inévitable.

De plus, il est possible qu'un salarié décide de prendre la même décision que son dirigeant et de quitter l'entreprise, souvent pour cause de départ à la retraite. L'instabilité dans l'entreprise risque donc d'être amplifiée.

Dans le cas contraire, un cédant interrogé a déclaré avoir refusé l'annonce de la cession aux équipes pour éviter la démotivation des équipes.

Les risques externes se concentrent principalement sur d'éventuels échos qui se propagent en dehors de l'entreprise. Les partenaires commerciaux ne doivent pas apprendre la préparation ou la réalisation de cette opération par une personne autre que le dirigeant, actuel ou repreneur, qui décidera du moment opportun pour aborder ce sujet en fonction du contexte et de la qualité de la relation qu'il entretient avec chacun d'entre eux. Néanmoins, dans la majorité des cas, les fournisseurs et banquiers ne concrétisent pas certaines craintes qu'ils pourraient émettre quand à un changement de dirigeant. Ils ne se désengagent pas brutalement, car les pertes liées à cette démarche pourraient en effet être supérieures aux pertes anticipées si le risque est avéré. Le risque de précaution des stakeholders est donc limité, dépendant des compétences du dirigeant sortant.

Dans le cas où le dirigeant change de stratégie, afin de maximiser les profits à court-terme, et donc la valorisation de l'entreprise, une réaction des clients et des concurrents est probable. Si la relation de confiance cédant/client n'est pas totale, ce dernier peut rompre les contrats engagés dû à un fort risque de manque d'investissements et donc, à terme, de compétitivité. Les concurrents de l'entreprise réagiront en parallèle aux coûts de revient et prix des produits, afin de pénétrer ou élargir différents marchés sur lesquels se trouve l'entité en cours de cession.

Il est possible que les salariés de l'entreprise développent aussi des comportements de précaution en cherchant à changer d'entreprise. Cela est d'autant plus facile pour les salariés très qualifiés. Cette démarche, si elle se concrétise, peut pénaliser les performances de l'entreprise en la privant de ses salariés les plus efficaces, et engendrer une baisse de la valorisation de l'entreprise. Cette stratégie est donc risquée et fortement pénalisante pour le

dirigeant en place. Bastie & Cieply (2009) justifient ces comportements des employés par le fait que les incertitudes sur les conditions de la transmission sont accentuées par l'anticipation du changement de comportement du cédant.

Dans ce contexte, le cédant peut voir un salarié postuler à la reprise, qui ne se manifestait pas par respect. L'étude de son projet de reprise sera à étudier en priorité par rapport aux candidats externes, en particulier dans le cas où la santé financière de l'entreprise est solide et le climat social sain. Cela constitue une opportunité pour le dirigeant, à condition que le candidat accepte sa décision finale, et garde une réelle motivation de travail aux côtés du successeur définitif s'il n'accède pas au poste de chef de l'entreprise. Dans la situation où les deux profils sont complémentaires, le propriétaire peut les inciter à se rencontrer et à organiser une négociation qui permette aux deux membres de s'unir et d'acquérir ensemble cette entreprise.

Quant à l'existence d'un repreneur potentiel parmi le cercle de connaissances d'un salarié, celui-ci devra en faire part au chef d'entreprise, avant toute prise d'initiative personnelle.

Suite à l'annonce, le contexte de travail et les relations au sein de l'entreprise évoluent considérablement. Il est en effet réellement entré dans le processus de cession, et est prêt à partager des informations confidentielles. Cette démarche lui permettra d'atténuer le choc lorsqu'il sera confronté à la signature du protocole d'accord.

Le cédant débutera ensuite la phase de rédaction de son dossier de transmission. En fonction
des dossiers de repreneurs potentiels reçus qui l'intéressent, il enverra une brève description
de l'entreprise afin de les faire patienter jusqu'à la sélection du ou des repreneurs.

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