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Des glaciers au vignoble : gestion de l'eau et stratégies d'irrigation dans les "terroirs" vitivinicoles de l'oasis de Valle de Uco (Mendoza, Argentine)

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par Joris Robillard
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne - Master 1  2008
  

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4) Les usagers : l' « application » ou l'irrigation

La troisième et dernière échelle spatiale de la « médiation » de l'eau incombe aux usagers qui doivent irriguer leurs cultures : c'est l' « application » (aplicación) dans la langue technocratique du DGI, l' « irrigation » dans celle des usagers.

Pour l'irrigation gravitaire, deux techniques sont utilisées. La première consiste à creuser de petites « rigoles » (surcos) le long des rangs de cultures afin que l'eau les irrigue en s'écoulant (cf. Figure 20 et Photographie 15). La seconde, quant à elle, consiste à faire s'écouler l'eau à travers des bandes de terre aplanies et surmontées deux bords (melgas, cf. Figure 21 et Photographie 16). De ces deux techniques, la première est la plus couramment utilisée par les usagers car sa surface mouillée, plus réduite, diminue les pertes par infiltration. A l'inverse, les usagers préfèrent utiliser la seconde pour irriguer des jeunes cultures dont les besoins en eau sont plus importants, les pertes par infiltration qu'elle occasionne permettant d'humidifier les sols plus durablement.

Pour l'irrigation sous-pression, deux techniques sont également utilisées : le goutte à goutte (goteo, cf. Photographie 14) et la micro-aspersion (microaspersión). Contrairement aux techniques d'irrigation gravitaire, les techniques d'irrigation sous-pression ne requièrent pas de travail du sol préalable et optimisent la ressource en eau, mais elles exigent un certain capital de départ que la plupart des usagers ne disposent pas : « L'idéal serait d'installer un système de goutte à goutte pour irriguer nos cultures, mais cela demande un investissement que, dans l'état actuel des choses, nous ne pouvons réaliser » (Entretien n°6). Surtout, ces techniques d'irrigation permettent de s'affranchir des contraintes de la gravité et d'augmenter la superficie cultivée.

Photographie 15 : Photo de la technique d'irrigation par surcos (source : site internet du Bureau argentin pour l'amélioration de la coopération avec la Communauté européenne dans les domaines de la science, de la technologie et de l'innovation, 18/07/2009)

Photographie 16 : Photo de la technique d'irrigation par melgas (source : Ibid)

 
 

La gestion de l'eau repose donc sur une multitude d'acteurs qui interviennent en fonction de l'échelle spatiale à laquelle la ressource est distribuée (cf. Figure 22). Cette segmentation de la « médiation de l'eau » empêche toute interaction entre les acteurs que suppose une gestion intégrée de la ressource, plus à même de garantir l'efficacité et l'équité du système d'irrigation

traditionnel. De plus, ces dernières sont mises à mal par le jeu électoral duquel sont sortis les acteurs de la gestion de l'eau dont la démocratie n'est pas aussi transparente que la ressource qu'ils entendent administrer.

Figure 22 : Acteurs et échelles spatiales de la « médiation » de l'eau (source : élaboration propre d'après PINTO, M., s.d. et RETA, J., s.d.)

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