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Des glaciers au vignoble : gestion de l'eau et stratégies d'irrigation dans les "terroirs" vitivinicoles de l'oasis de Valle de Uco (Mendoza, Argentine)

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par Joris Robillard
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne - Master 1  2008
  

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C) L'économie de l'eau et l'économie d'eau : faire payer pour moins gaspiller ?

L'eau étant considérée comme un bien public, l'usager ne l'achète pas, il ne fait que payer l'usage qu'il en fait. Le prix à payer pour utiliser l'eau est appelé canon et diffère selon les usages de l'eau. Malgré la multiplication des usages ces dix dernières années, l'usage agricole demeure le plus répandu et sert de base tarifaire : les prix des usages industriels, urbains et récréatifs sont indexés sur celui de l'irrigation. Le prix de l'irrigation (canon de riego) est calculé en fonction des coûts induits par le service d'approvisionnement en eau. Or, les acteurs qui interviennent dans la prestation de ce service sont nombreux. Le prix de l'irrigation est alors réparti entre ces acteurs selon l'échelle spatiale à laquelle ils sont intervenus.

Tableau 4 : Répartition du canon de riego entre les acteurs intervenant dans la prestation du service d'approvisionnement en eau (source : site internet du DGI, 21/07/2009)

Montant à Payer

Pour une parcelle
d'un hectare dans
chaque bassin-
versant

Maintenance
(en peso)

DGI
(en peso)

« Association
d'usagers »
(en peso)

Total
(en $/ha/an)

Siège du
DGI

Subdélégation,
barrages et réseau
télémétrique

R. Mendoza

4,51

10,79

4,96

23,40

43,66

R. Tunuyán Inferior

4,51

9,13

4,96

10,78

29,38

R. Tunuyán Superior

4,51

11,42

4,96

16,57

37,46

R. Diamante

4,51

9,91

4,96

4,80

24,18

R. Atuel

4,51

9,96

4,96

7,85

27,28

R. Malargue

4,51

16,50

4,96

9,00

34,97

R.Tupungato

4,51

10,67

4,96

16,57

36,71

Comme le montre la figure ci-dessus, environ la moitié du prix de l'irrigation revient au DGI où elle se répartit entre le siège (Sede Central) à Mendoza et les subdélégations dans les bassins-versants. L'autre moitié va au l'« association d'usagers » qui, dans le cas où elle est fédérée, doit en reverser une partie à la « fédération d'associations d'usagers ». A noter que le prix de l'irrigation facturé par l' « association d'usagers » est plus variable, d'un bassin-versant à l'autre, que celui facturé par le DGI. Cette variabilité s'explique par le « droit de regard » (Entretien n°2) qu'exercent les usagers sur les comptes des « associations d'usagers » et la

possibilité qui s'offre à eux de discuter les dépenses lors des assemblées annuelles. De plus, le budget de l' « association d'usagers » reposant sur les usagers, si jamais ces derniers optent pour une réduction maximale des charges, leur capital hydraulique n'est plus amorti. De même, le prix de l'irrigation est facturé à l'hectare et non par litre, principe d'inhérence oblige. L'usager peut alors consommer toute l'eau de son « tour », n'en consommer qu'une partie, ou ne pas la consommer du tout, il payera toujours le même prix l'irrigation : celui du service d'approvisionnement. Ainsi, en séparant le service de la consommation, cette économie de l'eau ne favorise pas l'économie d'eau et inciterait même, selon certains auteurs , au « gaspillage » : « il serait plus judicieux qu'elle [l'eau] fût payée par l'utilisateur, qui cesserait alors de la gaspiller » (GOUROU, P., 1976).

Faire payer l'eau, en plus du service d'approvisionnement, pour ne plus la « gaspiller » est-elle une solution envisageable ? Pour attribuer à l'eau une valeur marchande qui serait basée sur la consommation, il est indispensable de passer d'une gestion par l'offre à une « gestion par la demande sociale » (RUF, Th., 2000). Au-delà même de la construction d'un barrage en amont de l'oasis, il s'agirait « d'intégrer la notion de communautés d'irrigants, établir des conventions nouvelles, entrer dans une économie de contrats et de conventions, reconnaître des instances de régulation et d'arbitrage, certaines relevant de l'autorité de l'État avec sa légitimité démocratique, d'autres relevant des collectivités rurales dûment représentatives de la société » (Ibid). Dans ce type de gestion, l'irriguant serait un usager autant qu'un consommateur qui payerait la prestation d'un service et la rareté d'une ressource contribuant ainsi à la recapitalisation du système d'irrigation.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault