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Analyse de la principale filière d'approvisionnement de la ville de Yaounde en banane plantain

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par Rivellie Aimée TCHUISSEU TCHEPNKEP
Université de Dschang - Diplôme d'Ingénieur Agronome, Option : Economie et Sociologie Rurales 2007
  

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CHAPITRE 5 : CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET LIMITES

5.1 CONCLUSION

L'objectif global de la présente investigation était l'analyse de la filière banane plantain d'approvisionnement de la ville de Yaoundé. Pour atteindre ce but, six objectifs spécifiques ont été formulés et résolus.

L'objectif numéro un était d'identifier les acteurs et leurs fonctions dans la filière banane plantain d'approvisionnement de la ville de Yaoundé. Les résultats ont montré que 81 % d'hommes, 85 % de femmes et 100 % d'hommes sont impliqués respectivement dans les activités de production, de commercialisation et de transport. Egalement, 54 % de producteurs ont un âge compris entre [50-70[ ans, 88 % de commerçants et 89 % de transporteurs ont un âge compris entre [20-40[ et [40-50[ ans respectivement. 93, 73 et 79 % des producteurs, commerçants et transporteurs respectivement ont au moins fait le primaire. 58, 26 et 16 % des producteurs vendent leurs régimes respectivement au bord champ, sur les marchés locaux (marché de Mbangassina) et de Yaoundé. 5, 24, 42, 20, 6 et 3% du plantain vendu sur les marchés enquêtés à Yaoundé proviennent respectivement d'Awaé, de Ntui, de Mbangassina, des autres arrondissements de la province du centre, de la province de l'Ouest et de la province de l'Est. Les revendeurs sont divisés en quatre groupes et se retrouvent sur tous les marchés : Ce sont les super grossistes (31 %), les super grossistes- détaillants (11 %), les grossistes-détaillants (35 %), les détaillants (23 %) et sont aidés dans l'exécution de leurs tâches par les manutentionnaires et les acteurs indirects.

 L'objectif numéro deux était d'identifier les circuits et réseaux de commercialisation du plantain. Nos enquêtes ont révélé qu'il existe trois types de circuits, à savoir les chaînes à un, deux et trois intermédiaires. En ce qui concerne les relations entre acteurs, 95 % des producteurs reconnaissent qu'ils sont individualistes et désorganisés. 100 % des commerçants affirment ne pas être membre d'une association de vendeurs de plantains et ignorent même l'existence d'une telle association mais 81 % d'entre eux s'accordent mutuellement des crédits. Les commerçants s'entendent avec les producteurs rien que pour les jours de livraison et contactent les transporteurs dès qu'ils ont fini la collecte.

L'objectif numéro trois était de déterminer le nombre de régimes manipulés par les revendeurs. Nos travaux ont montré que la quantité de régimes manipulée par commerçants dépend des différentes sources de financement de leurs activités de commercialisation. Ainsi, les super grossistes, les super grossiste- grossistes- détaillants, les grossistes détaillants et les détaillants manipulent respectivement une moyenne de 187, 225, 81 et 32 régimes par semaine.

L'objectif numéro quatre était de déterminer les charges de commercialisation des acteurs. Les résultats obtenus ont montré que les charges étaient de 29, 43 et 60 F CFA/kg respectivement pour les producteurs qui vendent au bord champ, dans les marchés locaux et dans les marchés de Yaoundé. Quant aux super grossistes, ils supportent les charges d'un total de 39, 39 et 27 F CFA/kg respectivement pour ceux qui vendent aux marchés de Mvog-Mbi, Mokolo et Mfoundi. Les super grossistes -détaillants supportent 43 F CFA/kg de charges par régime quand ils vendent à Mokolo ou au Mfoundi. Les charges des grossistes- détaillants s'élèvent à 5, 5 et 6 F CFA/kg pour ceux qui sont a Mokolo, Mfoundi et Mvog- Mbi. Les détaillants supportent les mêmes charges à l'exception de ceux de Mokolo qui supportent 7 F CFA/kg. Du côté des transporteurs, leurs charges s'élèvent à 15 et 10 F CFA/kg pour ceux de la ligne de Ntui /Mbangassina ? Yaoundé et Awaé ? Yaoundé respectivement.

Le cinquième objectif était de relever et analyser les prix pratiqués par les acteurs. Nos investigations ont révélé que les prix pratiqués par les producteurs varient de 78 à 133 F CfA/kg selon le lieu de vente du régime. Les prix de vente de gros varient entre 100 et 433 F CFA/kg et les prix de détail entre 137 et 567 F CFA/kg. Le producteur pratique les prix les plus bas dans la filière. La PDP par rapports aux revendeurs est inférieure à 33%. Quant aux transporteurs, leurs coûts sont fixes et connus de tous. Les super grossistes paient 500 et 300 F CFA/régime respectivement pour les lignes de Ntui /Mbangassina ? Yaoundé et Awaé ? Yaoundé.

Le dernier objectif était de déterminer les marges commerciales des acteurs de la filière. Les résultats ont montré que les marges nettes sont de 41, 111, 111, 82, 63, 18 et 10 F CFA/kg respectivement pour le producteur, le super grossiste, le super grossiste-détaillant, le grossiste-détaillant, le détaillant, les transporteurs des lignes Ntui/Mbangassina ?Yaoundé et Awaé ?Yaoundé.

La réalisation de ces objectifs a permis de déceler quelques raisons pour lesquelles la hausse des prix sur les marchés de Yaoundé n'est pas répercutée au niveau des producteurs. Ce sont entre autres :

1) Les producteurs se retrouvent en grand nombre face à un nombre très limité

d'acheteurs (situation d'oligopsone). Ceci réduit considérablement leur pouvoir de négociation et de décision. Le producteur est donc toujours obligé d'accepter les prix que lui offrent les revendeurs venus de la ville. Pourtant, dans la ville de Yaoundé, les consommateurs sont plus nombreux que les revendeurs (oligopole). Cette situation donne une grande marge de manoeuvre de prix aux commerçants. Ces derniers fixent les prix sur les marchés de la ville selon leurs convenances.

2) Le producteur, lors de la vente, se retrouve dans une situation de soumission. En effet,

95 % d'entre eux affirment vendre la banane plantain pour satisfaire les besoins primaires de la famille (nutrition, scolarité des enfants et santé). Ils déclarent qu'ils n'ont pas de choix que d'accepter tous les prix, surtout que leur produit est une denrée très périssable, qu'il faut écouler absolument.

3) Les producteurs sont parfois obligés d'accepter les prix bas que leur offrent les

commerçants parce qu'ils veulent être payé en espèces. Ils justifient ce comportement par le fait qu'ils aient été abusés plusieurs fois par les revendeurs. Ces derniers achetaient certes à des prix raisonnables, mais à crédit en promettant de revenir rembourser ; chose qui arrivait malheureusement rarement.

4) L'étude a montré que les charges supportées par les commerçants ne varient pas en

fonction des prix qu'ils pratiquent. Pourtant, ces derniers clament aux producteurs que leurs charges de commercialisation sont très élevées, ce qui place le producteur dans une position de faiblesse.

5) Les producteurs reconnaissent être individualistes et désorganisés. Les prix bas que

leur offrent les commerçants résulteraient également de leurs comportements qui donnent la force aux revendeurs. Ces derniers achètent évidemment à celui qui fixe les plus bas prix.

6) Il est important de noter ici que ce travail a montré que 90 % des producteurs

pratiquent la culture de la banane plantain en association avec le cacao, les fruitiers et d'autres cultures vivrières. Ils ne détiennent pas de documents leur permettant de comptabiliser les dépenses spécifiques à chaque culture présente dans l'exploitation. Même s'ils ont une idée vague des charges qu'ils supportent, le simple fait de n'en être pas sûr les rend moins rigoureux lors des opérations de vente et donne un avantage considérable aux acheteurs.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore