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Problématique de l'autonomie administrative et financière des hôpitaux au Burkina Faso: cas du centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles De Gaulle

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par Daouda BANCE
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature du Burkina Faso - Administrateur des Hôpitaux et des Services de Santé 2010
  

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Paragraphe II : Fondements de l'autonomie de gestion des hôpitaux

A- Fondement économique

Pour l'OMS la santé est un état de complet bien-être, l'écart entre cet état et l'état réel de l'individu constitue alors un besoin de santé dont la satisfaction engendre des investissements et ressources aussi bien économiques que financiers.

Or malgré l'importance de la santé, la rareté des ressources nationales ne tolère guère le gaspillage. Ainsi, l'objectif de rationalisation des ressources allouées au système de soins ouvre une brèche où s'insère le raisonnement économique.

L'économie de la santé, discipline d'inspiration néoclassique qui a pour « objet d'apporter un éclairage sur la gestion économique et financière de l'appareil sanitaire et de la protection sociale de la santé »9, se chargera d'apporter des solutions aux problèmes qui minent les systèmes de santé en général et l'hôpital en particulier.

Organisation à la pointe du progrès technique, souvent premier employeur de sa collectivité territoriale de rattachement et doté d'un budget conséquent, l'hôpital fera l'objet d'une littérature économique abondante. La rationalisation, l'optimisation en terme de coût et d'organisation à l'hôpital renferment les notions d'efficience, d'efficacité, de qualité tout en permettant l'accès géographique et surtout financier des populations aux soins hospitaliers nécessaires.

En effet « lorsqu'un service sanitaire est source de gain, il y a fatalement malaise à l'idée que l'on puisse spéculer sur la souffrance humaine »10. Cependant la barrière financière, l'insuffisance de ressources pour faire face aux dépenses de fonctionnement, de maintenance et d'investissement de plus en plus croissantes est un obstacle majeur pour l'accès aux soins de santé modernes. Dès lors, la résolution des questions de tarification et d'équilibre budgétaire pose un problème d'organisation, de bonne gestion, de management qui permettrait de maintenir la viabilité de l'hôpital tout en permettant l'accès des populations aux soins modernes.

Les économistes de la santé vont, dans cet optique, élaborer différents scénarios.

9 Seydou BEYE, l'économie et la santé dans une perspective managériale, éd L'Harmattant, 1999, Page 113.

10 Robert LAUNOIS, la théorie de la bureaucratie à l'hôpital, extrait des colloques de IRSEM, page 6.

B- Modèles de gestion de l'hôpital

Dans une première tentative, les économistes de la santé vont substituer à «l'hôpital administration» «l'hôpital l'entreprise» qui est le résultat de l'accentuation des caractéristiques communes à l'hôpital et à l'entreprise tout en occultant leurs spécificités respectives pour rompre avec «l'hôpital administration» à la base des maux de l'hôpital. Selon Charles E. Phelps, « la santé est un bien économique » et « comme tout bien économique, la demande des soins médicaux dépend des revenus »11, la santé a un coût pour le producteur et offre un bien être, une satisfaction au consommateur, ce dernier doit payer la contrepartie de sa satisfaction.

Mais vu les effets pervers que pourrait engendrer un tel modèle sur la mission de service public de l'hôpital public et l'irréalisme des hypothèses de départ, qui sont celles de la concurrence pure et parfaite12, au regard d'un marché hospitalier aux nombreuses imperfections, les économistes s'orientent alors vers la théorie économique de la bureaucratie.

Cette dernière présente des limites du moment où, un bureaucrate, le chef d'établissement, manipule l'information dont il a le monopole afin de s'arroger un budget discrétionnaire qui prend la forme de rentes, éventuellement partagées avec les médecins13. Dépenses injustifiées, efforts sous optimal, caractérisent la gestion du bureaucrate.

La stratégie adoptée aujourd'hui par le Burkina Faso et que la plupart des pays cherchent à adapter à leur contexte est la création du statut d'établissement de santé. L'établissement de santé est doté d'une autonomie de gestion. L'objectif est de redonner un rôle aux jeux des mécanismes économiques en palliant les méfaits aussi bien du marché livré à la logique du « make profit » que de la bureaucratie professionnelle (Mintzberg, 1982) où l'effort est mis sur le travail administratif et non sur l'activité professionnelle14. La notion de démarche de projet est la pièce maîtresse de ce modèle.

11 Charles E. Phelp, les fondements de l'économie de la santé, 1994.

12 Les hypothèses des marchés de concurrence pure et parfaite sont : l'atomicité, la mobilité parfaite des ressources, l'information parfaite, l'homogénéité des produits.

13 Frédéric PIERRU, L' « hôpital-entreprise » Une self-fulfilling prophecy avortée, 1999 , Vol. 12 , n° 46, P 12.

14 Seydou BEYE, l'économie et la santé dans une perspective managériale, éd L'Harmattant, 1999 ; Page 113.

Cette dernière notion devra permettre à l'hôpital de maximiser son profit soit par la minimisation des coûts de production, soit par la maximisation du nombre de patients traités et ou la qualité des installations (plateau technique) et des compétences offertes (renommée des praticiens), (Frédéric Pierrou)15.

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