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Problématique de l'autonomie administrative et financière des hôpitaux au Burkina Faso: cas du centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles De Gaulle

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par Daouda BANCE
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature du Burkina Faso - Administrateur des Hôpitaux et des Services de Santé 2010
  

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Paragraphe II : Nouvelle conception de l'Hôpital

A- Manque de qualité et mutations dans le comportement des usagers

Les hôpitaux des Pays les Moins Avancés (PMA) en générale et ceux du Burkina Faso en particulier se trouvaient dans une impasse qui fut le résultat de leurs difficultés à s'adapter aux changements. En effet, leur organisation n'a pas été l'objet de grandes modifications depuis une époque où il était encore question de la gratuité des soins. Ces hôpitaux fonctionnaient toujours selon les principes fondamentaux d'une administration, «l'hôpital fait ce qu'il peut avec ce qu'il a»; «le malade doit se contenter de ce qu'on lui donne»18. Une telle conception confine l'hôpital dans une position qui l'écarte de toute rationalité économique et s'oppose à toute prise de responsabilité par les directeurs et les professionnels de santé.

Au Burkina Faso, la situation des hôpitaux se caractérisait par de multiples dysfonctionnements telles que les ruptures de stocks consécutives à la lourdeur administrative qui entravait la promptitude de l'approvisionnement. La fréquentation d'un hôpital public dans les PMA laissait transparaître des insuffisances notoires; longue file d'attente, absence et / ou déficit de personnel etc. Ces insuffisances sont consécutives à une période de crise économique qui avait contraint les pouvoirs publics à restreindre les crédits alloués aux secteurs sociaux tels que la santé.

Aujourd'hui, l'émergence d'une certaine catégorie d'usagers, exprimant une demande de soins de plus en plus importante, exigeante, qui refuse le statut de simple bénéficiaire, en quête de structures susceptibles de satisfaire sa demande, contraint les autorités, les acteurs de l'hôpital à mettre en place un nouveau type d'établissement d'où le passage de «l'hôpital administration» à «l'hôpital entreprise».

Cette dernière notion beaucoup contestée va connaître des mutations qui extirperont l'esprit mercantiliste qui s'y cache au profit d'un certain réalisme, relatif non seulement à l'organisation de l'hôpital mais aussi à la satisfaction des besoins de tous.

Ainsi de plus en plus, « une faiblesse de l'offre hospitalière est très souvent
concomitante avec une fréquentation dérisoire de l'hôpital »19. La foule qui se dirige
vers les hôpitaux le fait par dépit, faute de mieux. La plupart du temps, cette

18 Expressions empruntées à Hubert BALIQUE, Chargé de Recherche à l'ORSTOM

19 Eric de Roodenbeke, Privatisation des hôpitaux dans les pays en voie de développement ?

population peine à payer les soins. Le mouvement des couches sociales les plus nanties vers des établissements privés, plus coûteux, « témoigne d'une évolution qui, si elle se prolonge, aboutira à ce que les hôpitaux publics ne reçoivent plus que les couches sociales les plus défavorisées » (H.BALLIQUE).

B- Hôpital et dépenses publiques

Au Burkina Faso, l'introduction des politiques de Soins de Santé Primaires a coïncidé avec l'adoption par les gouvernements, des PAS au début des années 90. La crise économique a amené les gouvernements africains à réduire les dépenses en matière de santé. Il n'y avait plus suffisamment d'argent pour financer la santé, construire et aménager les hôpitaux et les centres de santé, acheter et entretenir les équipements, payer et motiver les professionnels, acheter ou renouveler les stocks de médicaments.

Etant donné l'accroissement continuel des coûts de la santé, il n'est pas étonnant que « les hôpitaux, en tant que «dépenseurs» principaux dans le système de santé, soient au premier plan » (Montoya-Aguilar, 1994).

Au Burkina Faso, les subventions de l'Etat aux hôpitaux (CHR et CHU) représentent des sommes importantes, accentuant ainsi les dépenses de santé de l'Etat. Les subventions de l'Etat aux hôpitaux sur ces cinq dernières années sont données par le graphique ci-dessous.

Graphique 2: Evolution des subventions de l'Etat aux hôpitaux de 2005 à 2009

Montwits en rrilier defranc CFA

14 000 000 12 000 000 10 000 000 8 000 000 6 000 000 4 000 000 2 000 000

-

 
 
 
 

Subventions

 
 
 

2005 2006 2007 2008 2009

Années

Source : Ministère de la santé DAF, 2009 ( Cf Annexe 6).

Les contraintes budgétaires du Burkina Faso astreignent le pays à trouver des alternatives afin de générer des ressources qui permettront de financer la santé mais

surtout mettre en place un mécanisme qui permettrait de gérer plus efficacement les ressources déjà existantes.

Voulant trouver de nouvelles ressources pour financer les activités à coût élevé des hôpitaux et rendre plus efficace l'utilisation des ressources existantes, les gouvernements dans certains pays en voie de développement et ceux du Burkina Faso en particulier ont accordé aux hôpitaux publics une certaine autonomie de gestion.

CHAPITRE II : Cadre institutionnel de l'autonomie de gestion des
hôpitaux au Burkina Faso

A travers ce second chapitre nous tenterons de cerner l'évolution du statut des hôpitaux au Burkina Faso dans le temps (section I) avant de tenter de comprendre les concepts clés et les objectifs visés par ces différentes réformes (section II).

Section I : Présentation du cadre juridique de l'autonomie de
gestion des hôpitaux aux Burkina Faso

Cette section vise essentiellement à faire l'historique des différents statuts des hôpitaux au Burkina Faso, et leurs différents apports à l'organisation de l'hôpital.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams