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Crise systémique et paradigme de la décroissance : effondrement ou métamorphose

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par Billy FERNANDEZ
Université de Savoie - Master 2 Système Territoriaux, Développement Durable et Aide à  la Décision 2010
  

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3. Démesure et crise environnementale: limites physiques et symboliques de la nature

Pourtant, cette démesure se heurte à la finitude de notre environnement biophysique. Des limites physiques sont ainsi en train d'être franchies, quand bien même un certain paradigme techno- économique prétend s'en être affranchi70.

En effet, jusque récemment71, nos actions techniques sur l'environnement (LARRERE, 1997) s'appliquaient à la nature locale (SERRES, 1990), celle de l'espace vécu (FREMONT). <<La Nature absorbait l'agir humain È (JONAS, 1990) et <<nous n'avions pas conscience que nous faisions la guerre au monde car nous étions moins forts que le monde>> (SERRES, 2008). Désormais, <<l'humanité est en train de gagner la guerre contre le

66 Décrit comme la <<combinaison d'une rationalité technicienne absolument rigoureuse et de l'utilisation de irrationnel de l'homme, intégré dans le système>>

67 Ç Quand vous pouvez toutfaire, rien n'a plus de sens È, Jacques Ellul dans Le Jardin et la Ville

68 On préfèrera en fait le terme <<d'auto-extériorisation>> utilisé par Von Hayek, voir Jean Pierre DUPUY, Pour un catastrophisme éclairé, p.68.

69 Jacques Ellul, La Technique ou l'enjeu du siècle, 1957.

70 Y compris en les transformant en opportunité de profit. Voir à ce sujet l'analyse que Paul ARIES fait du capitalisme vert dans son livre La simplicité volontaire contre le mythe de l'opulence.

71 Un certain nombre d'observateurs s'accordent à dire qu'un tournant aurait eu lieu dans les années 70.

monde, mais c'est une victoire à la Pyrrhus, autrement dit gagner cette guerre-là c'est la perdre » (ibid). Il s'agit ainsi d'une « transformation de l'essence de l'agir humain » (JONAS, 1990).

D'ailleurs, la crise environnementale (LARRERE, 1994) est essentiellement globale et invisible72 (BOURG), elle n'appartient donc plus à l'espace vécu, ni meme à celui des représentations, celles-ci ne pouvant en etre qu'abstraites73.

4. La representation d'une nature à dominer

Le naturalisme occidental (DESCOLA, 2005) est une des rares cosmologies, sinon la seule, qui affirme l'opposition entre nature et culture. L'homme est donc placé en position d'extériorité par rapport à la nature, comme les religions de la transcendance place le créateur en position d'extériorité par rapport à sa création.

La science moderne occidentale entend ainsi rendre l'Homme - la culture - « comme ma»tre et possesseur de la Nature ». Cette idée de soumission et de ma»trise sur la Nature est en fait véritablement initiée par Francis BACON, la décrivant comme « unefemme publique » qu'il nous faut « mater », dont il faut « pénétrer ses secrets » et « l'encha»ner selon nos désirs »74. La science pour pénétrer ses secrets, la technique pour la mater et l'économie comme reflet des « désirs » de l'homme. Toute la pensée techno-économique est ainsi déjà rassemblée ici.

Pourtant et paradoxalement, une crise de représentation de la nature -devenue nature globale- est induite, précisément, par les applications la science moderne.

Ainsi, la distinction classiquement opérée entre le naturel et l'artificiel est mise en question, d'une part avec le mouvement émergent de convergence des technologies75, mais surtout du fait de cette transformation de l'essence de l'agir humain à l'origine de la crise environnementale, et permise par le cartésianisme.

En effet, celle-ci résultant de conséquences non intentionnelles de nos actions techniques sur l'environnement, la non-maitrise de leurs conséquences met en cause la possibilité de distinguer ce qui releve de l'action humaine et de l'événement naturel76 (LARRERE, 1997). Il devient ainsi nécessaire de mobiliser les travaux concernant la valeur intrinseque77 de la nature -afin de (re)définir cette nature, ce que fait JONAS dans Le principe responsabilité lorsqu'il dit que « la Nature n'est pas (sic) à étre améliorée »78.

7 2 Au sens de non-sensible. Que l'on songe aux « ppm » du réchauffement climatique, à l'imminence du pic de Hubbert ou à l'abstraction du concept de biodiverisité.

73 Ce qui cause de grandes difficultés aux géographes quand ceux-ci « partent du terrains»

74 La Nouvelle Atlantide

75 Convergence Nano-bio-info-cogno-technologies (NBIC), évoquées plus haut.

76 Que l'on songe à l'Ouragan Catherina ou à la canicule de 2003.

77 Fondée sur l'éthique déontologique du respect de la Nature, en complémentarité des éthiques conséquentialistes de responsabilité (C. LARRERE). Voir notamment ceux de J.B. CALLICOTT.

78 Cité par Catherine LARRERE, Les éthiques environnementales, respect ou responsabilité, Conférence à l'ENS Paris, 4 décembre 2006.

Nous pouvons ainsi dire avec Dominique BOURG que <<le savoir, contrairement à ce que l'on avait cru avec l'avènement de la science moderne, n'engendre pas exclusivement de la maitrise, mais également de la non-maitrise et de l'impuissance È.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein